NATIXIS limite à 10% le repli de son bénéfice en 2011

23/02/2012 - 08:56 - Option Finance

(AOF) - Natixis a réalisé en 2011 un bénéfice net en baisse de 10% à 1,562 milliard d'euros pour un produit net bancaire en hausse de 3% à 6,717 milliards. En termes de solvabilité, son ratio Core Tier 1 ressort à 10,2% au 31 décembre 2011. Fort de ces performances, la banque, filiale du groupe BPCE (Banque Populaire-Caisse d'épargne) propose le versement d'un dividende de 0,10 euro par action. Pour le seul quatrième trimestre, le bénéfice net affiche un repli de 32% à 302 millions d'euros tandis que son PNB a reculé de 1% à 1,728 milliard. Les analystes visaient un bénéfice net de 263 millions. Au quatrième trimestre, Natixis a cédé pour 1,6 milliard d'euros d'actifs dans sa BFI ainsi que 2 milliards d'euros d'actifs dans son portefeuille de produits toxiques. Laurent Mignon, Directeur Général de Natixis, a déclaré : "Notre modèle économique s'est profondément transformé depuis mi-2009 grâce à la mise en oeuvre de la stratégie New Deal. En 2012, nous poursuivrons l'adaptation de notre modèle économique grâce au plan de réduction supplémentaire des besoins de liquidité et des risques pondérés. L'ensemble de ces actions et la mobilisation de nos équipes nous permettront de remplir les futures exigences de capital Bâle 3 dès le 1er janvier 2013".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Natixis a réduit son profil de risque, depuis que sa maison-mère, la BPCE, garantit ses actifs illiquides ; - La nouvelle direction met en oeuvre un plan de recentrage sur trois métiers stratégiques : la banque de financement et d'investissement (BFI), les services financiers spécialisés et l'épargne (assurance, banque privée et gestion d'actifs) ; - L'un des points majeurs du plan New Deal, à l'horizon 2012, est le développement des synergies entre les métiers de Natixis et les réseaux de BPCE. Le groupe est en avance sur ce business plan ; - Malgré un effet de base défavorable et un contexte très difficile, Natixis démontre depuis plusieurs trimestres à la fois son redressement et une certaine régularité de ses performances dans son nouveau périmètre d'activité ; - Natixis est très peu exposé à la dette souveraine ce qui en fait une valeur défensive dans le secteur. C'est aussi l'une des moins chères du secteur.

Les points faibles de la valeur

- La débâcle boursière du titre depuis son introduction en 2007, inhérente aux problèmes du groupe dans un premier temps, a jeté un froid auprès des investisseurs, notamment particuliers. La valeur se traite avec une décote sensible par rapport aux autres valeurs du secteur et très loin des 19,55 euros de son introduction. La confiance peine à revenir alors que c'est l'une des banques qui recueille le plus d'opinions favorables de la part des analystes du fait de son profil défensif ; - La valeur reste très volatile à l'image de l'ensemble du secteur financier. Même peu exposée à la crise de la dette, la banque pâtit des craintes de défaut d'un ou plusieurs pays périphériques européens, Grèce en tête, et les interrogations sur les recapitalisations des banques européennes alimentent cette volatilité ; - L'environnement de taux bas pèse sur les activités de banque de détail, plus précisément sur les marges sur dépôts.

Comment suivre la valeur

- Les valeurs bancaires sont considérées comme des titres " value " depuis les effets de la crise financière ; - Le retour sur fonds propres (ROE), qui mesure la rentabilité des banques, est l'un des ratios clé du secteur ; - En tant que valeur financière le titre est influencé par une série d'éléments : (i) les taux d'intérêt dont l'évolution dépend des politiques monétaires (notamment des banques centrales européenne et américaine), (ii) l'état des Bourses mondiales qui influencera ses activités de banque de financement et d'investissement et de gestion d'actifs, (iii) les niveaux de consommation et d'épargne des ménages qui influeront sur les performances de la banque de détail ; - Le coût du risque reste à surveiller ; - Surveiller également la mise en place du dispositif de " Bâle III" qui oblige les banques à augmenter leurs fonds propres pour résister aux crises. Le Comité exige que les établissements financiers affichent d'ici au 1er janvier 2019 un ratio de solvabilité Tier 1 (le noyau dur des capitaux propres des institutions financières) d'au moins 4,5%, contre 2% jusque-là. Un matelas supplémentaire de 2,5% est également exigé. Ce qui porte le pourcentage total à 7% ; - Un dividende sera versé aux actionnaires dès le retour à la profitabilité en année pleine ; - La valeur pourrait même alors devenir une valeur de rendement tant le nominal de son action est faible ; - Les analystes n'excluent pas à terme un rapprochement plus ample entre Natixis et sa maison-mère, ce qui conduirait sans doute à proposer aux minoritaires un échange de son titre Natixis contre une contre-valeur en titres (avec ou sans cash) du nouvel ensemble BPCE-Natixis.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

La réduction de la taille de leur bilan est à l'ordre du jour pour les banques françaises, qui souhaitent rassurer les marchés financiers. BNP Paribas a annoncé une réduction de 10% de la taille de son bilan d'ici à la fin 2012, et sa volonté de limiter sa dépendance aux refinancements en dollars. Cette décision implique la cession d'environ 70 milliards d'actifs d'ici à la fin de l'année prochaine. Quant à la Société Générale, elle désire intensifier les cessions dans son portefeuille d'actifs toxiques, déjà réduit de 8 MdEUR depuis début 2011. D'ici à fin 2012, la banque espère parvenir à une économie supplémentaire de 60 MdUSD de financement. Le modèle des banques françaises, historiquement basé sur le financement, évolue donc avec la crise financière. BNP Paribas et la Société Générale souhaitent toutes deux réduire certains types de crédits en dollars, comme les crédits export, trop coûteux en fonds propres et en liquidités, et qui s'inscrivent dans leur activité BFI (banque de financement et d'investissement). FTB/ACT/