Natixis: transformer l'EFSF en banque prêtant obligations en repo à la BCE

20/09/2011 - 11:41 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le débat est engagé pour savoir si l'on ne pourrait pas envisager de transformer l'EFSF en banque qui pourrait alors (re)financer ses achats d'obligations sur le marché secondaire en les prêtant en repo à la BCE comme le font les banques européennes (à hauteur de 450 milliards en ce moment). La BCE n'aurait plus alors à racheter les obligations, ce qui lui enlèverait une épine du pied, et l'EFSF via le levier ainsi crée disposerait d'une force de frappe conséquente. Sans doute pas loin de 3.000 milliards si l'on prend un hair cut de 10% de la BCE sur les positions mises en repo", note Natixis. "Cela équivaut à un levier de près de 10 sur sa capacité de prêt résiduel qui est de l'ordre de 300 milliards aujourd'hui après prise en compte des plans grecs 1&2, irlandais et portugais." "Si l'idée reste à creuser, il faudra toujours que l'EFSF lève dans le marché de quoi se substituer à la BCE. La BCE a pour l'instant réussi à maintenir les taux espagnols et italiens sur des niveaux soutenables mais au prix de 80 milliards d'achats sur les six dernières semaines. Et cela avec une certaine efficacité : la reprise du SMP mi-aout a permis une forte détente des taux, puis de les maintenir autour de 5-5,5%." "Le départ de M. Starck et le léger ralentissement de la semaine dernière (9,8 milliards contre 13 milliards sur les deux précédentes semaines) à l'inverse s'est traduit par, de nouveau, de légères tensions. Deux conclusions en une s'imposent : le SMP fonctionne et, sans lui, les taux seraient beaucoup plus haut." "Pour que l'EFSF puisse se substituer au SMP, encore faudrait que l'EFSF ait (enfin) des moyens d'agir. Or, juste avec le financement qui lui revient des programmes d'aides au Portugal et à l'Irlande, ainsi que le deuxième plan d'aide à la Grèce, il lui faut lever pas loin de 40 milliards... d'ici la fin de l'année, en plus des 13 milliards déjà émis." "Cela implique donc de solliciter un marché de plus en plus fermé aux émetteurs à hauteur de 4 milliards tous les quinze jours aux cours des treize prochaines semaines. Ajouter à cela des émissions supplémentaires pour pré-financer des achats sur le marché secondaire dès cette année semble ainsi difficile à envisager en l'état actuel des choses. Comme le programme de financement sera moins élevé l'année prochaine, il est plus probable que les achats sur le secondaire de l'EFSF n'auront lieu qu'en 2012..." AUT/ALO