NATIXIS : résultats trimestriels pénalisés par des exceptionnels

09/05/2012 - 18:55 - Option Finance

(AOF) - Natixis a enregistré un résultat net part du groupe en recul de 55% à 185 millions d'euros au premier trimestre. La banque a précisé avoir enregistré pour 252 millions d'euros avant impôts (155 millions d'euros après impôts) de charges non opérationnelles, dont 202 millions d'euros liés à l'ajustement de la valorisation de sa dette à la valeur de marché. Le résultat net part du groupe hors éléments non opérationnels a atteint 339 millions d'euros, en baisse de 30%. Le produit net bancaire a reculé de 10% à 1,465 milliard d'euros. Son coût du risque a progressé de 82% à 80 millions d'euros. Concernant sa solidité financière, Natixis revendique un ratio Core Tier 1 de 10,6% au 31 mars 2012, en progression de 40 points de base (en intégrant au ratio du 31 décembre 2011 l'effet de l'opération P3CI mise en place le 6 janvier 2012) sur le trimestre. Il a bénéficié d'une légère réduction des actifs pondérés et d'une augmentation des fonds propres prudentiels, notamment due à la mise en réserve du résultat net (net de dividende et d'intérêt sur TSS (titres super subordonnés)).

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Les points faibles de la valeur

- La débâcle boursière du titre depuis son introduction en 2007, inhérente aux problèmes du groupe dans un premier temps, a jeté un froid auprès des investisseurs, notamment particuliers. La valeur se traite avec une décote sensible par rapport aux autres valeurs du secteur et très loin des 19,55 euros de son introduction. La confiance peine à revenir alors que c'est l'une des banques qui recueille le plus d'opinions favorables de la part des analystes du fait de son profil défensif ; - La valeur reste très volatile à l'image de l'ensemble du secteur financier ; - Le débat sur le rôle du modèle de la banque universelle dans la crise actuelle pèse aussi sur l'ensemble du secteur. La commission Européenne a mis en place un groupe de haut niveau chargé d'étudier la question de la structure des banques et de la séparation dans la gestion du risque (banque d'investissement vs banque de détail). En France, cette séparation est au coeur du projet du Parti Socialiste; - L'environnement de taux bas pénalise les activités de banque de détail, plus précisément sur les marges sur dépôts.

Comment suivre la valeur

- Les valeurs bancaires sont considérées comme des titres " value " depuis les effets de la crise financière ; - Les deux opérations de LTRO à 3 ans initiées par la BCE (fin décembre 2011 et fin février 2012) ont diminué fortement le niveau de crainte sur le secteur bancaire ; - Le retour sur fonds propres (ROE), qui mesure la rentabilité des banques, est l'un des ratios clé du secteur ; - En tant que valeur financière le titre est influencé par une série d'éléments : (i) les taux d'intérêt dont l'évolution dépend des politiques monétaires (notamment des banques centrales européenne et américaine), (ii) l'état des Bourses mondiales qui influencera ses activités de banque de financement et d'investissement et de gestion d'actifs, (iii) les niveaux de consommation et d'épargne des ménages qui influeront sur les performances de la banque de détail ; - Surveiller également la mise en place du dispositif de " Bâle III" qui oblige les banques à augmenter leurs fonds propres pour résister aux crises ; - Un dividende sera versé aux actionnaires dès le retour à la profitabilité en année pleine ; - La valeur pourrait même alors devenir une valeur de rendement tant le nominal de son action est faible ; - Les analystes n'excluent pas à terme un rapprochement plus ample entre Natixis et sa maison-mère, ce qui conduirait sans doute à proposer aux minoritaires un échange de son titre Natixis contre une contre-valeur en titres (avec ou sans cash) du nouvel ensemble BPCE-Natixis.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

La crise de la dette fait peser une vraie menace sur le secteur bancaire. 2012 est une année marquée par le renforcement de la réglementation et les incertitudes conjoncturelles. L'agence de notation Moody's a annoncé qu'elle pourrait abaisser les notes de dix-sept grandes banques internationales et de cent-quatorze institutions financières européennes, pour tenir compte de l'impact de la crise de la dette souveraine sur le système financier. Ce sont les établissements actifs sur les activités de marché qui sont les premiers concernés par ces dégradations, du fait notamment de conditions de financement plus difficiles. Neuf banques visées par ces dégradations sont européennes, car elles ont été particulièrement touchées par la crise de la zone euro. Si les notes de BNP Paribas, Crédit Agricole, Deutsche Bank, HSBC et Barclays pourraient être révisées de deux crans, celles de Credit Suisse, UBS et Morgan Stanley pourraient même être abaissées de trois degrés. FTB/ACT/