VINCI : l'ex PDG condamné à payer 375 000 euros

16/05/2012 - 15:37 - Option Finance

(AOF) - L'ex-PDG de Vinci (de 1997 à 2006), Antoine Zacharias, a été condamné par la Cour de cassation à payer 375 000 euros d'amende pour les conditions dans lesquelles il avait obtenu ses avantages financiers avant son départ du groupe. En effet, le salaire annuel de l'ancien PDG était passé de 2,9 millions d'euros en 2003 à 3,3 millions en 2004, puis 4,2 millions en 2005 impactant à la hausse ses indemnités de départ à 12,8 millions et sa retraite complémentaire annuelle à 2,1 millions (car calculées à partir du dernier salaire annuel). Pour revenir sur les faits, après sa condamnation le 19 mai 2011 par la Cour d'appel de Versailles pour "abus de pouvoir", Antoine Zacharias s'était pourvu en cassation, pourvoi rejeté aujourd'hui par la chambre criminelle de la Cour de cassation.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Cette activité génère un important cash flow. Elle est également très rentable et environ 10 fois supérieure à celle des métiers de travaux du groupe. Le développement de l'automatisation des péages permet d'améliorer encore la rentabilité ; - Vinci a conclu mi-juin 2011 le contrat de concession de la ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux avec Réseau Ferré de France. Il s'agit d'un projet d'une importance jamais égalée : travaux de 6 MdEUR, 19 viaducs, 7 tranchées couvertes ; - Vinci a pleinement adapté son modèle opérationnel aux exigences nouvelles du marché, de plus en plus demandeur de solutions intégrées, tous corps d'état. Le groupe peut gérer toutes les phases du projet : l'amont (conception, programmation et financement), l'équipement puis l'exploitation de l'ouvrage ; ce modèle opérationnel permet à Vinci de s'imposer comme partenaire privilégié des autorités publiques ; - L'annonce de l'entrée dans le capital de Vinci du fonds souverain Qatari Diar est positive : le groupe commence ainsi à structurer son capital jusqu'alors très ouvert.

Les points faibles de la valeur

- Vinci est encore très présent en France (65% du CA), où la visibilité est faible sur la croissance économique. Cette exposition hexagonale limite aussi le bénéfice que le groupe peut tirer du développement dans les pays émergents ; - La hausse du prix de l'essence et la tendance à la diminution de la mobilité des vacanciers une fois sur leur lieu de séjour ont malgré tout un impact sur le trafic autoroutier ; - La branche construction dégage une rentabilité très faible ; - La problématique de financement qui touche actuellement les collectivités locales françaises (20/25% du chiffre d'affaires Contracting France) induit un manque de visibilité sur l'activité Construction. Les travaux routiers sont traditionnellement les dépenses qui font en priorité les frais des arbitrages des élus locaux en cas de difficultés financières. Les banques sont également frileuses pour financer les projets et en particulier les PPP de petites tailles ; - D'une manière générale, la valeur souffre actuellement d'une assimilation hâtive de Vinci - dont 50% du CA dépend directement et indirectement de la commande publique - à une valeur de l'économie régulée (distribution d'eau ou d'électricité de type GDF Suez ou Veolia).

Comment suivre la valeur

- La valeur est défensive, du fait de l'activité Concessions, et est aussi considérée comme protectrice contre l'inflation en raison de l'indexation des tarifs des péages à l'inflation ; - L'activité Construction du groupe est étroitement liée à la conjoncture économique et au niveau des taux d'intérêt ; - La dynamique de l'activité Concessions s'inscrit, elle, dans le long terme. En partie axés sur les infrastructures, les plans de relance économique lancés dans les différents pays où intervient Vinci devraient contribuer à stimuler l'activité à plus long terme ; - Le chiffre d'affaires de la branche Concession dépend de la croissance du trafic de véhicules, notamment de celle des poids lourds, plus sensible aux cycles économiques ; - Le carnet de commandes est à surveiller car un niveau élevé rassure sur l'activité future du groupe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - BTP

La loi permettant la majoration des droits à construire a été adoptée par le Parlement. L'objectif est d'accroître l'offre de logements en majorant de 30% les possibilités de construire sur un terrain donné. Les autorités tablent sur la construction de 20 000 à 40 000 logements supplémentaires par an. La mesure est cependant transitoire. Elle ne concerne que les permis de construire ou les déclarations déposées avant le 1er janvier 2016. La Fédération française du bâtiment (FFB) prévoit un recul de 1,9% de l'activité du secteur en 2012. Elle tient compte de la faiblesse de la croissance, du resserrement des conditions de crédit et des plans de rigueur budgétaire. Les professionnels souhaitent que le dispositif Scellier soit remplacé par un autre modèle pour développer le marché locatif privé. La fédération a organisé un Sommet de la construction et de l'immobilier, destiné à sensibiliser les candidats à l'élection présidentielle à la problématique du logement. La Capeb envisage un décrochage de l'activité au second semestre. Sur l'année 2012, le recul pourrait être limité à 1%, générant 2 000 à 3 000 destructions d'emplois hors intérim. FTB/ACT/