ALSTOM et la SNCF sur de bons rails

02/04/2012 - 15:23 - Option Finance

(AOF) - La SNCF a levé de l'option portant sur la livraison de 40 rames de train à très grande vitesse à deux niveaux Euroduplex. Compte-tenu d'un dédit possible sur 10 rames, Alstom a enregistré sur le dernier trimestre de l'exercice 2011/12 une commande correspondant à 30 rames, pour une valeur d'environ 900 millions d'euros. Cette nouvelle commande s'inscrit dans le cadre du contrat passé entre Alstom et SNCF le 27 juin 2007. Elles s'ajoutent à la tranche ferme de 55 rames Euroduplex en cours d'exécution, dont les premières sont en exploitation commerciale depuis le 11 décembre 2011 sur la nouvelle ligne à grande vitesse Rhin-Rhône et dont les dernières seront livrées mi-2015. Ces rames additionnelles seront livrées à partir de 2015. Leur fabrication contribuera à la charge du site d'Alstom Transport de La Rochelle, qui assemble les voitures voyageurs, ainsi qu'à celle des usines de Belfort pour les motrices, de Reichshoffen pour les voitures d'extrémité, du Creusot pour les bogies, d'Ornans pour les moteurs de traction, du Petit Quevilly pour les transformateurs de traction, de Tarbes pour les blocs électriques et les équipements de traction et de Villeurbanne pour le contrôle-commande, de Charleroi (Belgique) pour les onduleurs auxiliaires et de Montréal (Canada) pour les systèmes d'information aux passagers. A l'occasion de cette levée d'option, Patrick Kron a annoncé qu'Alstom a proposé de mettre fin à la procédure engagée pour contester devant la Haute Cour de Londres, au Royaume Uni, l'appel d'offres lancé en 2009 par Eurostar dans le but de renouveler sa flotte.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Sur le long terme, le groupe évolue dans un secteur en croissance, dopé par les besoins en infrastructures des pays émergents et de modernisation dans les pays occidentaux. Bien que certaines dépenses aient été reportées à court terme, les besoins d'infrastructures restent importants dans le monde ; - Alstom a un portefeuille clients de bonne qualité : les entreprises publiques et les opérateurs privés de grande taille représentent 80% des clients de la branche Power et 90% de celle du secteur Transport ; - Le groupe met en place des politiques de partenariats/coentreprises jugées porteurs par les analystes ; - Le projet de joint venture avec le chinois Shanghai Electric Boilers dans les chaudières va ouvrir à Alstom le marché chinois, dont la demande en centrales au charbon sera de loin la plus élevée au monde dans les prochaines années ; - En reprenant une partie des activités d'Areva T&D, Alstom se diversifie dans la transmission d'électricité (très haute et haute tension), complète ses deux autres activités (Power & Transport) et peut rivaliser avec Siemens et ABB ; - La situation financière du groupe est saine.

Les points faibles de la valeur

- Les effets des retournements économiques se manifestent avec du retard dans les comptes du groupe de transport et d'énergie ; - Le groupe reste très dépendant des dépenses publiques et de l'accès de ses clients à des financements ; - Les pays occidentaux, contraints par leurs politiques de désendettement, représentent encore plus de 50% de l'activité du groupe ; - Le débat sur la sûreté nucléaire pèse sur la valeur. Alstom est engagé dans la rénovation de parcs nucléaires ; - Plus généralement, le faible positionnement du groupe sur les énergies renouvelables est actuellement perçu comme un handicap ; - La concurrence chinoise s'intensifie dans les différents métiers d'Alstom, ce qui pèse sur les marges ; - Même si les perspectives de long terme de la transmission restent favorables, en raison de l'accroissement de la demande d'énergie dans le monde, ce marché est également caractérisé par une augmentation de la concurrence et une pression sur les prix.

Comment suivre la valeur

- Alstom est considéré comme un dossier " value " ; - L'action est volatile et évolue au gré des annonces de commandes ; - Le cours de l'action pâtit régulièrement du caractère cyclique de l'activité d'équipements destinés à la production d'électricité ; - Le carnet de commandes et le rythme des entrées de commandes permettent de bien cerner les perspectives du groupe ; - Le débat sur la sûreté nucléaire ainsi que les politiques en faveur des énergies renouvelables sont à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

L'intérêt marqué par les intervenants pour la société italienne Ansaldo STS, la division système ferroviaire du groupe Finmeccanica, souligne qu'une consolidation de la filière ferroviaire en Europe est envisageable. Elle permettrait aux acteurs de contrer la montée en puissance de la Chine. L'industrie européenne comprend plusieurs opérateurs importants comme Alstom, Siemens, Ansaldo et Talgo. L'acquisition d'Ansaldo STS permettrait à Alstom de créer un géant mondial de la signalisation ferroviaire. Mais le groupe français n'est pas seul sur les rangs. Le Canadien Bombardier serait également intéressé et l'Américain General Electric pourrait aussi être un repreneur potentiel. En attendant, pour gagner des marchés, les initiatives sont de mise. Pour remporter le marché de la très grande vitesse entre Moscou et Saint-Pétersbourg, qui représente plus de 20 MdEUR, Alstom est prêt à faire de grandes concessions. Il accepte de transférer toutes ses dernières technologies et de localiser au maximum sa production en Russie. FTB/ACT/