JP Morgan AM réduit sa surpondération actions, neutralise Europe continent.

26/09/2011 - 11:56 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Lors de notre dernier comité stratégique la semaine dernière, nous avons décidé d'amender notre stratégie : réduction de notre surpondération en actions, neutralisation de nos positions sur l'Europe continentale, maintien de la surpondération sur les émergents assortie d'une sous-pondération de l'Asie, et maintien d'une légère surpondération sur l'Amérique du Nord. Nous avons maintenu nos positions obligataires et continuons de favoriser le haut rendement et la dette des marchés émergents, avec une duration positive", note JP Morgan AM. "Nous étions plus positifs lors du comité d'avril : les sociétés étaient en bonne santé, les bénéfices semblaient solides, les valorisations raisonnables, et nous attendions une reprise légère mais durable, entretenue par le redémarrage des chaînes d'approvisionnement au Japon après le tsunami et la baisse des prix des matières premières." "Cette dernière devait contribuer à réduire les pressions inflationnistes, faciliter le recours à des politiques monétaires plus accommodantes dans le monde développé et libérer du pouvoir d'achat dans ces économies. Actuellement, on observe une perte de momentum économique, l'aversion au risque des entreprises se traduisant par une moindre activité. Il n'y a pas de signe de découplage pouvant stimuler la demande dans le monde développé, le coeur de l'Europe semble voué à une légère récession, sa périphérie étant déjà en récession profonde, et les réponses politiques ne semblent pas à la hauteur tant en Europe qu'aux Etats-Unis." "Il est difficile d'entrevoir une résolution du problème de la zone euro tant qu'elle n'en aura pas pris la mesure (à la hauteur de ce que souhaitent les marchés). La détérioration du système financier européen pourrait conduire les marchés à siffler la fin de partie plus tôt que prévu. Comme nous l'avons déjà dit, cela ne peut pas bien se terminer. Les marchés dégradent rapidement les perspectives de la croissance mondiale." "Notre niveau de confiance globale s'est détérioré et nous réduisons sensiblement le risque ex-ante de nos portefeuilles (baisse des paris de valeur relative en Europe continentale et diminution des paris directionnels). Si les obligations ne sont pas attrayantes en termes absolus, l'environnement reste favorable avec moins de pressions inflationnistes du fait des écarts de production et du chômage élevé. Notre anticipation de taux plus bas, plus longtemps est désormais encore beaucoup plus bas, bien plus longtemps." "Nous sommes confiants à neutres sur les emprunts d'Etat en privilégiant le GBP et l'AUD et en étant neutres sur les bons du Trésor US et le Bund. Nous évitons la périphérie de la zone euro et favorisons la dette émergente et le haut rendement, en faisant l'hypothèse qu'il n'y aura pas de récession généralisée. Parallèlement, les actions restent attrayantes d'après les mesures de valorisation, mais elles ne sont justes que si les paramètres, c'est-à-dire les estimations anticipées, le sont également." "Il nous semble que les marchés intègrent déjà une légère récession. L'indicateur d'appétit pour le risque de Credit Suisse a touché un point bas de 30 ans. Lors des trois occasions précédentes où il est tombé à ces niveaux, les actions se sont appréciées d'environ 30% durant les douze mois suivants. De plus, les marchés peuvent rebondir sous l'effet d'un choc politique exogène, sachant que les positions risquées ont été réduites. Par ailleurs, les valorisations sont loin d'être tendues et les politiques monétaires restent stimulantes. C'est pourquoi nous ne sommes pas sous-pondérés en actions. Nous pourrions procéder à davantage de mouvements tactiques dans cet environnement." "Deux scénarios pourraient entraîner un rebond des marchés. Le premier serait celui d'une réponse choc des autorités prenant les marchés par surprise. Par exemple, une annonce rapide de l'extension du Fonds européen de stabilité financière, avec la possibilité de recourir à l'effet de levier, provoquerait un rachat massif des positions short et un vif rebond des marchés. La probabilité d'une baisse concertée des taux d'intérêt a augmenté compte tenu de la rapide détérioration de l'activité. Il semble probable que la BCE baisse ses taux de 50pb lors de sa réunion le 6 octobre." "Parallèlement, la Banque d'Angleterre pourrait annoncer un nouvel assouplissement quantitatif de 50 milliards de livres, le bémol étant le risque inflationniste induit par la baisse de la livre sterling. Le deuxième scénario est celui d'une reprise boursière graduelle. Les investisseurs sont légèrement sous-pondérés en actions d'après le sondage de Merrill Lynch, ce qui semble corroboré par les informations du sell-side. Un léger mieux sur les actions pourrait inciter les investisseurs à revenir graduellement sur les marchés." "Le risque d'une contagion aux émergents et d'une poursuite de l'érosion de la croissance mondiale sont les principaux risques baissiers. Le FMI a réduit ses perspectives de croissance mondiale en 2011 en les ramenant de 4,3% à 4,0% et en abaissant celles des États-Unis de 2,5% à 1,5%. Plusieurs estimations suggèrent que la zone euro sera en récession ou très proche d'une récession en 2012, avec une croissance inférieure à 1%. Un tel scénario jetterait le doute sur la soutenabilité budgétaire de l'Europe et des Etats-Unis et accentuerait la pression sur les banques." AUT/ALO