SAINT-GOBAIN : succès de l'émission obligataire de 1,7 milliard d'euros

21/09/2011 - 18:08 - Option Finance

(AOF) - Saint-Gobain a procédé au placement d'une émission obligataire en deux tranches pour un montant total de 1,75 milliard d'euros avec une maturité moyenne proche de 6 ans et un coupon moyen proche de 4%, indique le groupe dans un communiqué. La forte demande suscitée par cette opération (avec un livre d'ordres qui a atteint globalement pour les deux tranches plus de 7 milliards d'euros de la part de près de 400 investisseurs) a permis de la finaliser rapidement en augmentant sa taille et en optimisant son prix par rapport aux objectifs initiaux, précise le groupe. Cette émission servira principalement au refinancement de la dette existante du groupe.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Saint-Gobain, qui a longtemps donné l'impression d'un groupe multi-métiers fortement cloisonnés entre eux, a fortement évolué avec un recentrage sur les métiers de l'Habitat avec trois pôles-clés qui fonctionnent en symbiose ; - La priorité est données aux produits à forte valeur ajoutée et entre lesquels des synergies peuvent être dégagées ; - Le groupe est présent dans les matériaux innovants, notamment dans le domaine très porteur, dans les pays matures, de l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments, ce qui sécurise son avenir. Le groupe fait également du solaire un axe de développement majeur ; - La branche Distribution Bâtiment (45% du CA) bénéficie de l'enracinement local de ses implantations, ce qui lui procure une connaissance des besoins de ses clients sans équivalent et un fort pouvoir de négociation avec ses fournisseurs ; - Dans un contexte d'inflation des coûts, Saint-Gobain dispose d'une forte capacité à répercuter la hausse des coûts dans ses prix de vente ; - Le groupe a été réactif face à la dégradation de son environnement en renforçant son plan de restructuration ; - Le groupe poursuit sa politique de désendettement.

Les points faibles de la valeur

- La valeur affiche toujours une décote de plus de 10% par rapport à ses pairs malgré son rebond depuis le début de l'année ; - La part de l'activité dans les pays émergents n'est pas encore suffisante ; - Le marché s'interroge régulièrement sur les intentions de Wendel, l'actionnaire de référence ; - L'augmentation de capital de 1,5 milliard d'euros n'avait pas été bien perçue par les investisseurs qui ont été surpris et n'ont pas apprécié la forte décote qui a été appliquée sur le cours de l'action.

Comment suivre la valeur

- Le cours de l'action est corrélé aux données macroéconomiques car Saint-Gobain exerce une activité cyclique ; - La conjoncture du secteur du BTP, à travers notamment l'évolution des mises en chantier et des permis de construire, est à surveiller de près ; - Saint-Gobain réalise près de la moitié de ses résultats hors zone euro et est donc sensible aux variations de change ; - Les cours des matières premières influent sur les performances du groupe ; - Le groupe souhaite réaliser de petites opérations dans les pays émergents, l'efficacité énergétique ou le solaire ; - Le plan stratégique 2011-2015 et les objectifs de croissance qui y sont attachés pourraient réduire la décote du titre et entraîner une revalorisation boursière. Le groupe souhaite conquérir un statut de valeur de croissance ; - Avec la cession de Verallia, l'activité conditionnement de Saint-Gobain, le groupe va poursuivre son recentrage. Mais l'introduction en Bourse vient d'être reportée en raison des conditions de marché. Cette opération pourrait rapporter quelque 4 milliards d'euros, selon les analystes, et ainsi permettre la poursuite du désendettement du groupe ; - Le rebond du logement en Europe sert également de catalyseur en Bourse.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

Moody's a modifié les perspectives du secteur des matériaux de construction en Europe, en les portant de "négatives" à "stables". Cela souligne que les conditions de crédit du secteur ne devraient ni s'améliorer ni se détériorer dans les douze à dix-huit mois qui viennent. La demande semble s'être stabilisée à un faible niveau au quatrième trimestre 2010 et la reprise de la construction résidentielle devrait autoriser une hausse graduelle des volumes en 2011. Néanmoins, un biais négatif est toujours associé à cette perspective stable car des zones de fragilité demeurent au sein de certains pays de la zone euro, comme l'Espagne, l'Irlande et la Grèce. La reprise économique y est lente et la dette toujours élevée. L'agence considère donc que la demande restera sous pression dans ces zones de marché. Sur le segment du ciment, après un recul de 3% de la consommation française en volume en 2010, le Syndicat français de l'industrie cimentière (SFIC) prévoit une reprise molle cette année : elle ne devrait pas dépasser les 2%. FTB/ACT/