EIFFAGE a réglé ses problèmes de liquidité

18/04/2012 - 12:14 - Option Finance

(AOF) - Pierre Berger, PDG d'Eiffage a déclaré lors de l'assemblée générale aujourd'hui, "Eiffage n'a pas de problème de liquidité du tout à venir sur les cinq prochaines années, après le refinancement en février de 3,5 milliards d'euros de dette bancaire d'Eiffarie sa coentreprise dans les autoroutes" a rapporté Reuters. De plus, le groupe de concession et de construction a annoncé au cours de cette assemblée que Groupama (quatrième actionnaire à 6,9%) semblait vendeur à terme, de leur participation à condition que le cours de Bourse d'Eiffage remonte de façon significative. Par ailleurs, le PDG du groupe de BTP a ajouté :"le trafic a légèrement baissé au premier trimestre sur les autoroutes dont nous avons la concession, notamment APRR (Autoroutes Paris Rhin Rhône), mais le chiffre d'affaires a légèrement progressé dans l'activité grâce aux augmentations des prix des péages entrées en vigueur le 1er février."

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Eiffage a remporté le contrat de Partenariat Public Privé pour la conception, la réalisation, la maintenance et le financement de la Ligne Grande Vitesse (LGV) Bretagne-Pays de Loire. D'une durée de 25 ans, c'est l'un des plus grands chantiers d'infrastructure en Europe. C'est aussi le plus gros contrat de l'histoire du groupe.

Les points faibles de la valeur

- La nouvelle direction va devoir gagner la confiance des marchés mais également des équipes d'Eiffage, et convaincre de sa capacité à succéder au très charismatique Jean-François Roverato ; - Le processus de redressement des marges des Travaux Publics et de l'Energie sera long et plus incertain dans un contexte macro économique dégradé. La principale préoccupation concerne la branche Travaux qui évolue dans un contexte de prix très bas en France et sur des marchés déprimés en Europe de l'Est et en Espagne. Cette branche dégage des marges nettement inférieures à celles de ses concurrents ; - Le groupe est peu présent à l'étranger avec 80% du chiffre d'affaires réalisé en France ; - Le chantier LGV n'aura pas d'impact significatif dans les comptes avant 2013.

Comment suivre la valeur

- Une bonne part de l'activité d'Eiffage, à l'image du secteur de la construction et du bâtiment dans son ensemble, dépend de la conjoncture économique, du niveau des taux d'intérêt (coût du crédit) et du climat (plus ou moins propice aux lancements de chantiers) ; - Par ailleurs, les choix budgétaires des Etats en matière d'infrastructures jouent un rôle non négligeable dans l'évolution du carnet de commandes du groupe ; - 2012 devrait demeurer un exercice de transition, mais 2013 devrait récolter les premiers fruits des mesures d'adaptation et de réorganisation lourde décidées par l'équipe de Pierre Berger ; - Les négociations de refinancement de la dette d'Eiffarie, véhicule de financement de l'acquisition du concessionnaire APRR et co-détenue par Eiffage & Macquarie, se passent mieux. La résolution définitive de ce problème sera un catalyseur en Bourse ; - L'influence du FSI, qui détient 20% du capital, dans les choix stratégiques, est également à surveiller.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - BTP

La Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) est pessimiste pour les mois à venir. Elle estime que le nombre de logements neufs commercialisés pourrait passer sous la barre des 100 000 en 2011, contre 115 000 en 2010 et 106 000 en 2009. Quant à la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), elle craint que le relèvement de la TVA à 5,5% sur les travaux d'entretien-amélioration pénalise l'activité du secteur. Selon la Capeb, le relèvement de ce taux dans le bâtiment entraînerait une perte de chiffre d'affaires de 4,8 MdEUR et la disparition de 40 000 emplois. A cela s'ajoutent d'autres menaces : l'alourdissement de la taxation des plus-values immobilières des résidences secondaires et des logements locatifs, et la réduction du crédit d'impôt-développement durable pour les résidences principales. La confédération confirme pour le moment la prévision d'une progression de l'activité de 2,9% en 2011, revue à la hausse en juillet. Elle ferait suite à un recul de 2,5% en 2010. FTB/ACT/