AREVA finalise la cession de sa participation dans Millennium

11/06/2012 - 15:45 - Option Finance

(AOF) - Areva a finalisé la cession à Cameco Corporation de sa participation de 27,94 % dans le projet minier Millennium pour 150 millions de dollars canadiens (environ 115 millions d'euros). Cette transaction s'inscrit dans le Plan d'Actions Stratégique " Action 2016 " d'Areva. Elle contribue au désendettement du groupe et au financement de son programme d'investissements stratégiques et de sûreté. Selon les termes de l'accord, en complément des 150 millions de dollars canadiens que le groupe a perçus, Areva recevra des " royalties " en cas de découverte de ressources supplémentaires en uranium pour la mine. La participation de Cameco au sein du projet Millennium est portée à 69,9%. L'autre partenaire, la société JCU (Canada) Exploration, a choisi de ne pas renforcer sa participation au sein du projet, qui reste de 30,1%. Situé dans le nord de la région canadienne de la Saskatchewan, le projet Millennium prévoit le développement d'une mine souterraine sur la base des ressources estimées à ce jour à plus de 50 millions de livres d'uranium (soit près de 20 000 tonnes).

AOF - EN SAVOIR PLUS

- La cotation, depuis fin mai 2011, sous forme d'actions ordinaires (en remplacement des certificats d'investissement - CI) va accroître significativement le flottant et renforcer, avec l'attribution de droits de vote contrairement aux CI, l'attrait du titre pour des investisseurs stratégiques. - Le groupe va bénéficier de la relance des programmes nucléaires en Inde et en Chine.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est détenu à 83% par le CEA et l'Etat. Il est donc très sensible aux décisions politiques. C'est une source d'incertitudes considérables pour les investisseurs ; - Il n'existe pas de comparable coté ce qui nuit à la visibilité du dossier ; - Le groupe génère depuis six ans un free cash flow négatif. Les mesures à entreprendre pour parvenir à générer un free cash flow positif (post-2013), susceptible de couvrir les investissements prévus d'ici 2016, sont nombreuses (plan de restructuration " Action 2016 ", efforts sur le BFR, cession d'actifs, nouvelles provisions...) et limitent la visibilité sur les mois à venir ; - Le débat sur la sûreté nucléaire depuis l'accident de Fukushima en mars 2011 pèse sur la valeur. La relance nucléaire tant attendue dans les pays développés sera différée, le temps de pratiquer les audits de sûreté ; - La construction de réacteurs n'est pas rentable ; - Depuis le début du chantier de l'EPR, le groupe a été contraint de passer des provisions supplémentaires (et conséquentes) à de nombreuses reprises. Les analystes en attendent de nouvelles d'ici à l'achèvement du chantier.

Comment suivre la valeur

- La croissance du marché du nucléaire, affectée conjointement par l'accident de Fukushima et des perspectives macro-économiques assombries, est décalée de quelques années ; - Le débat sur la sûreté nucléaire est à suivre. La dimension politique de la valeur s'en trouve encore renforcée ; - Areva peut encore être considérée comme une valeur de restructuration. Elle évolue sur ses plus bas historiques ; - Anne Lauvergeon, l'emblématique présidente d'Areva depuis l'an 2000 et à l'origine de la fusion entre Framatome et Cogema, a été remplacée par le numéro deux du groupe, Luc Oursel ; - L'activité d'Areva nécessite de très importants investissements, notamment en amont ; - L'activité Mines, récemment filialisée, pourrait voir son capital ouvert à un partenaire de préférence industriel ou à un client. Seules conditions : qu'Areva garde la majorité du capital ainsi que la commercialisation pleine et entière du produit des Mines ; - Areva et EDF sont historiquement imbriquées. Areva est le premier fournisseur d'EDF et EDF son premier client. Mais leur relation n'est plus exclusive et les deux groupes sont en désaccord sur deux contrats. L'une des brouilles, dans le traitement du combustible usé, a été résolue. L'autre, l'enrichissement d'uranium, est encore en discussion.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Trois consortiums, menés par EDF, GDF Suez et l'Espagnol Iberdrola, se lancent dans l'aventure française de l'éolien en mer. Ils ont déposé leurs propositions auprès de la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Cinq champs sont concernés : Saint-Nazaire, Fécamp, Le Tréport, Courseulles-sur-Mer et Saint-Brieuc. Associé au Danois Dong et à Alstom, EDF est candidat à quatre de ces champs. Autour de GDF Suez, Vinci et l'Allemand E.ON se sont portés candidats avec Areva sur les trois parcs normands (Fécamp, Le Tréport et Courseulles-sur-Mer), et avec Siemens sur celui de Saint-Brieuc. Quant à Iberdrola, associé à Eole-RES, Neoen Marine, Technip et Areva, il s'est porté candidat sur les zones de Saint-Nazaire et Saint-Brieuc. Le gouvernement français doit révéler les résultats de son premier appel d'offres début avril. Les exploitants devront acquitter une taxe (fonction de leur chiffre d'affaires), dont la moitié sera versée au profit de la préservation du littoral, 35% sera consacré au développement d'une pêche durable et 15% aux autres activités maritimes. FTB/ACT/