LAFARGE annonce son plan d'accélération de croissance 2012-15

12/06/2012 - 09:03 - Option Finance

(AOF) - Lafarge a annoncé aujourd'hui son plan 2012-15 qui vise à accélérer la croissance des ventes, des cash-flows et de la rentabilité du groupe. Le leader mondial du ciment compte réduire ses coûts de 1,3 milliard d'euros sur quatre ans, de 2012 à 2015, dont au moins 400 millions d'euros réalisés d'ici fin 2012 et au moins 350 millions d'euros en 2013. Par ailleurs Lafarge vise une croissance des ventes et des marges générant au moins 450 millions d'euros d'Ebitda supplémentaires. De plus, le groupe souhaite réduire l'endettement net à un niveau inférieur à 10 milliards d'euros le plus tôt possible en 2013. Lafarge se donne comme objectif d'atteindre, au plus tard en 2015, un ratio de cash-flow opérationnel sur dette nette compris entre 28 et 30%. Enfin, Lafarge vise une croissance du retour sur capitaux employés après impôt à un niveau supérieur à 8% en 2015. " Notre croissance dans les prochaines années proviendra surtout de la valorisation maximale du potentiel de nos actifs existants. Nous avons construit un portefeuille équilibré d'actifs de grande qualité, tourné vers les marchés à forte croissance. Nous entendons également augmenter la rentabilité de nos positions existantes grâce à l'amélioration de la productivité des actifs et la réduction de l'intensité capitalistique " a commenté Bruno Lafont, PDG de Lafarge.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points faibles de la valeur

- Ultra cyclique, le secteur de la construction reste à la peine en Bourse ; - L'atonie conjoncturelle des pays matures (47% du CA) décale le scénario de redressement des résultats du groupe ; - Les plans d'austérité en Europe pourraient se traduire par un tassement des dépenses d'infrastructures ; - Le poids de la dette reste une préoccupation majeure. Le groupe réduit le montant de son dividende pour alléger son endettement ; - Lafarge poursuit la réduction de ses investissements de capacité alors que ses concurrents les ont repris. Cela risque d'hypothéquer le potentiel de gain de parts de marché du groupe à moyen terme, notamment dans les zones en forte croissance ; - L'exposition du groupe au Moyen-Orient le rend sensible à la montée du risque géopolitique dans la région depuis début 2011.

Comment suivre la valeur

- La réduction de la structure des coûts va conférer un effet de levier sur les résultats du groupe lors de la reprise de l'activité ; - Les performances de Lafarge sont étroitement liées à l'état du secteur de la construction. Fortement cyclique, ce dernier dépend de l'évolution des taux d'intérêt, des facilités d'accès au crédit, du climat de confiance, et des conditions climatiques ; - Le prix de l'énergie est également à surveiller car il compte pour 25% à 30% du coût de production du ciment ; - Les résultats de Lafarge sont, pour partie, dépendants du cours du dollar par rapport à l'euro du fait de sa présence aux Etats-Unis ; - Le groupe souhaite accélérer l'innovation, notamment pour répondre aux modes de construction plus durables ; - La structure actionnariale du groupe est particulière avec la juxtaposition de deux actionnaires de référence (Groupe Bruxelles Lambert et NNS) et non impliqués par une action de concert. Même s'ils sont des actionnaires de long terme, leurs objectifs peuvent parfois diverger compte tenu des cultures spécifiques de l'un et de l'autre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

La plupart des analystes financiers sont prudents sur le secteur et estiment que 2012 devrait être une année difficile. Si les volumes du marché mondial (hors Chine) devraient croître de 3,5%, les augmentations de prix sont jugées insuffisantes pour compenser la hausse des coûts de production. En revanche, malgré les difficultés anticipées de la construction en Europe du fait d'un climat économique morose, Fitch considère que les perspectives de crédit sont stables pour le secteur des matériaux de construction. Les entreprises bénéficient de bilans assainis, avec des niveaux de trésorerie élevés et un risque de refinancement limité. L'agence anticipe que cette année, les difficultés devraient être semblables à celles de 2011, avec une faible croissance de la demande et des marges en retrait. Les volumes ne devraient que faiblement croître sur les marchés matures. Ils pourraient même régresser dans certaines régions. La demande sera plus dynamique sur les marchés émergents, mais certains marchés (comme l'Inde) pâtiront de surcapacités et d'une hausse des coûts. FTB/ACT/