Janus Capital : banques européennes exposées émergents, des opportunités

29/09/2011 - 14:35 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La situation européenne face à la crise de la dette souveraine nous parait bien plus grave aujourd'hui que celle traversée au niveau mondial en 2008 car même si le niveau de capitalisation des banques européennes est de 40% plus élevé qu'il y a trois ans, la corrélation entre leurs valorisations et le coût de l'assurance contre la défaillance des emprunts souverains est très forte avec des conséquences sur les primes de risque, sur les coûts de financement et, au final, sur leur profitabilité", note Carmel Wellso, analyste equity chez Janus Capital. "La panique bancaire que tout le monde redoute ne peut être totalement exclue, surtout après ce qui s'est passé en 2008 avec la chute de Lehman Brothers. Une potentielle recapitalisation des banques par le FESF peut être en effet une solution pour pallier le problème de liquidité même si le remboursement de la dette va être difficile dans un contexte où la croissance est faible." "La récente dépréciation des dettes grecques par les banques allemandes et françaises d'environ 20% nous parait une bonne mesure, plutôt que l'attente d'une dépréciation plus importante dans quelques mois car, à ce stade, peu de banques survivraient. Ceci étant, cela reste encore une mesure court terme qui, non seulement ne pourra pas empêcher un éventuel défaut de la Grèce, mais qui surtout ne doit pas faire oublier des solutions à long terme." "En effet, nous ne voyons d'autres solutions que la prise de décisions politiques majeures nécessaires pour qu'un niveau de confiance revienne si on veut éviter des retraits massifs de capitaux, surtout dans certains pays comme la Grèce ou l'Italie. Nous pensons que pour l'instant, les européens appliquent un pansement là où il faudrait mettre en place des réformes structurelles importantes et notamment au niveau fiscal." "Faire ces réformes au niveau européen va requérir des changements dans la constitution de plusieurs pays, des référendums et surtout une volonté politique forte qui, aujourd'hui, ne nous semble pas exister... Clairement, plus les solutions tardent à se mettre en place, plus le coût lié à la solution risque d'augmenter, même si beaucoup espèrent que les marchés forceront les politiques à agir." "Dans ce contexte de marché difficile, nous avons décidé de scinder l'univers des valeurs financières que nous étudions en deux : les banques basées en Europe avec des franchises purement européennes et celles qui ont très peu d'exposition à l'Europe et plutôt des investissements dans les pays émergents (en Asie ou en Amérique Latine par exemple)." "Suivant cette approche, nous avons pu identifier des opportunités dans des banques qui tirent un revenu faible de leur marché domestique et un pourcentage important à l'extérieur. Par exemple, en Espagne, il y a des banques qui tirent un revenu plus important du Mexique, dont la note souveraine a été récemment confirmée, que du marché local." "Le marché d'ailleurs fait la même analyse que nous puisque les valorisations des banques européennes exposées aux émergents sont élevées... Pour le moment, nous sommes clairement sous-pondérés dans les banques domestiques européennes ainsi que dans les compagnies d'assurance, mais continuons à surveiller le marché avec beaucoup d'attention car il y a toujours des opportunités lorsqu'on fait un stock picking très attentif." AUT/ALO