LAFARGE : hausse du résultat opérationnel au premier trimestre

04/05/2012 - 09:10 - Option Finance

(AOF) - Lafarge a enregistré une perte nette de 44 millions d'euros au premier trimestre, à comparer avec une perte de 29 millions d'euros, un an plus tôt. Le premier cimentier mondial a enregistré dans ses comptes 94 millions d'euros de charges de restructuration liées à la mise en oeuvre du programme de réduction des coûts. L'Ebitda a progressé de 8% à 516 millions d'euros et le résultat d'exploitation courant de 28% à 267 millions d'euros. Le chiffre d'affaires a augmenté de 5% à 3,35 milliards d'euros. Le consensus Reuters était de 3,3 milliards. " Le chiffre d'affaires est en progression sur le trimestre, soutenu par l'amélioration des prix dans l'ensemble de nos activités et par une hausse des volumes de ciment sur les marchés émergents ", a expliqué le groupe. L'endettement net a diminué de 1,9 milliard d'euros par rapport à l'année dernière, mais il s'inscrit en légère hausse par rapport à son niveau au 31 décembre 2011, en raison des variations saisonnières normales du besoin en fonds de roulement. L'endettement net est de 12,36 milliards d'euros. Concernant ses perspectives, le premier cimentier mondial continue d'anticiper une demande de ciment en hausse, et maintient son estimation de progression du marché comprise entre 1% et 4% en 2012 par rapport à 2011. Les marchés émergents demeurent le principal moteur de croissance de la demande. " Le groupe est concentré sur la réduction de son endettement par la maîtrise de ses coûts, la maximisation de ses cash flows, et par la poursuite de son programme de désinvestissements à hauteur d'au moins 1 milliard d'euros ", a souligné son PDG, Bruno Lafont.

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Les points faibles de la valeur

- Ultra cyclique, le secteur de la construction reste à la peine en Bourse ; - L'atonie conjoncturelle des pays matures (47% du CA) décale le scénario de redressement des résultats du groupe ; - Les plans d'austérité en Europe pourraient se traduire par un tassement des dépenses d'infrastructures ; - Le poids de la dette reste une préoccupation majeure. Le groupe réduit le montant de son dividende pour alléger son endettement ; - Lafarge poursuit la réduction de ses investissements de capacité alors que ses concurrents les ont repris. Cela risque d'hypothéquer le potentiel de gain de parts de marché du groupe à moyen terme, notamment dans les zones en forte croissance ; - L'exposition du groupe au Moyen-Orient le rend sensible à la montée du risque géopolitique dans la région depuis début 2011.

Comment suivre la valeur

- La réduction de la structure des coûts va conférer un effet de levier sur les résultats du groupe lors de la reprise de l'activité ; - Les performances de Lafarge sont étroitement liées à l'état du secteur de la construction. Fortement cyclique, ce dernier dépend de l'évolution des taux d'intérêt, des facilités d'accès au crédit, du climat de confiance, et des conditions climatiques ; - Le prix de l'énergie est également à surveiller car il compte pour 25% à 30% du coût de production du ciment ; - Les résultats de Lafarge sont, pour partie, dépendants du cours du dollar par rapport à l'euro du fait de sa présence aux Etats-Unis ; - Le groupe souhaite accélérer l'innovation, notamment pour répondre aux modes de construction plus durables ; - La structure actionnariale du groupe est particulière avec la juxtaposition de deux actionnaires de référence (Groupe Bruxelles Lambert et NNS) et non impliqués par une action de concert. Même s'ils sont des actionnaires de long terme, leurs objectifs peuvent parfois diverger compte tenu des cultures spécifiques de l'un et de l'autre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

La plupart des analystes financiers sont prudents sur le secteur et estiment que 2012 devrait être une année difficile. Si les volumes du marché mondial (hors Chine) devraient croître de 3,5%, les augmentations de prix sont jugées insuffisantes pour compenser la hausse des coûts de production. En revanche, malgré les difficultés anticipées de la construction en Europe du fait d'un climat économique morose, Fitch considère que les perspectives de crédit sont stables pour le secteur des matériaux de construction. Les entreprises bénéficient de bilans assainis, avec des niveaux de trésorerie élevés et un risque de refinancement limité. L'agence anticipe que cette année, les difficultés devraient être semblables à celles de 2011, avec une faible croissance de la demande et des marges en retrait. Les volumes ne devraient que faiblement croître sur les marchés matures. Ils pourraient même régresser dans certaines régions. La demande sera plus dynamique sur les marchés émergents, mais certains marchés (comme l'Inde) pâtiront de surcapacités et d'une hausse des coûts. FTB/ACT/