Emergents : SG Private Banking plus prudent sur la Russie désormais

13/10/2011 - 12:09 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le fléchissement de l'activité économique dans les pays développés a provoqué une révision à la baisse des anticipations de croissance dans le monde et un report vers les actifs jugés sûrs, ce qui a pour effet de peser sur les actions des marchés émergents. La plupart des marchés émergents continuent de se concentrer sur l'inflation dans un contexte de croissance ralentie", note Société Générale Private Banking. "Outre le renforcement récent du dollar et la faiblesse des matières premières, le scénario actuel est, toutes choses étant par ailleurs égales, moins favorable aux marchés émergents avec une volatilité qui devrait rester élevée." "A base comparable, nous continuons néanmoins de privilégier les actions des marchés émergents à celles des marchés développés. Ainsi, nous maintenons une allocation équilibrée en raison d'un différentiel de croissance favorable par rapport aux marchés développés, de l'amélioration des perspectives de croissance des bénéfices, ainsi que des bilans solides affichés par les entreprises et les gouvernements. Ce dernier point est particulièrement important dans le sens où il place les marchés émergents dans une meilleure position pour résister à la crise actuelle." "La Chine demeure notre marché favori, suivi par l'Inde (que nous avons repondéré à la hausse). Les capitaux chinois, qui ont cédé un peu de terrain durant l'été, devraient continuer à être soutenus par des signes indiquant une meilleure croissance que prévu alors que l'inflation devrait avoir atteint son plafond en juillet et ainsi commencer à initier une tendance à la baisse en raison d'effets de base, tout en restant néanmoins élevés. Le resserrement monétaire pourrait être mis en attente à court terme ainsi que l'appréciation de la devise. En conclusion, la Chine devrait éviter un atterrissage brutal." "Notre point de vue devenu plus favorable à l'Inde est motivé par le fait que les facteurs négatifs qui avaient précédemment pesé sur le marché (inflation forte et resserrement monétaire) sont désormais pris en compte, rendant les valorisations plus attractives. Nous demeurons positifs en ce qui concerne les marchés asiatiques, cependant à une moindre échelle." "Nous maintenons une répartition équilibrée en Amérique latine (Brésil et Mexique). Dans le cas du Mexique, la bourse mexicaine a offert une des meilleures performances de l'année. Cependant, compte tenu de ses liens étroits avec le secteur manufacturier américain, le Mexique doit faire face à la menace de ralentissement économique, alimentant la faiblesse du peso (MXN)." "Le Brésil présente un profil plus mitigé. Une économie diversifiée, une forte demande intérieure (quoique en décélération) et des valorisations faibles soutiennent le marché. Cependant, dans un contexte d'inflation élevée et accrue qui a dépassé le plafond de l'objectif de la banque centrale, le Comité de politique monétaire a soudainement opté pour un relèvement et inversé de manière inattendue le cycle de resserrement monétaire, réduisant le taux Selic à la fin du mois d'août. Le BRL a depuis lors perdu 14%, inversant l'ensemble des gains réalisés depuis 2010. De manière peu surprenante, cela coïncide avec la correction brutale des marchés des matières premières sur le dernier mois. Dans un contexte de marché actuel incertain, nous conservons inchangée notre position sur ces deux marchés." "Nous faisons preuve de davantage de prudence avec la Russie au vu des fortes ventes de pétrole au début du mois d'août. Cela est imputable au budget russe 2011 qui repose sur un prix moyen du pétrole de 115 dollars le baril à équilibrer (celui-ci devrait progresser à 125 dollars le baril en 2012), et qui reste exposé à un recul ultérieur, plus particulièrement au vu de sa précédente surperformance. Depuis, la Russie a sous-performé les pays Bric, avec une baisse de 20% depuis le début du mois d'août. Toutefois, les valorisations sont peu élevées et les marchés du crédit sont stables." "Cependant, les risques politiques demeurent importants. De manière inattendue, il a récemment été annoncé que Vladimir Poutine se présenterait aux élections présidentielles en mars 2012, à la place de Dimitri Medvedev, menaçant ainsi le rythme des réformes économiques qui était de bon augure pour le climat d'investissement russe. L'annonce a été suivie de la démission du ministre des Finances, Alexei Kudrin qui est un homme très respecté et considéré comme le garant de la politique fiscale plus conservatrice de la Russie. Le risque d'erreur politique s'est désormais accru." AUT/ALO