ALCATEL-LUCENT : free cash flow de 541 millions d'euros au 4T

10/02/2012 - 09:02 - Option Finance

(AOF) - Alcatel-Lucent a réalisé au quatrième trimestre un résultat net de 868 millions d'euros, à comparer avec 340 millions d'euros, un an plus tôt. Le résultat d'exploitation ajusté de l'équipementier télécoms s'est élevé à 316 millions d'euros, en recul de 19,8%. Il a représenté 7,4% des revenus contre 8,1% au quatrième trimestre 2010. Sur l'ensemble de l'année, sa marge opérationnelle ajustée s'est élevée à 3,9% alors qu'Alcatel-Lucent visait une marge opérationnelle ajustée " autour de 4% ". Chiffre très attendu par les analystes, le groupe a généré un free cash flow de 541 millions d'euros au quatrième trimestre, contre -436 millions d'euros, un an plus tôt. Les investisseurs avaient été particulièrement déçus en novembre dernier par sa forte consommation de trésorerie. Le directeur général, Ben Verwaayen avait alors été contraint d'abandonner son objectif d'atteindre un free cash flow au moins à l'équilibre en 2011. A propos des perspectives, Ben Verwaayen a déclaré : " Bien que la visibilité reste limitée, notre objectif pour 2012 est de réaliser une marge d'exploitation ajustée supérieure à celle de 2011, et d'atteindre un niveau positif élevé de trésorerie nette à la fin de l'année 2012. " Alcatel-Lucent a précisé qu'il prévoyait de réaliser en 2012 des économies supplémentaires de 200 millions d'euros sur les coûts fixes et de 300 millions d'euros sur les coûts variables.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Free Cashflow : Terme anglais fréquemment utilisé à la place de " flux de trésorerie disponible après impôt ". Il s'agit du flux de trésorerie (l'apport de liquidités) issu de l'activité de l'entreprise, diminué des charges d'imposition. Le free cashflow représente en fait les liquidités disponibles pour rembourser les emprunts contractés par l'entreprise ou pour rémunérer ses actionnaires.

Les points forts de la valeur

- Alcatel-Lucent est le leader mondial des équipements télécoms. Leader dans l'accès haut débit, en optique (terrestre et sous-marin), en CDMA (équivalent américain du GSM), et dans le secteur de la téléphonie d'entreprise en Europe occidentale ; - Les dirigeants actuels d'Alcatel-Lucent, arrivés mi-2008, sont appréciés par le marché ; - Le groupe a réalisé l'essentiel de sa restructuration et peut désormais se concentrer sur sa croissance ; - Alcatel-Lucent conserve un bon potentiel d'innovation avec un budget de R&D parmi les plus élevés du secteur ; - Alcatel est à la pointe de l'innovation sur le segment du routage (" IP ") et gagne constamment des parts de marché sur Cisco. C'est le relais de croissance du groupe ; - Le groupe réalise environ 30% de son activité aux Etats-Unis où les opérateurs télécoms sont en phase de réinvestissement ; - La Chine constitue un important relais de croissance. Le groupe est le premier équipementier occidental dans ce pays, via sa coentreprise avec le gouvernement local, Alcatel-Lucent Shanghai Bell.

Les points faibles de la valeur

- Alcatel-Lucent évolue dans une industrie ultra concurrentielle où les prix sont tirés vers le bas, notamment par les équipementiers chinois. Cela pèse sur ses marges et menace sa capacité bénéficiaire ; - Le groupe gère à présent le plus vaste portefeuille d'activités de tous les équipementiers, ce qui constitue un handicap aux yeux de certains analystes ; - Le groupe ne cesse d'enregistrer des dépréciations d'actifs depuis sa fusion fin 2006 avec l'Américain Lucent et, en conséquence, des pertes. Cette opération n'a jamais convaincu les investisseurs ; - Les résultats ressortent très souvent inférieurs aux attentes des analystes financiers ; - La situation financière du groupe est source d'inquiétude. Des rumeurs d'augmentation de capital pèsent régulièrement sur la valeur ; - Les dirigeants ne peuvent dire quand l'entreprise pourra verser à nouveau des dividendes ; - La valeur est très volatile et reste donc réservée aux investisseurs amateurs de sensations fortes.

Comment suivre la valeur

- Hormis la conjoncture boursière, le rebond du titre dépend du retour à une croissance rentable. - La valeur est très sensible à la parité euro/dollar ainsi qu'à la conjoncture américaine, et ce depuis la fusion entre Alcatel et Lucent ; - Surveiller la santé des opérateurs télécoms est indispensable pour évaluer comment se porte la demande d'infrastructures auprès des équipementiers ; - L'évolution de l'industrie des composants est également primordiale. Les pénuries influent sur l'activité de l'équipementier ; - Les résultats et perspectives des concurrents directs d'Alcatel, notamment Cisco, peuvent aussi influer sur la valeur ; - Surveiller le développement en Chine, qui représente un enjeu majeur. Le groupe fait aussi régulièrement l'objet de rumeurs de rachat par un groupe chinois ; - L'évolution des parts de marché d'Alcatel-Lucent sur de nouveaux segments porteurs comme l'optique terrestre (via l'offre 100 G), le backhaul (via l'offre Ethernet) et l'accès dans les réseaux mobiles (efforts en 3G et 4G actuellement) est également très suivie.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Equipementiers télécoms

La course à l'innovation s'intensifie. Ainsi, HTC a récemment proposé deux nouveaux modèles de smartphones ("Radar" et "Titan"), qui utilisent la dernière version de l'OS Windows Phone. Le constructeur taïwanais souhaite renforcer son partenariat avec Microsoft pour concevoir des appareils grand public et se distinguer de la concurrence. Il cherche à diversifier son offre avec sept modèles fonctionnant avec Windows Phone et une dizaine avec Android (le système d'exploitation mobile de Google). Quant à Samsung, il a développé son propre système d'exploitation pour mobile, "Bada", afin de réduire sa dépendance à Google. Il a présenté un nouveau smartphone, le "Wave 3", qui fonctionne avec ce système. Cette quête de nouveautés est indispensable pour permettre aux acteurs de maintenir, voire consolider leurs positions dans un secteur en perpétuel mouvement. Un nouvel acteur, donc concurrent potentiel, pourrait émerger prochainement, puisque Panasonic, qui est déjà présent dans la téléphonie mobile au Japon, pourrait se développer sur ce marché en Europe à l'avenir. FTB/ACT/