LAGARDERE vise une stabilité du résultat opérationnel médias en 2012

08/03/2012 - 18:32 - Option Finance

(AOF) - Lagardère a essuyé une perte nette de 707 millions d'euros en 2011, à comparer avec un bénéfice net de 163 millions d'euros en 2010. Le groupe de médias a passé 895 millions de dépréciations dont pour l'essentiel 550 millions d'euros sur la branche Lagardère Unlimited (gestion des droits médias et du marketing liés au sport), 27 millions d'euros relatifs à certains actifs numériques de Lagardère Active et 310 millions d'euros portant sur la participation dans Canal+ France. Le résultat opérationnel courant des médias a baissé de 11,1% à 414 millions d'euros. Lagardère visait un résultat opérationnel courant des médias en baisse de 5 % à 12 % Déjà publié, le chiffre d'affaires s'est élevé à 7,657 milliards d'euros, en recul de 3,9% en données brutes et en progression de 0,2% à données comparables. Le dividende proposé au titre de l'année 2011 est maintenu au même niveau que l'année précédente, et s'élève à 1,30 euro par action. En 2012, à périmètre (hors Presse Magazine Internationale et Radio en Russie) et change constants, le résultat opérationnel courant (Résop) des médias devrait être stable par rapport à 2011. Cet objectif repose sur l'hypothèse d'un niveau de recettes publicitaires chez Lagardère Active (activités magazine et audiovisuelle) équivalent à celui de 2011. Par ailleurs, cet objectif ne prend pas en compte trois éléments non prévisibles à ce stade dans la branche Lagardère Unlimited. Il s'agit du règlement des réclamations à la Fédération Française de Football, du règlement du litige avec le Board of Control for Cricket in India et des négociations du contrat avec le Comité international olympique.

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Les points forts de la valeur

- Le groupe bénéficie d'un portefeuille d'activités équilibré dans les médias, avec des activités cycliques (presse et audiovisuel), qui dépendent des revenus publicitaires, et des métiers contra-cycliques, tels que la distribution et les livres, qui résistent mieux en cas de retournement conjoncturel ; - C'est le résultat du recentrage initié en 1998 qui rapproche Lagardère d'un pure player des médias, avec quatre branches d'activités détenues à 100%, à comparer au conglomérat sans synergies entre les différents métiers exercés à l'époque ; - Le groupe bénéficie d'une structure financière solide.

Les points faibles de la valeur

- Le statut de commandite par actions de la société empêche toute tentative d'OPA qui pourrait offrir un potentiel de valorisation au cours du titre ; - La valeur subit encore une forte décote en Bourse, en raison du maintien de participations minoritaires dans plusieurs sociétés, notamment Canal+ et EADS, dont les activités sont soit jugées non stratégiques soit trop éloignées de celles de Lgardère, et du manque de visibilité sur leur cession. Ces participations représentent au total environ 40% de l'ANR de Lagardère ; - L'activité défensive, Lagardère Publishing (Edition) pourrait, à moyen terme, subir une pression forte sur les prix, en raison du développement des livres électroniques ; - De façon structurelle, les magazines perdent des parts de marché face aux autres médias et subissent une baisse de leurs recettes publicitaires ; - La branche Sports ne tient pas les promesses de croissance espérées depuis sa création, en 2007. Elle est réorganisée avec pour objectif d'en faire le leader mondial du sport d'ici cinq ans. Les retombées restent lointaines.

Comment suivre la valeur

- La valeur ne fait plus partie du CAC 40 depuis septembre 2010 ; - Lagardère est une valeur défensive grâce à trois métiers (livres, distribution, droits sportifs). Moins de 20% de son chiffre d'affaires est issu de la publicité ; - L'activité Presse est tout de même sensible à la variation des revenus publicitaires mais aussi au cours du papier, qui constitue sa matière première de base ; - La poursuite du recentrage, avec la cession des participations minoritaires, est une priorité. Cela permettrait de réduire la décote en Bourse. Le groupe en profiterait également très certainement pour distribuer des dividendes exceptionnels à ses actionnaires ; - Les analystes estiment qu'il faudra attendre l'introduction en Bourse de la participation de 20% dans Canal+ pour que Lagardère retrouve une dynamique boursière. Initialement prévue en avril 2011, cette opération a été reportée sine die en raison de la chute des marchés. La cession de la participation dans EADS n'est pas prévue avant fin 2012.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

La télévision connectée, qui va notamment faciliter l'accès des programmes en différé grâce à un accès à Internet, va sensiblement modifier le paysage audiovisuel français. Aux Etats-Unis, des services comme Netflix ou Hulu proposent leur catalogue sur les téléviseurs comme sur les PC. Le succès du modèle Netflix est à l'origine du déclin des câblo-opérateurs, qui offrent des bouquets de chaînes payantes. Netflix est également présent au Canada et en Amérique latine. Il devrait intervenir en Europe dès 2012, le Royaume-Uni étant le premier marché visé. Certains tentent de prendre les devants. CanalSat a récemment présenté un moteur de recherche, baptisé "Eureka", qui propose une offre de programmes correspondant aux goûts de chaque foyer abonné. L'ambition est de guider l'abonné dans ses choix face à une offre très abondante. De même, AB Groupe se lance dans la télévision connectée à travers sa chaîne Mangas, qui a conclu un partenariat avec le constructeur Samsung. Cette nouvelle offre sera lancée début octobre. FTB/ACT/