CREDIT AGRICOLE veut réduire sa dette

28/09/2011 - 14:48 - Option Finance

(AOF) - Le Crédit Agricole prévoit une réduction structurelle de 50 milliards d'euros de son endettement entre juin 2011 et décembre 2012, annonce le groupe dans un communiqué. Le groupe bancaire veut également réduire son programme annuel de refinancement sur les marchés moyen long terme, en passant de 22 milliards d'euros en 2011 à 12 milliards d'euros en 2012, soit une baisse de 45%. Crédit Agricole rappelle qu'il a déjà ramené la dette court terme de 170 milliards d'euros au 30 juin dernier à 145 milliards d'euros au 14 septembre. Pour atteindre ses nouveaux objectifs, le Crédit Agricole veut réduire les besoins de financements de la BFI (banque de financement et d'investissement) à de 15 à 18 milliards d'euros. Il compte également réduire les besoins de financement des services financiers spécialisés de 9 à 11 milliards d'euros. Dans la banque de proximité France International, la banque verte veut réduire les besoins de financement de 21 à 23 milliards d'euros. Crédit Agricole a par ailleurs fait le point sur ses réserves de liquidités. La banque affirme disposer de plus de 110 milliards d'euros de réserves de liquidités, et d'une base importante d'actifs titrisables et disponibles de très bonne qualité. Il dit par ailleurs avoir une exposition "limitée et gérable" aux pays périphériques de la zone euro.

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Les points forts de la valeur

- Crédit Agricole jouit de fortes positions en France et en Europe. C'est le n°1 de la banque de proximité en France, le n°1 en Europe par les revenus de la banque de détail, parmi les leaders européens du crédit à la consommation, le n°1 en France et en Europe en gestion collective et le n°2 en France et le 11e en Europe en assurance ; - La stratégie de la nouvelle direction est centrée sur la banque de détail et de proximité. Le Crédit Agricole devrait donc retrouver un profil défensif ; - Le groupe est bien capitalisé et une augmentation de capital ne devrait pas être nécessaire, même avec la nouvelle régulation " Bâle III " qui oblige les banques à augmenter leurs fonds propres pour résister aux crises. Le Comité exige en effet que les établissements financiers affichent d'ici au 1er janvier 2019 un ratio de solvabilité Tier 1 (le noyau dur des capitaux propres des institutions financières) d'au moins 4,5%, contre 2% jusque-là. Un matelas supplémentaire de 2,5% est également exigé. Ce qui porte le pourcentage total à 7%.

Les points faibles de la valeur

- La banque est très volatile en Bourse depuis 2008 à l'image de l'ensemble du secteur financier ; - Les inquiétudes sur le secteur n'ont pas encore disparu. Même si les règles annoncées par le Comité " Bâle III " mi-septembre 2010 ont soulagé, avec des ratios prudentiels dans le bas de la fourchette des attentes, les marchés s'interrogent sur la validité des " stress tests " (tests de résistance) menés en Europe. Les marchés attendent également des signes plus tangibles d'entente politique au sein de la zone euro concernant le problème de la dette souveraine des Etats membres ; - Crédit Agricole est l'une des banques françaises les plus exposées à la crise grecque, à travers sa filiale Emporiki, dont elle détient 86,5% du capital. Cette filiale, qui ne représente qu'environ 3% de ses revenus mais près de 15% de son coût du risque, empoisonne son image. Le retour à la rentabilité n'est pas attendu avant 2012 ; - La banque est également exposée au risque de contagion de la crise grecque au Portugal, de par sa participation de 23,9% (directe et indirecte) dans Banco Espirito Santo, troisième banque portugaise

Comment suivre la valeur

- Les valeurs bancaires sont considérées comme des titres " value " depuis les effets de la crise financière ; - Le retour sur fonds propres (ROE), qui mesure la rentabilité des banques, est l'un des ratios clé du secteur ; - En tant que valeur financière le titre est influencé par une série d'éléments : (i) les taux d'intérêt dont l'évolution dépend des politiques monétaires (notamment des banques centrales européenne et américaine), (ii) l'état des Bourses mondiales qui influencera ses activités de banque de financement et d'investissement et de gestion d'actifs, (iii) les niveaux de consommation et d'épargne des ménages qui influeront sur les performances de la banque de détail ; - Le coût du risque reste à surveiller ; - Surveiller la réduction de la participation dans Intesa Sanpaolo ; - Suivre le rétablissement de la structure de bilan de la filiale Emporiki, très compromis avec la crise grecque.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Deux changements importants vont avoir un impact sur l'avenir des banques françaises. Premièrement, elles vont être soumises à une nouvelle taxe dès l'année prochaine. La taxe bancaire, qui s'appliquera à une vingtaine de banques, établissements de crédit et entreprises d'investissement, abondera le budget de l'Etat à hauteur de 504 millions d'euros l'an prochain. A cela s'ajoutera une augmentation de la participation des établissements financiers au fonds de garantie des dépôts, à hauteur de 90 millions d'euros supplémentaires en 2011, 2012, puis 2013, soit 270 millions en tout. En 2013, les autorités estiment que plus de 1 milliard d'euros de recettes supplémentaires sera prélevé auprès des banques. De plus, de nouvelles normes prudentielles vont voir le jour avec la finalisation de l'accord Bâle III, applicable à l'horizon 2019. L'objectif est de relever de 2% à 7%, d'ici 2019, le ratio de solvabilité bancaire. Ce ratio rapporte les fonds propres d'un établissement à ses engagements dans l'économie. Plus il est élevé plus les prises de risques sont limitées. FTB/ACT/