Ne pas reproduire la crise de 2008 (Bruno Cavalier, Oddo Securities)

14/09/2011 - 18:26 - Sicavonline
Ne pas reproduire la crise de 2008 (Bruno Cavalier, Oddo Securities)

Les marchés s'enfoncent dans une crise de panique, affichant une volatilité extrême : les jours noirs succèdent à de timides remontées. L'incapacité des dirigeants politiques à prendre les choses en main affecte gravement la confiance des investisseurs. Dans ce contexte, Bruno Cavalier, directeur de la recherche économique d'Oddo Securities, fait le parallèle entre la situation actuelle et la crise de 2008. Verdict : il faut surveiller la liquidité du marché bancaire, et voir que la réalité peut différer de la théorie des cycles économiques.

Crise de confiance : l'élément nouveau

Bruno Cavalier, directeur de la recherche économique d'Oddo Securities, insiste sur un « élément proprement nouveau », une « crise de confiance, qu'on ne peut manquer de lier à la défaillance dans la conduite des affaires dont ont fait preuve beaucoup de politiciens de part et d'autre de l'Atlantique. Dans un contexte économique si fragile, le leadership est la moindre des choses pour stabiliser la confiance des agents. Au lieu de quoi, division et irrésolution... La conséquence est l'envolée du degré d'incertitude. » Bruno Cavalier rappelle par conséquent que « la crédibilité des dirigeants est cruciale. » En effet, celle des « responsables politiques irrésolus ou divisés » a été sérieusement mise à mal. De même, on peut se demander si, à cause des nouvelles politiques de soutien monétaire mises en place, « les banques centrales n'ont (...) pas compromis leur crédibilité, ce qui expliquerait la défiance de certains devant la monnaie fiduciaire au bénéfice de l'or. »

Assurer la liquidité du marché bancaire

« Pour ne pas revivre [la crise de 2008], il importe au moins d'assurer la liquidité des banques, » souligne Bruno Cavalier. En effet, la crise de 2008 a été provoquée par le fait que les banques ont arrêté de se prêter de l'argent entre elles, ce qui a littéralement paralysé les marchés financiers. Or, « au cours des dernières semaines, la perception du risque du secteur bancaire, en particulier en Europe, s'est vivement dégradée. L'extension de la crise budgétaire européenne accentue par ricochet le risque bancaire. (...) La plupart des indicateurs de stress se tendent : les spreads de CDS ont touché de nouveaux records, le prix de la liquidité monte tandis que les établissements de crédit augmentent leurs dépôts auprès de la BCE. Comme en 2008, cela traduit une grande suspicion entre établissements, » note le directeur de la recherche économique d'Oddo Securities. Il s'agit donc de rester vigilant à ce sujet, au même titre qu'au sujet de la dette souveraine européenne, ou de la croissance molle des économies développées.

Faire la part des choses entre théorie économique et réalité

C'est un rappel très important que fait Bruno Cavalier, en précisant que « les cycles économiques existent mais ils ne sont pas déterministes. Ni leur durée, ni leur amplitude n'est fixe dans le temps. Un freinage de l'activité n'aboutit pas nécessairement à une récession et, quand une récession survient, elle n'a pas nécessairement le calibre de la dernière que nous avons connue en 2008-2009. »

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