VICAT : des résultats 2011 pénalisés par les évènements en Egypte

12/03/2012 - 18:42 - Option Finance

(AOF) - Vicat a réalisé en 2011 un résultat net part du groupe de 164 millions d'euros, en recul de 19,3%, et un Ebitda de 491 millions d'euros, en recul de 2,6%. Le cimentier a affiché une rentabilité d'Ebitda de 21,7%, à comparer avec 25% en 2010. Les résultats de Vicat ont notamment été pénalisés par les évènements intervenus en Egypte. Le chiffre d'affaires consolidé a atteint 2,265 milliards d'euros, soit une hausse de 12,5% et de 9,6% à périmètre et taux de change constants. Le conseil d'administration a décidé de proposer aux actionnaires de voter, lors de l'assemblée générale qui se tiendra le 4 mai 2012, en faveur d'un dividende de 1,50 euro par action. Le taux de distribution passe ainsi de 33% en 2010 à 41% en 2011. L'endettement financier net s'est établi à 1,077 milliards d'euros au 31 décembre 2011, contre 988 millions d'euros au 31 décembre 2010. A propos de ses perspectives, Vicat indique qu'il poursuivra sa stratégie de développement associant croissance de son activité et de ses résultats opérationnels, tout en réduisant progressivement son niveau d'endettement.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

EBITDA : L'EBITDA (Earnings Before Interest, Tax, Depreciation and Amortization) est un concept anglo-saxon, proche conceptuellement de l'EBE français : Excédent Brut d'Exploitation. Il désigne le solde entre les produits et les charges d'exploitation, mais ne prend pas en compte les amortissements et les provisions.

Les points forts de la valeur

- Troisième cimentier français par la taille, Vicat est un groupe totalement intégré avec des réserves géologiques correspondant à cent ans de production ; - Vicat s'est forgé une identité forte autour de deux piliers : perpétuer la tradition d'actionnaire-entrepreneur en faisant fructifier le patrimoine industriel du groupe et en le gérant " en bon père de famille ", tout en assurant la continuité du contrôle familial, depuis 150 années ; - Vicat a su passer sans heurt majeur du statut d'opérateur local, gérant un dispositif essentiellement franco-américain, à celui d'acteur diversifié multi-régional, actif sur le marché porteur du pourtour méditerranéen, alignant plus de 20 millions de tonnes de capacités, soit un doublement en dix années ; - Vicat dispose d'un réel savoir-faire en matière de développement par petites touches à l'international ; - Le groupe investit en permanence dans son outil de production ; - Sa rentabilité sur capitaux investis et fonds propres est parmi les meilleures du secteur. Son niveau d'endettement reste très modéré.

Les points faibles de la valeur

- Les hausse des prix de l'énergie et du transport, pèsent sur la rentabilité du groupe ; - L'implantation du groupe au Kazakhstan (9% du chiffre d'affaires) et en Afrique-Moyen Orient (14% du chiffres d'affaires) l'expose aux risques géopolitiques ; - Le groupe réalise encore 40% de son activité en France ; - Le secteur est toujours à la peine en Bourse en raison de son hyper cyclicité. Le titre se traite par ailleurs avec une décote malgré de bons fondamentaux ; - La valeur offre un faible rendement et ne présente pas de caractère spéculatif, son capital étant verrouillé ; - Bien que récemment sensiblement élargi, de 5% à 30%, le flottant reste faible.

Comment suivre la valeur

- Les groupes de matériaux sont dépendants de l'activité de la construction, fortement cyclique. Ils sont soumis à l'évolution du nombre des permis de construire et des mises en chantiers, eux-mêmes influencés par la conjoncture économique, le niveau des taux d'intérêts (coût du crédit) ou encore le climat ; - Le groupe s'est engagé dans une politique d'accroissement de ses capacités de production, pour faire face à la demande dans les pays émergents. L'Inde et l'Asie sont prioritaires ; - L'évolution de la situation politique au Moyen-Orient est à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

La réallocation du portefeuille d'actifs est à l'ordre du jour chez les industriels. Les stratégies de désinvestissement ou, au contraire, de croissance externe répondent à des situations financières très distinctes. Pénalisé par un endettement très lourd suite à la reprise d'Orascom en 2007, et ayant subi une dégradation de sa notation dans la catégorie "spéculative" qui a renchéri le coût de ses financements, Lafarge cherche activement à céder des actifs. Il a choisi de se désengager complétement de l'activité Plâtre, le plus petit et le moins rentable de ses métiers. En revanche, Saint-Gobain, qui entend consolider ses positions dans la distribution de matériaux de construction et de produits sanitaires, de chauffage et de plomberie, mène des acquisitions. Le groupe a racheté deux entreprises appartenant au distributeur de matériaux de construction britannique Wolseley. Il a repris Build Center au Royaume-Uni pour 165 MEUR et prévoit de débourser 186 MEUR pour acquérir Brossette en France. FTB/ACT/