Natixis AM: obligations indexées très attrayantes en valorisation relative

18/10/2011 - 11:44 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Si, jusqu'en juillet, l'inflation était au coeur des préoccupations, la crise de la dette souveraine euro et la tempête boursière ont pour l'instant relayé cette thématique au second plan. Les indicateurs macroéconomiques actuels laissent présager un ralentissement de la croissance économique, plus ou moins important selon les régions, voire une récession en Europe. Certains estiment qu'afin de réduire mécaniquement le poids du remboursement de leur dette, les pays occidentaux pourraient être tentés de laisser filer l'inflation", notent les économistes de Natixis Asset Management. "Or, la probabilité qu'une telle politique soit mise en oeuvre est très faible car elle requerrait une modification du mandat des banques centrales. Ni la BCE, ni la Fed ne peuvent laisser filer l'inflation. Néanmoins, nombreux sont les investisseurs qui s'interrogent sur un éventuel retour de l'inflation à plus ou moins long terme, en raison de niveaux de taux actuels très bas." "En outre, si les pays émergents voient leurs économies ralentir depuis quelques mois, la main d'oeuvre commence à y devenir plus chère, source potentielle d'inflation dans ces pays. Et indirectement d'inflation importée pour les pays développés. Enfin, au-delà de ces considérations macro-économiques, de nombreux investisseurs institutionnels doivent se prémunir structurellement contre l'inflation, pour faire face à l'indexation sur l'inflation de leurs passifs ou tout simplement car leur horizon d'investissement est long, voire très long." "A côté des actifs réels (tels que l'immobilier ou l'or) et des marchés actions présentant des vertus anti-inflationnistes, les obligations indexées constituent une solution d'investissement privilégiée, aussi bien pour tirer parti d'une hausse de l'inflation que pour amortir l'impact négatif d'une éventuelle hausse des taux nominaux." "Autre élément d'importance à noter : le scénario de ralentissement voire de récession économique étant déjà totalement intégré et pricé par les marchés, les breakevens (correspondant à l'inflation anticipée par le marché) sont actuellement très bas, rendant les obligations indexées très attrayantes en terme de valorisation relative. Ce phénomène a récemment été accentué par les rachats massifs d'obligations conventionnelles par la BCE, qui, en délaissant les obligations indexées, a mécaniquement écrasé leurs valorisations." "Pour les prochains mois, une remontée des anticipations d'inflation est probable malgré le ralentissement attendu de l'inflation actuelle en zone euro (à 3% selon l'estimation flash de septembre). La BCE devrait abaisser ses taux d'intérêt dès novembre en complément de l'engagement de maintenir un accès illimité des banques à la liquidité." "Aux Etats-Unis, l'inflation demeure plus élevée (3,8% en août, core à 2%), notamment en raison de la diffusion dans les prix finaux des hausses passées des prix de l'énergie. La politique de la Fed restera accommodante jusqu'en mi-2013. En bref, les politiques monétaires vont rester extrêmement accommodantes, les anticipations d'inflation et l'inflation constatée devraient en bénéficier. Par ailleurs, le ralentissement économique maintiendra les rendements réels à des niveaux extrêmement bas, souvent négatifs jusqu'à 10 ans." AUT/ALO