Actions: pas d'inflexion sans avancée sur le plan européen (Syz & Co)

08/11/2011 - 11:41 - Option Finance

(AOF / Funds) - Une saison de résultats moins mauvaise qu'anticipé, des nouvelles économiques encourageantes et des attentes grandissantes quant à l'annonce de solutions pour endiguer la crise de la dette souveraine en Europe ont contribué au fort rebond observé sur les marchés actions en octobre. L'optimisme s'est toutefois rapidement tari, avec la décision surprenante de référendum grec, note le gérant suisse Syz & Co dans sa lettre de novembre. "Bien que cette manoeuvre politique vise à faire taire la contestation populaire domestique et à renforcer la légitimité du gouvernement en place, elle pourrait s'avérer hautement déstabilisante pour la zone euro dans son ensemble. Le rejet du programme d'aide donnerait lieu à un défaut de paiement grec et entrainerait sa sortie de l'Union européenne." "Le risque de contagion aux autres acteurs affaiblis tels que le Portugal, l'Italie ou l'Espagne ne peut être exclu et contribue au retour de la volatilité. Une fois de plus, les rotations sectorielles ont été significatives. Nous avons assisté à un regain d'appétit pour les valeurs à beta élevé au cours des semaines écoulées. Des indicateurs d'activité plutôt rassurants ont permis aux secteurs exposés à la conjoncture (industrielles, matières premières, automobile) de se reprendre. A l'inverse, les valeurs plus défensives (santé, agro-alimentaire et télécom) ont eu tendance à faire du surplace." "Quant au secteur bancaire, il est resté au centre de l'attention. Les autorités européennes ont accepté de recapitaliser le système bancaire de la zone euro à hauteur de 106 milliards d'euros. Celle-ci induit la revalorisation volontaire de la dette grecque au bilan, dont la valeur sera divisée de moitié. Enfin, dans le but de lutter contre le risque systémique, les ratios de solvabilité financière seront optimisés pour atteindre un ratio de fonds propres de 9% d'ici fin juin 2012. Les larges vagues de recapitalisations bancaires connues en 2008-2009 semblent à ce stade exclues, permettant au secteur de reprendre des couleurs." "La réapparition des craintes sur la Grèce en tout début de semaine est toutefois venue ternir le paysage, entraînant un retour d'aversion pour le risque. Les prochaines semaines resteront portées par l'actualité politico-économique. Le sentiment de marché pourrait être durablement affaibli si le manque de visibilité sur le sort de la Grèce devait se prolonger. Au-delà du sort de l'Etat grec, se joue la cohésion de l'Union européenne dans son ensemble. Les marchés actions ne pourront amorcer une réelle inflexion de tendance que lorsque ces incertitudes seront dissipées." AUT/ALO