ARCELORMITTAL : les perspectives se dégradent

03/11/2011 - 09:02 - Option Finance

(AOF) - ArcelorMittal a publié un excédent brut d'exploitation (Ebitda) en hausse au troisième trimestre à la faveur d'une base de comparaison favorable. Pour autant, l'activité du premier sidérurgiste mondial affiche un net repli d'un trimestre à l'autre. Confronté à la détérioration de l'environnement économique mondial, le géant de l'acier prévoit la poursuite du ralentissement de l'activité jusqu'à la fin de l'année. Au troisième trimestre, ArcelorMittal a réalisé un Ebitda en hausse de 11,4% à 2,4 milliards de dollars par rapport au troisième trimestre 2010, mais en baisse de 29% par rapport au deuxième trimestre 2011. Le résultat net affiche un repli de 51% à 659 millions de dollars sur un an, et de 57% sur un trimestre. Toujours grâce à une base de comparaison favorable, ArcelorMittal continue de prévoir un Ebitda du second semestre au-dessus de celui enregistré l'an dernier sur la même période. Mais sur les trois derniers mois de l'année, les expéditions d'acier devraient être en deçà des niveaux du troisième trimestre reflétant l'attitude attentiste des clients a prévenu le groupe. " Les incertitudes sur les perspectives économiques se sont accrues au cours des dernières semaines, impactant les niveaux de confiance de nos clients. Au seuil du quatrième trimestre, nous sommes ainsi confrontés à des pressions s'exerçant à la fois sur les volumes et sur les prix ", a commenté Lakshmi N. Mittal, Président et CEO d'ArcelorMittal.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

EBITDA : L'EBITDA (Earnings Before Interest, Tax, Depreciation and Amortization) est un concept anglo-saxon, proche conceptuellement de l'EBE français : Excédent Brut d'Exploitation. Il désigne le solde entre les produits et les charges d'exploitation, mais ne prend pas en compte les amortissements et les provisions.

Les points forts de la valeur

- ArcelorMittal est le numéro un mondial de la sidérurgie. C'est un acteur global présent à la fois dans l'extraction minière et dans la distribution des produits sidérurgiques, ce qui lui confère un avantage concurrentiel conséquent ; - La forte intégration verticale du groupe est considérée comme un atout ; - Le groupe opère un recentrage stratégique sur les pays émergents, Brésil et Inde en tête, ainsi que sur les activités minières (activités en amont) ; - Le scission de son activité Acier Inoxydable (cotée en Bourse depuis début 2011 sous le nom d'Aperam) améliore le statut boursier du groupe ; - ArcelorMittal a rassuré la communauté financière sur son endettement et sa réactivité pour adapter son outil de production ; - Compte tenu des efforts effectués sur les coûts, l'effet de levier sur les résultats sera très important en phase de reprise de l'activité. Le titre est un bon sous-jacent pour jouer la reprise de l'économie mondiale, en particulier celle des pays émergents.

Les points faibles de la valeur

- Les résultats du groupe sont très volatils ; - La faiblesse de la reprise en Europe pèse sur le cours d'ArcelorMittal ; - Les surcapacités industrielles en Europe et aux Etats-Unis pèsent sur les prix de l'acier ; - Le retour aux niveaux d'activité atteints avant la crise est prévu au plus tôt en 2012 ou 2013. La prudence reste donc de mise, d'autant que la croissance chinoise décélère. Or, la Chine représente 40% de la consommation mondiale d'acier ; - L'un des défis est de répercuter la totalité des hausses de coûts sur les clients ; - La mise en place d'un nouveau mécanisme de fixation des prix, trimestriel et non plus annuel, menace les marges, selon les analystes.

Comment suivre la valeur

- ArcelorMittal est une valeur cyclique, dont le cours amplifie les évolutions du marché (à la hausse comme à la baisse). Sa volatilité peut être élevée ; - L'évolution du prix des matières premières composant l'acier est à surveiller de près. En particulier celui du minerai fer, qui représente environ 30% des coûts d'achats des producteurs d'acier ; - Le groupe met en avant son activité minière et espère ainsi redynamiser son cours de bourse. - La politique d'acquisition du groupe, notamment dans le minerai de fer, est à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Métaux

Pour séduire les investisseurs les groupes miniers recourent à diverses stratégies. Ainsi Rio Tinto renforce son programme de rachat d'actions. Il va porter de 2 milliards à 7 milliards de dollars ce programme annoncé début 2011. Les rachats d'actions sont également à l'ordre du jour pour le géant australien BHP. Vale va, lui, reporter une partie de ses investissements pour verser un dividende exceptionnel de 3 milliards de dollars à ses actionnaires. L'Etat brésilien a récemment imposé un nouveau dirigeant à la tête de l'entreprise. D'autres types de dépenses sont également à prévoir pour les acteurs car la vague d'acquisitions n'est pas achevée. Alors que BHP Billiton vient de racheter le producteur américain de gaz de schiste Petrohawk, une bataille pourrait opposer ArcelorMittal et Anglo American pour le rachat du groupe australien Macarthur Coal. Ce dernier produit une forme de charbon pulvérisé destiné à la sidérurgie. Par ailleurs BHP Billiton n'exclut pas d'autres acquisitions dans le cuivre, dans la potasse ou le pétrole. FTB/ACT/