BOUYGUES ou la contre offensive des opérateurs téléphoniques

16/03/2012 - 10:02 - Option Finance

(AOF) - Bouygues va ajuster à la baisse le prix de ses forfaits mobiles dès lundi prochain a révélé le journal Les Echos. Avec l'arrivée des offres Free mobile en début d'année, les trois opérateurs historiques ont dû faire preuve de souplesse et de combativité pour retenir leurs clients. Bouygues est toutefois le premier à l'annoncer officiellement. Jusqu'à présent aucun opérateur n'avait modifié les offres milieu de gamme, agissant sur les entrées de gamme et les offres onéreuses uniquement. L'opérateur va simplifier sa gamme en divisant par 2 le nombre de forfaits Eden. La refonte des offres de forfaits va pousser les clients à opter pour l'illimité estime Frédéric Ruciak, Directeur Général adjoint en charge du marché grand public chez Bouygues Telecom. Bouygues pense pouvoir se distinguer de Free avec ses smartphones subventionnés compris dans ses offres. De plus, selon Frédéric Ruciak, seul 5% de clients chez Bouygues Telecom opteraient pour des forfaits avec Internet mobile sans téléphone subventionné.

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Les points forts de la valeur

- La diversification de Bouygues au travers de 5 métiers (Construction, Immobilier, Route/Infrastructure, Médias et Telecom), à laquelle s'ajoute la participation dans Alstom, permet au groupe de mieux gérer les cycles économiques : sa présence dans des métiers porteurs tels que la téléphonie est un atout indéniable et compense la cyclicité de la construction et l'immobilier ; - Colas et Bouygues Construction sont chacun numéro un mondial dans leur secteur ; - L'Asie représente 25% de prises de commandes de Bouygues Construction. La participation dans Alstom permet également à Bouygues de profiter de la croissance des besoins énergétiques de l'Inde et de la Chine ; - Son caractère familial assure au groupe une gestion patrimoniale prudente ; - Grâce à une structure financière saine, le groupe peut non seulement faire face à un environnement difficile mais aussi être réactif et saisir les opportunités ; - Bouygues mène une politique constante de hausse du dividende ; le titre offre un rendement attrayant.

Les points faibles de la valeur

- Le statut de conglomérat du groupe implique une décote en Bourse ; - Les activités Construction/Immobilier et Routes sont très cycliques ; - Du fait d'une forte pression concurrentielle dans l'immobilier, le groupe doit faire des efforts promotionnels sur les programmes de logements dans cette division, ce qui a continué de peser sur la marge opérationnelle. La fin du dispositif Scellier en 2013 est un facteur négatif pour l'ensemble du secteur ; - Avec l'arrivée de Free en tant que quatrième opérateur mobile début 2012, le marché français de la téléphonie est entré dans une phase de surenchère commerciale et d'accélération de sa déflation tarifaire ; - Le contexte réglementaire évolue défavorablement pour les opérateurs télécoms.

Comment suivre la valeur

- Du fait de ses diverses activités, les performances du groupe dépendent de nombreux facteurs. - L'activité Construction sera influencée par l'état général de l'économie (notamment le niveau des taux d'intérêt, le niveau de confiance des ménages et les mises en chantier) et par les actions de relance des gouvernements. L'évolution de la fiscalité, avec la fin en 2013 du dispositif Scellier, est à suivre ; - Dans les médias, l'évolution des recettes publicitaires sera à étudier avec attention ; - Les performances opérationnelles et boursières d'Alstom et TF1 peuvent influencer le cours de Bourse ; - Quant aux télécoms, l'évolution du contexte concurrentiel avec l'arrivée de Free est également à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - BTP

La Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) est pessimiste pour les mois à venir. Elle estime que le nombre de logements neufs commercialisés pourrait passer sous la barre des 100 000 en 2011, contre 115 000 en 2010 et 106 000 en 2009. Quant à la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), elle craint que le relèvement de la TVA à 5,5% sur les travaux d'entretien-amélioration pénalise l'activité du secteur. Selon la Capeb, le relèvement de ce taux dans le bâtiment entraînerait une perte de chiffre d'affaires de 4,8 MdEUR et la disparition de 40 000 emplois. A cela s'ajoutent d'autres menaces : l'alourdissement de la taxation des plus-values immobilières des résidences secondaires et des logements locatifs, et la réduction du crédit d'impôt-développement durable pour les résidences principales. La confédération confirme pour le moment la prévision d'une progression de l'activité de 2,9% en 2011, revue à la hausse en juillet. Elle ferait suite à un recul de 2,5% en 2010. FTB/ACT/