HSBC Global AM : la désintermédiation du risque de crédit s'accélère

04/11/2011 - 11:13 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les banques sont fortement incitées à détenir des titres d'emprunt d'Etat pour une simple raison technique : les organes de régulation nationaux estiment que ces titres sont les actifs les plus liquides du bilan d'une banque. Le secteur bancaire est dès lors mis sous pression car un défaut sur la dette de l'Etat grec est maintenant plus que probable. Nous estimons qu'un défaut technique de la dette grecque est néanmoins clairement gérable pour les banques autres que les banques grecques", note Denis Grandjean, gérant au sein de l'équipe gestion actions européennes chez HSBC Global AM. Toutefois, ajoute le gérant, la vraie question est de savoir quelles seraient les retombées d'une contagion à d'autres pays (principalement au niveau de l'Italie et de l'Espagne). Dans ce contexte difficile, les investisseurs pressent les banques de renforcer leurs fonds propres afin d'absorber les pertes susceptibles d'être subies en raison de décotes éventuelles sur les expositions souveraines. "Le marché s'attend à ce que les recapitalisations soient de l'ordre de 100 à 300 milliards d'euros. Une injection de capitaux dans le système constituerait la première étape pour restaurer la confiance dans le système bancaire. Toutefois, une injection publique de montants significatifs dans les banques serait peut-être de nature à renforcer la pression sur les finances publiques (risque d'abaissement des notations), qui pourrait mettre en cause la notation du FESF. Elle pourrait aussi aboutir à la quasi-nationalisation des banques étant donné la faiblesse des valorisations." "Enfin, il apparaît clairement qu'une recapitalisation massive ne sera pas l'unique condition pour briser le cercle vicieux banque-dette souveraine. Les Etats européens doivent trouver une solution pour faire baisser les taux d'intérêt souverains (un taux supérieur à 5% étant insoutenable pour l'Italie) afin de réduire les ratios d'endettement des pays européens." "En raison d'un manque de confiance, les conditions de financement accordées aux banques restent très difficiles. Et les investisseurs se méfient de plus en plus des banques qui sont tributaires d'un financement sur les marchés. La surveillance rapprochée du marché oblige les banques françaises et les banques d'investissement (Deutsche Bank, UBS, Barclays) à réduire le levier financier inscrit à leur bilan. Ce processus pourrait être exacerbé par la mise en oeuvre des nouveaux ratios de liquidité définis par le comité de Bâle (LCR, NSFR)." "Les banques européennes ont un ratio de levier financier (actifs totaux/fonds propres) qui est de 20 fois en moyenne, soit deux fois le niveau de leurs homologues américaines. La plus grande différence réside peut-être dans la désintermédiation du risque de crédit sur les bilans des banques américaines. Il est probable que ce processus de désintermédiation s'accélèrera en Europe. Des acteurs locaux commencent dès à présent à réduire certaines de leurs activités nécessitant des capitaux importants comme le financement de flottes aéronautiques et maritimes." AUT/ALO