CASINO et Galeries Lafayette : désaccord sur le prix de Monoprix

23/02/2012 - 11:01 - Option Finance

(AOF) - Casino a annoncé que Galeries Lafayette, titulaire d'une option de vente sur 50% de Monoprix, avait mis en oeuvre, le 7 décembre 2011 le processus d'évaluation du prix, qui lui ouvre ensuite un délai pour décider de vendre, et a fait connaître à son intention de mettre fin à leur partenariat. Casino possède le solde du capital de Monoprix. " Les banques chargées de mener à bien cette évaluation n'étant pas parvenues à un accord, un troisième expert doit selon le protocole procéder à une évaluation qui s'impose alors ", précise le distributeur. Cependant la banque pressentie pour cette mission a fait savoir qu'elle se refusait à intervenir si les deux parties ne s'accordaient pas au préalable sur les principales projections financières devant servir de base à l'évaluation. Or, cet accord n'est pas intervenu. Casino explique que Galeries Lafayette s'est refusée à désigner un autre expert et l'a assigné devant le tribunal de commerce de Paris. Le distributeur estime que cette assignation a pour seule vocation de l'amener par la pression à accepter l'objectif de prix que s'est fixé Galeries Lafayette. " Peu après avoir évalué sa participation à 1,95 milliard d'euros dans le cadre du processus d'évaluation, Galeries Lafayette a en effet adressé à Casino une offre de vente à 1,35 milliard d'euros, que Casino a rejetée, sa banque conseil ayant, durant le processus, évalué la participation de Galeries Lafayette à 700 millions d'euros ", précise Casino. " C'est dans ce contexte, alors que la présidence du conseil d'administration de Monoprix doit être assurée par Casino à partir du 31 mars 2012, que Galeries Lafayette a choisi de violer ses engagements contractuels, lors du conseil d'administration de Monoprix du 22 février 2012, en faisant voter par les administrateurs qu'elle a désignés la prorogation du mandat de président directeur général de Monsieur Philippe Houzé ", explique Casino. Casino a donc décidé de saisir les juridictions compétentes pour faire respecter par Galeries Lafayette ses engagements.

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Les points forts de la valeur

- La proximité est au coeur de la stratégie de Casino, notamment en France. Le groupe profite ainsi de l'évolution des tendances vers ce type de consommation ; - Dans la conjoncture économique actuelle, les marques de distributeurs tirent leur épingle du jeu. Casino est leader sur ce segment ; - Les marges de Monoprix résistent bien dans un environnement concurrentiel tendu : la clientèle de cette enseigne est moins attentive aux prix que celle d'autres formats de distribution ; - Casino a fait le choix de se concentrer sur quelques marchés internationaux, plus précisément dans les pays émergents avec une position de numéro 1 ou 2 au Brésil, en Colombie, au Vietnam et désormais en Thaïlande suite à l'acquisition des actifs de Carrefour. Le chiffre d'affaires dans les pays émergents va passer de 35% en 2010 à 42% cette année ; - Cette taille critique acquise dans un nombre de pays limité assure une bonne rentabilité des activités internationales ; - Le groupe s'est désengagé des Pays-Bas, marché très concurrentiel. Casino n'est plus présent en Europe, en dehors de la France ; - L'immobilier est un pilier stratégique. Via sa filiale cotée Mercialys, société foncière détenue à 50%, le distributeur multiplie les opérations immobilières. Objectif : créer de la valeur.

Les points faibles de la valeur

- La position du groupe sur son marché domestique est toujours perçue comme un facteur d'incertitude : prix élevé des marques nationales dans certaines enseignes, absence de taille critique en hypermarchés, vive concurrence en hard discount ; - Les très grandes surfaces représentent encore un tiers du chiffre d'affaires ; - Le hard discount a été touché de plein fouet par la crise. Il y a également un risque de cannibalisation avec l'activité hypermarchés.

Comment suivre la valeur

- Casino affiche une décote moyenne de 10% par rapport aux autres acteurs du secteur ; - Les performances du groupe sur son marché domestique (66% des ventes) et la confirmation du redressement de Leader Price restent le principal catalyseur boursier ; - La consommation de produits alimentaires est traditionnellement peu cyclique mais les habitudes de consommation ont fortement évolué ces dernières années ; - Toutes les crises alimentaires auxquelles le public est de plus en plus sensible sont susceptibles de peser sur les ventes (vache folle, grippe aviaire, maïs transgénique) ; - La forte présence dans les magasins de proximité offre à la valeur un profil plus défensif que Carrefour ; - Casino a dévoilé fin 2009 son intention de faire évoluer son organisation en France. Le projet vise à développer et à accélérer les relations transversales entre la branche hypermarchés et la branche supermarchés.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution généraliste

Le "drive" confirme son fort potentiel de croissance. Cette formule, qui consiste à venir retirer ses commandes passées sur Internet, soit dans un magasin, soit dans un dépôt isolé, est apparue avec Chronodrive, filiale du groupe Auchan. Cette activité a sensiblement soutenu les résultats de Leclerc et Auchan sur le premier semestre, et moins fortement ceux des hypermarchés Géant. Selon AC Nielsen, les "drives" représentent désormais 1% du marché des produits de grande consommation et des produits frais. Le "drive" a déjà dépassé la vente sur Internet de produits de grande consommation, qui a pourtant fait son apparition avant en France. Le nombre de points de "drive" est passé de 94 à 161 en un an. Leclerc et Auchan sont les plus actifs, car à eux deux, ils en exploitent 147, selon AC Nielsen. 475 magasins traditionnels proposent également ce service. Ces chiffres devraient significativement s'accroître à l'avenir, car les ambitions des acteurs dans ce domaine sont très fortes. Leclerc prévoit d'en ouvrir sur toute la France pour atteindre 400 unités. Casino souhaite équiper chacun de ses 111 hypermarchés. FTB/ACT/