AREVA retenu par EDF pour la fourniture de générateurs de vapeur

29/09/2011 - 08:49 - Option Finance

(AOF) - Areva a été retenu par EDF pour la fourniture de 32 des 44 générateurs de vapeur destinés aux centrales nucléaires françaises de 1300 MW. La commande à venir portera sur un montant d'environ 1,1 milliard d'euros. Cette décision, prise à l'issue d'un appel d'offres, conforte la position du groupe nucléaire public en tant que fournisseur de référence du premier électricien nucléaire mondial. Aux termes du calendrier défini par EDF, 16 générateurs de vapeur seront mis à la disposition de l'électricien en juillet 2016, 8 en janvier 2017 et 8 en janvier 2018. Areva a d'ores et déjà sécurisé les approvisionnements et les capacités de fabrication dans ses usines de Chalon Saint-Marcel et du Creusot.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Le groupe public (détenu à 83% par le CEA et l'Etat) se répartit désormais entre les Mines d'uranium, l'Amont (enrichissement, fabrication du combustible), les Réacteurs et Services, l'Aval (traitement et recyclage des déchets nucléaires) et les Energies Renouvelables ; - Areva bénéficie d'un modèle économique intégré unique (amont / aval), résilient (fondé sur des contrats long terme pour les activités Mines/Amont, Enrichissement et Recyclage) et récurrent à plus de 80% pour la fourniture de produits et services à la base installée ; - Les grandes puissances économiques sont devenues dépendantes du nucléaire. Hormis l'Allemagne et la Suisse, aucun État engagé dans le nucléaire ne pense à une remise en cause de l'atome comme source de production d'électricité, malgré l'accident de Fukushima ; - Areva jouit aussi d'une présence dans les énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse) qui complète l'offre d'énergie propre du nucléaire et qui bénéficiera de la forte hausse des investissements dans le renouvelable ; - La cotation, depuis fin mai 2011, sous forme d'actions ordinaires (en remplacement des certificats d'investissement - CI) va accroître significativement le flottant et renforcer, avec l'attribution de droits de vote contrairement aux CI, l'attrait du titre pour des investisseurs stratégiques.

Les points faibles de la valeur

- Le débat sur la sûreté nucléaire après le dramatique séisme au Japon et ses conséquences sur les centrales de l'archipel pèse sur la valeur ; - Le recul du carnet de commandes, les revenus en baisse et les premières estimations de dépréciations d'actifs post Fukushima ont conduit Areva à décaler en fin d'année l'annonce du nouveau plan stratégique ; - La relance nucléaire tant attendue sera quelque peu différée, le temps de pratiquer les audits de sûreté ; - La participation dominante de l'Etat français dans le capital social d'Areva reste une source d'incertitudes considérables pour les investisseurs ; - Il n'existe pas de comparable coté ce qui rend le dossier parfois peu visible pour les investisseurs ; - L'activité d'Areva nécessite de très importants investissements, notamment en amont ; - La situation financière de l'industriel reste contrainte ; - La construction de réacteurs n'est pas rentable. Cette activité était en perte opérationnelle, même avant les provisions du chantier finlandais. Le groupe propose des réacteurs de troisième génération appelés EPR, qui sont encore des prototypes ; - Depuis le début du chantier de l'EPR, le groupe a été contraint de passer des provisions supplémentaires (et conséquentes) à de nombreuses reprises. Les analystes en attendent de nouvelles d'ici à l'achèvement du chantier. La visibilité reste donc faible sur ce dossier.

Comment suivre la valeur

- Le débat sur la sûreté nucléaire est à suivre ; la dimension politique de la valeur s'en trouve encore renforcée ; - Areva peut encore être considérée comme une valeur de restructuration ; - Anne Lauvergeon, l'emblématique présidente d'Areva depuis l'an 2000 et à l'origine de la fusion entre Framatome et Cogema, est remplacée par le numéro deux du groupe, Luc Oursel ; - Le projet de filialisation de la branche minière est à suivre ; - Areva et EDF sont historiquement imbriquées. Areva est le premier fournisseur d'EDF et EDF son premier client. Mais leur relation n'est plus exclusive et les deux groupes sont en désaccord sur deux contrats. L'une des brouilles, dans le traitement du combustible usé, a été résolue. L'autre, l'enrichissement d'uranium, est encore en discussion.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Le deuxième acteur mondial dans le domaine de l'électricité est né. Deux ans après la fusion entre Gaz de France et Suez, GDF Suez vient de reprendre le britannique International Power. Il est ainsi propulsé du neuvième au deuxième rang des producteurs mondiaux d'électricité, derrière EDF. Il devient également le leader mondial des groupes de services aux collectivités (utilities) en tenant compte de la production de gaz. Toutefois, cette opération va accroître la dette de GDF Suez, qui va passer de 33,5 à 42,4 milliards d'euros. Le groupe français compte donc lancer des cessions de 4 à 5 milliards d'euros. FTB/ACT/