REMY COINTREAU : bond de 30,5% du chiffre d'affaires trimestriel

19/01/2012 - 08:43 - Option Finance

(AOF) - Rémy Cointreau a réalisé un chiffre d'affaires de 821 millions d'euros sur les neuf premiers mois de son exercice, soit une croissance organique de 22,9% (+18,2% en publiée) sur une base de comparaison élevée en 2010. Pour les marques du groupe, la progression organique est de 28%. Le troisième trimestre, clos fin décembre, est le plus fort de l'exercice avec une croissance de 0,5%. Sur ce trimestre, les marques du groupe réalisent, dans toutes les régions du monde, des performances supérieures à celles enregistrées au premier semestre, commente le géant français des spiritueux. Rémy Cointreau continue de profiter de l'engouement des consommateurs pour ses cognacs, notamment en Asie. Ainsi, la marque Rémy Martin affiche une croissance organique de 36,7%, en cumul sur l'exercice. Cette croissance, due à une politique de prix soutenue et à une amélioration continue de l'offre de cognacs de plus en plus haut de gamme, se trouve fortement amplifiée par la date précoce du nouvel an en Asie. Les expéditions destinées à couvrir la demande pendant cette période festive sont intégrées en totalité dans le troisième trimestre. Compte tenu des éléments exceptionnels incorporés dans le troisième trimestre, le quatrième trimestre, en cours, devrait s'inscrire en recul. Le groupe devrait néanmoins afficher une forte progression de son chiffre d'affaires sur l'ensemble de l'exercice. Rémy Cointreau confirme son objectif, annoncé fin novembre 2011, d'une augmentation sensible de ses résultats annuels, avec une croissance significative à deux chiffres du résultat opérationnel courant.

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Les points forts de la valeur

- Rémy Cointreau se positionne sur le segment haut de gamme, en se concentrant sur la croissance de ses marques phares, soutenue par d'importants investissements promotionnels ; - Le groupe profite de la reprise en main de la distribution de ses marques. Rémy Cointreau contrôle désormais plus de 80% de son chiffre d'affaires ; - Rémy Cointreau bénéficie du dynamisme des pays asiatiques, de la Chine notamment (1/3 du CA), où la consommation de Cognac haut de gamme ne faiblit pas ; - Plus généralement, le groupe bénéficie de sa forte exposition sur les pays émergents d'autant que les marques premium y sont de plus en plus consommées ; - La cession de la branche Champagne ouvre la voie à une nouvelle phase de développement pour Rémy Cointreau à la recherche d'un autre blockbuster de dimension mondiale positionné sur le segment premium et/ou super premium pouvant être commercialisé dans son réseau de distribution asiatique ; - La situation financière est désormais saine. La cession des Champagnes conforte cette situation.

Les points faibles de la valeur

- Les analystes restent prudents à court terme en raison des incertitudes sur le rythme de la reprise économique ; - Les liqueurs sont beaucoup plus exposées aux marchés matures (Etats-Unis, Europe) ; - Les analystes estiment qu'avec une envolée de 90% sur 3 ans (à fin septembre) et un PER supérieur à 20, les perspectives de croissance en Asie sont largement valorisées ; - Du fait de sa taille réduite par rapport à ses concurrents, Rémy Cointreau fait figure d'outsider ; - Le groupe est fortement dépendant du Cognac, qui représente la moitié du chiffre d'affaires.

Comment suivre la valeur

- La consommation de spiritueux dépend, d'une part, des revenus et de la confiance des ménages, et, d'autre part, de l'évolution des modes ; - L'exercice de Rémy Cointreau est décalé et débute chaque 1er avril ; - Les ventes de fin d'année représentent une part importante du chiffre d'affaires ; - Le groupe revendiquant un positionnement haut de gamme de ses produits, le marché a tendance à valoriser Rémy Cointreau comme un acteur du luxe ; - Les résultats du groupe sont sensibles aux variations de change, dans la mesure où Rémy Cointreau réalise la majeure partie de son chiffre d'affaires en dehors de la zone euro. Selon les analystes, toute variation de 1 cent sur le dollar a une incidence de 1,5 million d'euros sur le résultat opérationnel courant. Une réévaluation du yuan serait également positive ; - L'utilisation du cash retiré de la vente des Champagnes est à suivre ; - L'attrait spéculatif de la valeur est aujourd'hui limité par le refus affirmé de la famille d'envisager toute cession de son contrôle.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

Les géants de l'agroalimentaire affichent toujours de bonnes performances sur le premier semestre 2011. Le leader mondial, Nestlé, qui a relevé ses tarifs suite à l'envolée des prix des matières premières, a bénéficié d'une progression de ses ventes à la fois en valeur et en volume. Hors effets de change et à périmètre comparable, le chiffre d'affaires semestriel a progressé de 7,5% à 41 MdCHF (32,3 MdEUR). Nestlé n'avait jamais affiché une telle croissance depuis le premier semestre 2008. C'est mieux encore que les prévisions établies par les analystes. Cette tendance résulte en partie du fort développement du groupe dans les pays émergents. Le groupe est également bien positionné dans le haut de gamme, notamment à travers le succès de ses capsules de café "Nespresso". Bons résultats également pour le Français Danone. Son chiffre d'affaires a bondi de 8,7% pour s'établir à 9,72 MdEUR sur le premier semestre. Son résultat net part du groupe a progressé de 3,4% à 870 MEUR. Son pôle Eau a affiché de très bons résultats grâce à un printemps exceptionnellement chaud et à la reprise de la consommation au Japon après la catastrophe du 11 mars. En France, l'Association nationale des industries alimentaires (Ania) proteste contre la décision, qui s'inscrit dans le plan d'austérité adopté par l'Etat, de taxer les boissons sucrées comme le tabac et les boissons alcoolisées. La TVA serait ainsi relevée, passant de 5,5% à 19,6%. FTB/ACT/