CIMENTS FRANCAIS pénalisé par la dégradation de la conjoncture

08/11/2011 - 11:36 - Option Finance

(AOF) - Ciments Français a réalisé un résultat net de l'ensemble consolidé neuf mois en hausse de 11,2% à 281,7 millions d'euros à la faveur de la cession des actifs en Turquie réalisée en mars 2011. Le résultat brut d'exploitation courant affiche une baisse de 15,6% à 563,1 millions, en raison principalement de l'augmentation des coûts variables, en particulier énergétiques et de l'effet de change défavorable. Le chiffre d'affaires a reculé de 3,8% à 2,9831 milliards d'euros (-0,9% à périmètre et taux de change comparables). Devant le regain des tensions économiques dans les pays industrialisés et les difficultés persistantes du marché égyptien, les volumes vendus au troisième trimestre sont en baisse dans les trois métiers : -2,5 % pour le ciment et clinker à 10,4 millions tonnes, -12,1% pour les granulats à 8,3 millions de tonnes et -1,2 % pour le béton prêt à l'emploi à 2,4 millions de mètres cubes. Pour le ciment et clinker, les volumes vendus sont en baisse dans l'ensemble des pays d'Europe de l'Ouest et d'Asie. Ils sont en hausse en Amérique du Nord, au Maroc et en Bulgarie. En Égypte, où la détérioration de l'activité a été particulièrement sensible sur la première partie de l'année, la baisse a été moins prononcée au troisième trimestre. Dans l'ensemble, le chiffre d'affaires du troisième trimestre diminue de 7,9 % par rapport au troisième trimestre 2010. Le dernier trimestre de l'année devrait marquer une certaine stabilité des résultats pour l'ensemble des pays - les améliorations des pays émergents compensant les détériorations des pays développés - à l'exception de l'Egypte où les résultats devraient continuer à refléter les conditions politiques et économiques difficiles. L'ensemble de l'année 2011 devrait montrer une détérioration des résultats en ligne avec celle déjà enregistrée au cumul des 9 premiers mois. Un nouvel ensemble de mesures de réduction des frais fixes et de productivité sera mis en oeuvre dès la fin de cette année pour faire face aux incertitudes des conditions économiques du secteur de la construction en 2012, les prix du ciment devant refléter une certaine stabilité voire une légère augmentation.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Ciment Français bénéficie d'une des meilleures rentabilités opérationnelles du secteur en Europe ; - Le groupe profite d'une clientèle fortement diversifiée, ce qui limite le risque clients ; - Le groupe a nettement réduit sa structure de coût.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est pénalisé par sa taille limitée à l'échelle nationale et par une moindre présence dans certains pays émergents par rapport à ses concurrents, alors que ces pays sont une priorité stratégique pour les cimentiers ; - Son implantation au Moyen Orient rend le groupe sensible aux troubles géopolitiques dans la région ; - Le faible flottant de Ciments Français limite l'attrait du titre auprès des investisseurs.

Comment suivre la valeur

- Italcementi est depuis fin décembre 2010 directement actionnaire de Ciments Français. Italcementi détient 82,29% du capital et 90,11% des droits de vote de Ciments Français. En juin 2009, Italcementi, entré au capital du groupe français en 1992 au moment où celui-ci était au bord du dépôt de bilan, et Ciments Français avaient abandonné leur projet de fusion qui aurait simplifié la structure du groupe italien et aurait donné naissance au cinquième cimentier mondial ; - Ciments Français souhaite se développer, à partir de sa position de leader en Egypte, au Proche-Orient. Le groupe souhaite également accroître sa présence en Inde, qui constitue un marché stratégique. - Les groupes de matériaux sont dépendants de l'activité de la construction, fortement cyclique. Ils dépendent donc de l'évolution du nombre des permis de construire et des mises en chantiers, elle-même influencée par la conjoncture économique, le niveau des taux d'intérêts (coût du crédit) ou encore le climat ; - Traditionnellement, l'activité du groupe est plus forte au second semestre, les six premiers mois de l'année étant généralement consacrés à la maintenance des activités ; - Les prix de l'énergie représentent 30 à 35 % des coûts de production du ciment.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

La réallocation du portefeuille d'actifs est à l'ordre du jour chez les industriels. Les stratégies de désinvestissement ou, au contraire, de croissance externe répondent à des situations financières très distinctes. Pénalisé par un endettement très lourd suite à la reprise d'Orascom en 2007, et ayant subi une dégradation de sa notation dans la catégorie "spéculative" qui a renchéri le coût de ses financements, Lafarge cherche activement à céder des actifs. Il a choisi de se désengager complétement de l'activité Plâtre, le plus petit et le moins rentable de ses métiers. En revanche, Saint-Gobain, qui entend consolider ses positions dans la distribution de matériaux de construction et de produits sanitaires, de chauffage et de plomberie, mène des acquisitions. Le groupe a racheté deux entreprises appartenant au distributeur de matériaux de construction britannique Wolseley. Il a repris Build Center au Royaume-Uni pour 165 MEUR et prévoit de débourser 186 MEUR pour acquérir Brossette en France. FTB/ACT/