TOTAL s'associe avec Novatek en vue de développer Yamal LNG

06/10/2011 - 15:09 - Option Finance

(AOF) - Total et Novatek ont signé aujourd'hui les accords définitifs en vue de développer conjointement le projet Yamal LNG. Avec une participation de 20%, Total devient le principal partenaire international de Novatek dans ce projet de liquéfaction de gaz. La société russe entend conserver un intérêt d'au moins 51% dans le projet. Cette transaction a été approuvée par les autorités russes compétentes le 22 août 2011. Le projet Yamal LNG vise à développer le gisement de gaz et de condensats de South Tambey situé en zone arctique dans la péninsule de Yamal. Les ressources de ce gisement devraient permettre de produire plus de 15 millions de tonnes par an de GNL. Ce projet donnera accès à Total, sur la période de la licence, à des réserves prouvées et probables de l'ordre de 800 millions de barils équivalent pétrole (bep) et à une production en plateau de l'ordre de 90 000 bep par jour. Ce projet a été déclaré d'intérêt national par les autorités russes. Premier producteur indépendant de gaz de Russie, Novatek, société avec laquelle Total a noué début 2011 une alliance stratégique, assure environ 13% de l'approvisionnement du marché intérieur russe. Depuis 2009, Total est aussi partenaire de Novatek pour le développement du gisement de Termokarstovoye.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Total fait partie du " top 5 " des compagnies pétrolières ; - Le groupe bénéficie d'une bonne capacité à renouveler ses réserves et à accroître sa production d'hydrocarbures, grâce à la mise en service de nouveaux gisements ; - Le groupe a élargi son champ de compétences aux gaz non conventionnels et renforcé ses positions dans des domaines porteurs - le GNL et les sables bitumineux - et a fait son retour en Irak ; - Sur 2011-2012, Total vise le démarrage de la production de 10 nouveaux projets. Ces projets devraient représenter en 2011 une production additionnelle de 50 kb/j qui compensera le déclin de la base de production ; - Les objectifs 2010-2015 du groupe (hausse moyenne de la production de 2% par an et retour moyen des capitaux employés de 13%) devraient lui permettre de rester au meilleur niveau européen et de se rapprocher du leader ExxonMobil en matière de croissance et de rentabilité, mais également de poursuivre une hausse progressive de son dividende ; - Le titre bénéficie d'ailleurs du statut de valeur de rendement du fait de la qualité de la génération de ses flux de trésorerie. Conformément à son habitude, le groupe a versé un acompte sur dividende en novembre 2010.

Les points faibles de la valeur

- La bonne marche de l'activité est perturbée par (i) des champs matures qui déclinent plus rapidement qu'anticipé, (ii) des nouveaux gisements toujours plus difficiles à mettre en service, (iii) les baisses de quotas des pays de l'Opep, qui entraînent des ajustements mécaniques chez les compagnies pétrolières, ou, enfin, (iv) des incidents à répétition dans certains pays (Nigeria...) ; - La crise structurelle du raffinage a été amplifiée par la crise économique ; - L'image de l'entreprise auprès du grand public est ternie. Après les catastrophes de l'Erika et de l'usine AZF, le groupe est visé en tant que personne morale dans l'affaire pétrole contre nourriture en Irak. La fermeture très médiatisée du site de Dunkerque a un peu plus brouillé son image. Le groupe a été condamné au début de l'été 2010 à rouvrir ce site.

Comment suivre la valeur

- Pour toute compagnie pétrolière, la croissance de la production de pétrole et de gaz constitue le nerf de la guerre ; - Les projets de développement de Total doivent être appréhendés sur le long terme ; - Les réductions de capacité dans le raffinage en Europe sont inévitables pour des raisons structurelles liées à la baisse de la demande de produits pétroliers et à la prédominance du diesel dans le parc automobile français ; - L'évolution de la première capitalisation de la Bourse de Paris est très liée aux cours du baril de pétrole. Pour que le cash flow du groupe lui permette de payer ses investissements et les dividendes, Total aura besoin en 2011, selon les analystes, d'un niveau de prix du brut situé entre 80 et 90 dollars/baril ; - Le cours du dollar par rapport à l'euro est également à suivre car l'augmentation de l'euro par rapport au dollar ampute le résultat opérationnel ; - Les tensions géopolitiques sont à surveiller car elles peuvent perturber la production ou les réserves stratégiques de Total ; - Enfin, les acquisitions du groupe dans le pétrole non conventionnel sont à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

Les perspectives d'avenir du secteur des hydrocarbures sont portées par les projets en eaux profondes. Le Britannique Tullow Oil, spécialiste de l'exploitation de gisements pétroliers et gaziers, Shell et Total ont découvert un gisement de pétrole très prometteur au large des côtes de Guyane. Ce gisement pourrait contenir quelque 700 millions de barils de brut, voire beaucoup plus. Ce type de découverte consolide la volonté des opérateurs de se développer dans les infrastructures sous-marines. Ainsi, Technip réalise sa plus grosse acquisition depuis dix ans en choisissant de reprendre, pour 1,1 MdUSD, l'Américain Global Industries. Le groupe français d'ingénierie compte renforcer ses capacités dans l'offshore profond. Sur les quatorze bâtiments détenus par Global Industries, deux sont extrêmement innovants et permettent l'exploration en grande profondeur, jusqu'à 3 000 mètres. Selon Technip, l'industrie "subsea" (infrastructures sous-marines) devrait enregistrer cette année un record de prises de commandes. FTB/ACT/