STERIA : croissance organique de 4,1% au troisième trimestre

02/11/2011 - 18:38 - Option Finance

(AOF) - Le chiffre d'affaires consolidé de Steria au troisième trimestre s'est établi à 412,2 millions d'euros, en hausse de 4,1% à taux de change et périmètre constants. Le chiffre d'affaires 9 mois de la SSII s'est élevé à 1,277 milliard d'euros en pro forma, en croissance organique de 3,6%. Dans ses deux pays les plus importants, le Royaume-Uni et la France, la croissance organique est ressortie à respectivement 1,9% et 4,6%. Les prises de commandes du troisième trimestre ont progressé de 23,6% à taux de change constants. Ce qui porte la hausse des commandes sur 9 mois à +1% en dépit d'un effet de base lié au gain du contrat Cleveland Police au deuxième trimestre 2010. Au 30 septembre 2011, le ratio de prise de commandes sur chiffre d'affaires était de 1, similaire à celui du 30 septembre 2010. Au sujet de ses perspectives, la SSII a mis en avant son profil résilient. " La proportion élevée de prestations de natures récurrentes (les prestations de BPO (externalisation de processus métier), de gestion d'infrastructures ou de maintenance applicative et testing représentent, au 30 septembre 2011, 61% du chiffre d'affaires consolidé) procure au Groupe une bonne capacité de résistance, comme cela a été démontré en 2009 ", a souligné Steria. Dans un environnement incertain et sur la base des éléments précédents, le groupe prévoit de faire preuve d'une bonne résistance pour atteindre ses objectifs 2011. Steria vise une croissance de chiffre d'affaires à périmètre et taux de change constants comprise entre 3% et 4% et un taux de marge opérationnelle au moins égal à celui de 2010.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Le modèle économique de Steria est normalement défensif et protecteur au niveau des marges grâce notamment à un mix activité relativement récurrent (60% du chiffre d'affaires dans le secteur public et les services aux collectivités) ; - Les problématiques de réduction de coûts dans les administrations publiques sont une opportunité pour une SSII comme Steria qui apporte, à travers une externalisation des services, des économies de coûts chiffrées ; - La nouvelle dynamique commerciale de l'activité en France liée à l'instauration d'une nouvelle organisation devrait permettre de contrebalancer les risques inhérents au marché britannique (20% des ventes) ; - Le groupe se renforce dans le BPO (externalisation des processus métiers) pour en faire un relais de croissance ; - Steria est la deuxième SSII française en Inde, après Capgemini, sur la base des effectifs présents dans le pays. Cet atout indéniable lui permet d'amortir la chute des prix qui sévit dans les services informatiques ; - Steria est positionné sur le segment très prometteur du " cloud computing " (nuage informatique) avec le lancement d'une offre en partenariat avec Cisco.

Les points faibles de la valeur

- Avec la crise de la dette, le marché doute de plus en plus de l'aspect défensif de l'exposition de la SSII au secteur public ; - La SSII est réputée conservatrice dans ses prévisions ; - La duplication du modèle du britannique Xansa en Europe Continentale devrait prendre du temps ; - Certaines filiales étrangères, notamment en Espagne et dans les pays scandinaves, n'ont pas la taille critique ; - Une implantation importante en Inde est à double tranchant. Si cela a un effet très positif sur la rentabilité, les clients exigent dans le même temps des rabais sur les prestations réalisées, ce qui pèse sur les facturations.

Comment suivre la valeur

- Les prochains catalyseurs pour la valeur seront le développement des synergies commerciales avec Xansa, l'accélération du désendettement, des signatures de contrats BPO gérés en Inde pour des clients en Europe Continentale, la concrétisation d'une croissance de l'activité supérieure à la moyenne sectorielle ; - La consolidation du secteur est également à suivre ; - Si Steria n'est pas exposé au dollar, il est en revanche sensible à la parité livre/euro ; - Il est important de surveiller de près l'évolution de la politique d'investissement des grands clients du groupe afin d'appréhender la tendance du marché ; - En outre, dans une SSII, l'essentiel des charges d'exploitation provient des salaires. A ce titre, l'effectif et le temps de mission des consultants sont des indicateurs importants ; - Plus généralement, le recrutement est une donnée clé pour assurer leur croissance du chiffre d'affaires. Les SSII n'hésitent pas à investir dans ce domaine.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Informatique - SSII

D'après les données du Syntec numérique, représentant la profession, le marché français de l'informatique devrait croître de 3,5% en 2011 (contre -4% en 2009 et +1,5% en 2010). Bénéficiant d'une meilleure visibilité, les SSII françaises sont tentées par la croissance externe pour se spécialiser, notamment dans le "cloud computing" (informatique à distance). L'objectif de ces opérations n'est plus la course à la taille critique, comme durant la décennie précédente, mais plutôt la spécialisation. Atos vient de finaliser le rachat de l'informatique de Siemens (SIS), qu'il a acquis en décembre dernier pour 850 MEUR. Selon le dirigeant du groupe, Thierry Breton, cette opération relève d'un projet industriel grâce auquel Atos sera doté d'environ 40 centres de données abritant plus de 90 000 serveurs dans le monde. Capgemini a quant à lui réalisé six acquisitions depuis le début de l'année, souhaitant se distinguer de ses concurrents en acquérant de nouvelles compétences. FTB/ACT/