SAFRAN : naissance d'Herakles

30/04/2012 - 08:49 - Option Finance

(AOF) - Safran a finalisé le rapprochement de ses deux filiales SME (spécialiste des matériaux énergétiques) et Snecma Propulsion Solide (spécialiste des moteurs à propulsion solide pour missiles et fusées). Cette association est l'étape finale d'un projet commencé avec l'acquisition de SME, le 5 avril 2011, a indiqué l'équipementier dans les domaines Aérospatial, Défense et Sécurité. Avec ce nouvel ensemble baptisé Herakles, Safran devient l'un des leaders mondiaux dans le domaine de la propulsion à propergol solide, dont les technologies sont clés pour les missiles balistiques et lanceurs spatiaux. Organisé autour d'une direction transverse R&T de plus de 450 experts, Herakles comprend 5 domaines d'activités : la Propulsion stratégique ; la Propulsion tactique ; la Propulsion spatiale ; l'Aéronautique et les composites thermostructuraux ; l'Industrie et les composites à matrices organiques. Herakles et les filiales / participations Pyroalliance, Structil, Roxel, Europropulsion, Regulus, Suzhou SME-ChangQing constituent un ensemble de plus de 3 000 salariés. La majorité des effectifs est basée en Gironde près de Bordeaux, à St Médard en Jalles et au Haillan. Les activités de la nouvelle entité du groupe Safran devraient générer un chiffre d'affaires de près de 700 millions d'euros. " Le choix d'une société unique dans le domaine de la propulsion à propergol solide est indispensable à l'émergence d'un leader mondial dans ce domaine. Le groupe Safran a relevé ce défi en créant Herakles " affirme Philippe Schleicher, Président-directeur général d'Herakles.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Le groupe continue de bénéficier d'un effet mix positif entre les moteurs de première et seconde générations puisqu'une majorité de ces moteurs ne sont pas encore passés en atelier de maintenance. A quoi s'ajoute le vieillissement des moteurs ; - Le groupe génère des cash flows récurrents élevés et bénéficie d'une situation financière saine. Safran a donc les moyens de réaliser des acquisitions.

Les points faibles de la valeur

- Safran n'est un leader incontestable ni dans les équipements aéronautiques, ni dans les moteurs d'avions. Il pourrait se faire distancer par les acteurs américains ; - Les plans de rigueur dans de nombreux pays européens visent notamment les dépenses militaires avec une baisse des crédits recherche ou encore une réduction de certains programmes transnationaux ; - Le retard accumulé par le programme A400M est un handicap. Safran fait partie, via Snecma, du consortium européen chargé du développement du moteur de l'avion de transport militaire d'Airbus ; - Safran est également dépendant du programme B787 de Boeing, sur lequel la visibilité reste faible ; - L'étroitesse du flottant (39%) rend la valeur volatile.

Comment suivre la valeur

- Safran est sensible à l'évolution du secteur aéronautique civil et militaire ; - Les négociations tarifaires avec les constructeurs, notamment Airbus et Boeing, sont à suivre ; - Safran est une valeur très sensible au dollar ; - Les matières premières représentent environ 10% du prix de revient des produits de Safran ; - Le salon du Bourget qui se tient chaque année en juin est souvent l'occasion d'annonces de commandes ; - L'enjeu pour Safran est de prolonger le plus longtemps possible le leadership de CFM sur son segment des moteurs de moyenne poussée qui équipent les Airbus A320 et Boeing 737 ; - L'un des principaux actionnaires de Safran est l'Etat avec 30,2% du capital, ce qui rend le dossier " politique " ; - Pour les analystes, une acquisition structurante, en priorité dans les secteurs de la propulsion ou des équipements aéronautiques, représente l'enjeu majeur des 2 années à venir. Le groupe est toujours en négociation pour des échanges d'actifs avec Thales. Le dossier Zodiac n'est pas non plus abandonné.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Selon une étude menée par Euler Hermes, les avionneurs pourraient battre de nouveaux records de livraisons cette année. Les livraisons d'appareils commerciaux pourraient progresser de 12% par rapport à 2011. Déjà l'an passé, les commandes nettes ont doublé, tirées par la demande en provenance des compagnies low-cost, des transporteurs asiatiques et du Moyen-Orient. Les besoins de l'Asie-Pacifique offrent de réelles opportunités pour le secteur. La zone est devenue le premier marché du transport aérien mondial en 2010, avec 33% du trafic total de passagers. Cette part devrait monter à 37% en 2015, selon les prévisions de l'Association du transport aérien international. Airbus estime que la flotte indienne triplera d'ici à 2020. Le trafic aérien augmente plus vite en Inde (+7,5%) qu'en Asie en moyenne (+5,9%). Dans les vingt prochaines années, le besoin des compagnies locales devrait s'élever à 1 040 appareils, soit 145 MdUSD. Actuellement, le marché indien des avions neufs se classe au quatrième rang mondial. FTB/ACT/