CREDIT AGRICOLE : nouvelles provisions sur la Grèce

16/03/2012 - 08:51 - Option Finance

(AOF) - Crédit Agricole a annoncé qu'elle enregistrerait dans ses comptes du premier trimestre de nouvelles provisions liées au second plan d'aide à la Grèce, mais également un produit exceptionnel de 550 millions d'euros lié à des rachats de dettes subordonnées. Les nouvelles provisions concernent l'exposition de 415 millions d'euros de sa filiale grecque Emporiki à trois entreprises publiques (Hellenic Railways Org, Hellenic Defense Systems et Athens Urban Transport Org). La banque explique que les autorités grecques ont décidé d'inclure dans le plan d'échange de sa dette (PSI) les financements qu'elles garantissaient auprès de certaines entreprises publiques. Les conséquences de l'inclusion dans le périmètre du PSI de ces expositions, non provisionnées au 31 décembre 2011, seront comptabilisées en coût du risque au premier trimestre 2012. Crédit Agricole a rappelé que le provisionnement réalisé dans les comptes consolidés de Crédit Agricole S.A. au 31 décembre 2011, à hauteur de 74 % en moyenne des titres d'Etat grecs, est en ligne avec leur valeur d'échange qui peut être estimée à 74 % environ compte tenu des modalités de l'échange et en retenant un taux d'actualisation de 12 %. Enfin, à la suite de ces événements, les impôts différés actifs résiduels (130 millions d'euros) d'Emporiki Bank seront intégralement dépréciés

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Crédit Agricole SA (CASA) jouit de fortes positions en France et en Europe. C'est le n°1 de la banque de proximité en France, parmi les leaders européens du crédit à la consommation et le n°1 en France et en Europe en gestion collective ; - La stratégie de la nouvelle direction est centrée sur la banque de détail et de proximité. CASA doit donc retrouver un profil défensif ; - En termes de financement et de solvabilité, CASA bénéficie du soutien explicite du Groupe Crédit Agricole qui jouit d'une situation financière solide.

Les points faibles de la valeur

- Le titre de la banque reste des plus volatils en Bourse à l'image de l'ensemble du secteur financier. Les craintes de défaut d'un ou plusieurs pays périphériques européens, Grèce en tête, alimentent cette volatilité ; - CASA est l'une des banques françaises les plus exposées à l'Europe du Sud, et plus spécifiquement à la crise grecque, à travers sa filiale Emporiki, dont elle détient 86,5% du capital ; - La banque est également exposée au risque de contagion de la crise grecque au Portugal, de par sa participation de 23,9% (directe et indirecte) dans Banco Espirito Santo, troisième banque portugaise ; - L'environnement de taux bas pèse sur les activités de banque de détail, plus précisément sur les marges sur dépôt ; - Les interactions entre l'entité cotée CASA et le groupe Crédit Agricole restent complexes et difficile à appréhender pour un investisseur.

Comment suivre la valeur

- Les valeurs bancaires sont considérées comme des titres " value " depuis les effets de la crise financière ; - Les deux opérations de LTRO à 3 ans initiées par la BCE (fin décembre 2011 et fin février 2012) ont diminué fortement le niveau de crainte sur le secteur bancaire ; - Le retour sur fonds propres (ROE), qui mesure la rentabilité des banques, est l'un des ratios clé du secteur ; - En tant que valeur financière le titre est influencé par une série d'éléments : (i) les taux d'intérêt dont l'évolution dépend des politiques monétaires (notamment des banques centrales européenne et américaine), (ii) l'état des Bourses mondiales qui influencera ses activités de banque de financement et d'investissement et de gestion d'actifs, (iii) les niveaux de consommation et d'épargne des ménages qui influeront sur les performances de la banque de détail ; - Le coût du risque reste à surveiller ; - Surveiller également la mise en place du dispositif de " Bâle III " qui oblige les banques à augmenter leurs fonds propres pour résister aux crises. Le Comité exige que les établissements financiers affichent d'ici au 1er janvier 2019 un ratio de solvabilité Tier 1 (le noyau dur des capitaux propres des institutions financières) d'au moins 4,5%, contre 2% jusque-là. Un matelas supplémentaire de 2,5% est également exigé. Ce qui porte le pourcentage total à 7%.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

La réduction de la taille de leur bilan est à l'ordre du jour pour les banques françaises, qui souhaitent rassurer les marchés financiers. BNP Paribas a annoncé une réduction de 10% de la taille de son bilan d'ici à la fin 2012, et sa volonté de limiter sa dépendance aux refinancements en dollars. Cette décision implique la cession d'environ 70 milliards d'actifs d'ici à la fin de l'année prochaine. Quant à la Société Générale, elle désire intensifier les cessions dans son portefeuille d'actifs toxiques, déjà réduit de 8 MdEUR depuis début 2011. D'ici à fin 2012, la banque espère parvenir à une économie supplémentaire de 60 MdUSD de financement. Le modèle des banques françaises, historiquement basé sur le financement, évolue donc avec la crise financière. BNP Paribas et la Société Générale souhaitent toutes deux réduire certains types de crédits en dollars, comme les crédits export, trop coûteux en fonds propres et en liquidités, et qui s'inscrivent dans leur activité BFI (banque de financement et d'investissement). FTB/ACT/