SUEZ ENVIRONNEMENT cède ses parts dans Budapest Water Works

18/04/2012 - 08:54 - Option Finance

(AOF) - Suez Environnement et RWE ont signé un accord préliminaire avec la municipalité de Budapest concernant le rachat par la ville pour environ 50 millions d'euros de leurs participations perspectives de 25% dans Budapest Water Works, la société des eaux de Budapest. En 1997, Suez Environnement et RWE avaient acquis, à l'issue d'un appel d'offre international, une part de 25% dans le capital de Budapest Water Works, assortie d'un contrat de 25 ans pour exploiter la société, dont la municipalité de Budapest restait l'actionnaire majoritaire. Depuis cette date, les deux groupes ont amélioré le niveau des services offerts aux habitants de Budapest. Ils assurent à deux millions de personnes une gestion de l'eau et une qualité de services conformes aux normes européennes, à des tarifs inférieurs à ceux pratiqués en Hongrie bien que des investissements aient été réalisés pour la réhabilitation de la majorité des équipements de distribution de l'eau de la ville. Cet accord amiable intervient suite au souhait de la ville de gérer en direct l'exploitation du service des eaux et s'est conclu dans le cadre des termes prévus par le contrat.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Le modèle de gestion déléguée qui est celui de Suez Environnement (et de Veolia) devrait fortement se développer, les opérateurs privés fournissant en eau moins de 10% de la population mondiale (contre 65% en France). Ce modèle est moins coûteux pour les clients que celui de la régie ; - Au contraire de son concurrent Veolia, Suez Environnement n'a pas mené de coûteuses acquisitions en haut de cycle, et se trouve donc moins fragilisée ; - Le groupe bénéficie d'une situation capitalistique stable avec un actionnaire de référence, GDF Suez, qui détient 35% du capital.

Les points faibles de la valeur

- Les investisseurs boudent toujours le secteur, inquiets notamment de la pression tarifaire des autorités publiques en Europe, notamment en période de réduction des déficits, sur les entreprises qui génèrent un cash régulier, et des conséquences règlementaires de l'accident nucléaire de Fukushima en mars 2011; - La crise a mis en évidence la forte exposition d'une partie des activités de Suez Environnement aux cycles économiques alors que le groupe a longtemps été perçu comme défensif ; - Les entreprises du secteur subissent un effet de ciseaux sur leurs marges, avec d'un côté une hausse de leurs matières premières et, de l'autre, des prix qui ne progressent pas.

Comment suivre la valeur

- La valeur reste considérée comme défensive ; - Elle ne fait plus partie du CAC 40 depuis décembre 2011 ; - Les activités liées à l'eau et à la propreté sont fortement consommatrices de capitaux. Les sociétés comme Suez Environnement, qui appartiennent au secteur dit des " utilities ", ont traditionnellement un niveau d'endettement élevé et sont en ce sens dépendantes des taux d'intérêt ; - La décote de Suez Environnement sur Veolia n'est pas réellement justifiée, selon les analystes, même si Veolia peut prétendre à une prime de leader du secteur ; - Depuis juillet 2011, et conformément au pacte d'actionnaires (qui dure jusqu'en juillet 2013), chaque partenaire a la liberté de céder ses titres en respectant l'ordre de préemption (aux actionnaires hors GDF, puis GDF puis Suez Environnement). Un renforcement de GDF Suez dans Suez Environnement, qui pose par ailleurs comme préalable la volonté d'un autre actionnaire de se désengager, est peu probable selon les analystes.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Les réorientations stratégiques sont à l'oeuvre parmi les énergéticiens allemands, lourdement impactés par l'arrêt des réacteurs nucléaires. En y ajoutant la taxe sur le nucléaire introduite le 1er janvier, E.ON estime que ses comptes ont été pénalisés de 1,9 MdEUR au premier semestre. L'impact sur les comptes de RWE s'est élevé à 900 MEUR. E.ON a publié la première perte nette trimestrielle de son histoire, à hauteur de 1,4 MdEUR. Le groupe a annoncé des restructurations qui pourraient concerner jusqu'à 11 000 personnes sur un total de 79000. Comme son concurrent RWE, il a dû réviser à la baisse ses prévisions pour 2011. RWE a, lui, enregistré une perte de 229 MEUR au deuxième trimestre. Pour assainir sa structure financière, le groupe souhaite lever 2,5 MdEUR de capital. Il désire également renforcer son programme de cessions et entend désormais se séparer d'actifs d'un montant total de 11 MdEUR, soit 3 MdEUR de plus que prévu. FTB/ACT/