Actions : la tendance bénéficiaire se détériore depuis début 2011 (ING IM)

27/09/2011 - 16:19 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Août a été un mois très décevant pour les actions : elles ont concédé plus de 7% en EUR à l'échelle mondiale. En Europe, la région la moins performante, les marchés d'actions ont enregistré leur performance mensuelle la plus mauvaise depuis 2008. Le secteur financier a affiché le pire résultat, suivi par d'autres secteurs cycliques", note ING IM. "Après la nette correction de ces derniers mois, les valorisations sont actuellement faibles, mais pas encore à des niveaux exceptionnellement bas. Un ralentissement substantiel de la croissance économique mondiale est déjà incorporé dans les cours, mais pas une récession ou une crise systémique à la suite d'une faillite désordonnée de la Grèce. Lorsque l'on compare les ratios cours-bénéfices actuels aux niveaux planchers de 2009, on voit qu'il subsiste clairement des risques baissiers." "En termes relatifs, les valorisations sont plus faibles pour les secteurs des télécommunications et des soins de santé et plus élevées pour l'industrie, les matériaux et les biens de consommation courante. Si l'on considère les ratios cours-bénéfices ajustés en fonction du cycle, nous n'avons pas encore atteint les niveaux observés lors des récessions précédentes. Les valorisations sont peut-être faibles, mais il n'y pas de raison de prévoir déjà un redressement des marchés d'actions." "Un autre élément susceptible de maintenir les marchés d'actions sous pression à court terme est l'ajustement baissier des prévisions bénéficiaires. A la suite de notre attente d'une croissance économique très faible, nous estimons que les entreprises américaines et européennes enregistreront l'année prochaine une croissance bénéficiaire nulle. A l'échelle mondiale, nous prévoyons une croissance bénéficiaire modérée de 3% en 2012." "Pour cette année, nous tablons sur un chiffre de 6 à 8%. Ces prévisions sont plutôt élevées si nous retombons effectivement en récession. Les analystes continuent néanmoins à prévoir une croissance bénéficiaire mondiale de 15% cette année et de 14% l'année prochaine. A moins que nos calculs s'avèrent tout à fait erronés, les attentes des analystes devront être ajustées à la baisse au cours des prochains mois." "La tendance bénéficiaire, soit le rapport entre les révisions bénéficiaires haussières et baissières, se détériore depuis le début de l'année. Nous nous attendons à ce que cette tendance persiste au cours des prochains mois, ce qui contribuera à maintenir les marchés d'actions sous pression. Nous conservons notre positionnement défensif compte tenu du risque d'un retour en récession et d'un défaut de paiement de la Grèce." "Seule une amélioration substantielle au niveau d'au moins un de ces éléments est susceptible, selon nous, de provoquer un rebond durable des marchés d'actions. En ce qui concerne les régions, cela signifie que nous restons négatifs pour les actions européennes. Nous sommes positifs pour les marchés émergents et le Japon car ces deux régions bénéficient d'une meilleure dynamique de croissance économique et bénéficiaire par rapport à l'Europe et aux Etats-Unis. Les Etats-Unis profitent toujours de leur statut de marché refuge en période de turbulences, ce qui justifie notre position neutre pour les actions américaines." "A court terme, des rebonds sont possibles compte tenu du niveau actuellement très élevé de l'aversion au risque des investisseurs. Selon l'enquête de Merrill Lynch de septembre, l'exposition au risque des portefeuilles d'investissement se situe à son niveau le plus faible depuis mars 2009, lorsque celle-ci avait atteint son niveau plancher de la crise du crédit." "Au sein de notre stratégie d'actions, nous continuons à privilégier les actions offrant des dividendes élevés et stables. Contrairement à 2009, les entreprises affichent aujourd'hui des bilans sains et de solides positions de trésorerie. Selon un rapport de l'agence de notation Moody's, les 1.600 sociétés américaines qu'elle suit détenaient ensemble pas moins de 1.200 milliards de liquidités à la fin de 2010." "Jusqu'à présent, les entreprises n'ont pas relevé leur dividende de façon proportionnelle à la croissance bénéficiaire. Ceci pourrait être un signe que les sociétés ne sont pas persuadées de la pérennité de leur rentabilité. Néanmoins, si la croissance bénéficiaire nulle que nous anticipons pour 2012 se matérialise, les dividendes pourraient, selon nous, encore augmenter de 5 à 6%. En outre, la composante revenus des actions à haut rendement est attrayante dans le contexte actuel de faibles taux. En Europe, le rendement moyen du dividende s'élève actuellement à 4%, alors que le rendement du papier d'Etat américain à 10 ans est inférieur à 2%." AUT/ALO