Trop épargner est-il nuisible  ?

Jamais depuis 1983, les ménages français n'avaient autant mis d'argent de côté. D'après l'Insee, l'an dernier, leur taux d'épargne moyen a atteint le niveau record de 16,8 % soit 0,7 point de plus qu'en 2010. L'inclination naturelle des Français à épargner ne peut à elle seule expliquer ce phénomène, qui en dit long sur la situation économique du pays et l'état d'esprit des ses occupants. L'an dernier, les Français ont joué la prudence. Plus économes que jamais, ils ont selon l'Insee mis en réserve 16,8 % de leurs revenus. Traditionnellement élevé, le taux d'épargne atteint un niveau inédit depuis presque 30 ans progressant de 0,7 point par rapport à 2010.

La pouvoir d'achat a augmenté

Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène qui s'il n'est pas nouveau prend de l'ampleur. Tout d'abord et contrairement au ressenti général, la progression même légère du pouvoir d'achat moyen (+0,4 %) en 2011 a sans doute eu un impact même s'il reste marginal.

les Français sont anxieux

La principale cause est directement liée au contexte économique et à l'inquiétude grandissante des Français face à un avenir qu'ils jugent incertain. L'épargne de précaution ainsi constituée les préservera en cas de dégradation de leurs conditions de vie. Pour se protéger, Ils préfèrent donc épargner que consommer.

Consommation à l'arrêt

Or, la croissance française est essentiellement tirée par la consommation. Si ce phénomène continue à prendre de l'ampleur cela pourrait gravement nuire à la santé économique du pays.

Epargne liquide versus épargne longue

D'autant que cette épargne de précaution détournée de la consommation ne sert pas à alimenter le financement de l'économie réelle. Elle est essentiellement liquide et se forme (le livret A, les livrets bancaires, compte à terme...) au détriment des actions, des obligations et de tous les placements à long terme seuls à même de financer l'économie réelle. François Hollande va même jusqu'à parler de " triste record" qui note-t-il "est un nouveau révélateur de l'échec de la politique du candidat-sortant. Elle est l'illustration de la défiance des Françaises et des Français à l'égard de notre économie, de leur crainte du lendemain, de leur rejet de l'investissement."

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