La hausse de l'euro résulte d'une rechute du dollar

21/10/2011 - 10:57 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Une question qui revient souvent dans le contexte de crise européenne actuelle. L'euro montre effectivement une certaine résistance malgré l'absence de solution à la crise souveraine. Ainsi, l'EURUSD a rebondi d'un récent plus bas de 1,3140 jusqu'à un niveau proche de 1,39 dans l'espoir d'une résolution prochaine de la crise européenne avec des annonces fortes attendues lors du sommet européen sur la recapitalisation des banques européennes et un FESF plus musclé", note Nordine Naam de Natixis. "Cependant, ce n'est pas l'euro qui a rebondi mais le dollar qui est reparti à la baisse contre toutes les devises face à la diminution de l'aversion au risque. De fait, le dollar reprend le chemin de la baisse qu'il a amorcé depuis 2001 dès que les risques systémiques diminuent au détriment des autres devises." "La faiblesse du dollar est structurelle et liée au déficit courant et budgétaire américain. Depuis la crise des subprimes, la Fed mène aussi une politique ultra accommodante qui se traduit par une monétisation de la dette publique, et donc par une forte augmentation de l'offre de dollar. La baisse du dollar est limitée ces dernières années par les interventions des banques centrales des pays émergents dont les réserves de change ont fortement augmenté." "Du côté de l'euro, la balance courante est quasiment à l'équilibre et le déficit public de l'ensemble de la zone euro est moitié plus faible que celui des Etats-Unis (-4,1% en 2011 contre -8,5% aux Etats-Unis). Enfin, la politique monétaire de la BCE est nettement moins accommodante que celle de la BCE. Autrement dit, la hausse de l'EURUSD résulte d'une rechute du dollar et non pas d'une amélioration des fondamentaux européens." "De fait, ces derniers restent négatifs avec des perspectives économiques négatives puisque l'on anticipe une croissance de seulement 0,8% en 2012 face aux durcissements des politiques budgétaires. L'EURUSD pourrait bien repartir à la baisse à la faveur d'un regain de volatilité implicite (VI), elle-même très corrélée à la volatilité actions. Il semble en effet que les divergences franco-allemandes persistent sur les moyens de sortir de la crise." "La France voudrait transformer le FESF en une banque qui se refinancerait auprès de la BCE alors que l'Allemagne s'y oppose, préférant un système d'assurance des émissions des pays périphériques. Enfin, l'ampleur des recapitalisations est toujours en débat face aux différentes hypothèses (ratio fonds propre à 9% ou pas, et montant des décotes appliquées aux pays périphériques). Dans ce contexte, de nombreuses rumeurs ont encore circulé dont celle d'un report du sommet européen tant les divergences restent importantes. Il y a donc un risque de déception importante de nature à peser sur l'euro à très court terme." AUT/ALO