CNP ASSURANCES se défend d'un besoin d'augmentation de capital

15/06/2012 - 11:06 - Option Finance

(AOF) - Gilles Benoist, le directeur général de CNP Assurances a rassuré les investisseurs aujourd'hui, en affirmant que son groupe était " bien capitalisé ". Cette annonce survient après les déclarations de la Caisse des Dépôts et Consignations qui avaient fait chuter le titre de près de 6% mardi. Michel Bouvard, le président de la commission de surveillance de la CDC avait jeté un froid en estimant que la compagnie d'assurances, dont il détient 40% des parts, était sous-capitalisée et pourrait nécessiter une augmentation de capital. Gilles Benoist n'est pas de cet avis, Le ratio de solvabilité I est de 113% au 31 mars, soit au-dessus de l'objectif de 110%. En Solvabilité II, ce ratio s'établissait à 150% à fin décembre, jugé suffisant selon le directeur général. " Seul un important projet de croissance externe pourrait justifier une nouvelle augmentation de capital " a déclaré ce dernier au quotidien les Echos. Et d'ajouter, " les dossiers que nous étudions en Amérique latine avec notre partenaire brésilien pourront être financés localement ".

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Le titre offre un bon rendement pour ses actionnaires ; - La division par quatre du nominal de l'action en juillet 2010 rend la valeur plus accessible aux actionnaires individuels.

Les points faibles de la valeur

- La croissance du groupe est actuellement capée par la crise financière. La visibilité est faible ; - La crise de la dette en zone euro pèse sur tous les acteurs du secteur financier. Les portefeuilles obligataires de CNP sont exposés aux dettes italienne et espagnole ; - Le marché de l'assurance-vie est de plus en plus difficile en France avec une réapparition de la décollecte, et ce pour la 1ère fois depuis fin 2008 après la chute de Lehman Brothers. Les encours sont également en baisse ; - Le contexte de taux bas rend les fonds en euros peu attrayants pour les investisseurs et pèse sur les marges de ces produits ; - Plus généralement, la concurrence est très forte en provenance des produits d'épargne bancaires (Livrets A...) ; - L'offre de produits de CNP est jugée insuffisamment diversifiée. Le mix produit est notamment peu orienté sur les unités de compte pour l'assurance-vie ; - L'assureur est particulièrement sensible à l'évolution de la conjoncture en France, où il réalise 80% de son chiffre d'affaires ; - Même si la fiscalité de l'assurance-vie n'a finalement pas été modifiée dans le cadre de la réforme de la fiscalité du patrimoine, la question pourrait réapparaître après l'élection présidentielle de 2012. Chaque débat sur le sujet pèse sur le marché ; - Autre sujet de préoccupation : le véritable impact des nouvelles règles Solvabilité II, qui n'ont pas encore été totalement fixées mais qui vont décourager les investissements en actions, reste difficile à prévoir. Les assureurs français ont une exposition aux actions supérieure à la plupart de leurs concurrents étrangers.

Comment suivre la valeur

- L'évolution du titre dépend désormais, selon les analystes, de la capacité du groupe à renouer avec la croissance en France, notamment avec les nouvelles offres ; - Une nouvelle direction va prendre les rênes du groupe au printemps 2012. Le marché espère des annonces stratégiques ; - Les revenus des assureurs sont fortement conditionnés par l'évolution des marchés financiers et des taux d'intérêt, dans la mesure où les primes versées par les assurés, réserves déduites, sont réinvesties ; - En tant que premier assureur de personnes en France, CNP dépend des tendances sur le marché de la retraite, de la santé et de l'épargne ; - La fusion de l'un de ses actionnaires, la Caisse d'Epargne, avec le réseau Banques Populaires pour former la BPCE, pourrait à terme permettre au groupe d'équiper encore davantage de clients bancaires ; - Les contraintes prudentielles imposées aux banques par Bâle III pourraient les inciter à céder leurs activités de bancassurance et relancer la spéculation sur CNP.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Assurance

Moody's a maintenu à "négative" sa perspective pour le secteur français de l'assurance vie. L'agence de notation considère que la rentabilité des assureurs est sous pression et que trouver un équilibre entre la préservation de leur solvabilité et le maintien de l'attractivité de leurs produits représente pour eux un vrai défi. Après la chute de la collecte nette l'an passé, Moody's prévoit que 2012 devrait être encore une année difficile. Les acteurs sont engagés dans une rude concurrence et les faibles taux de rendement des contrats et supports en euros limitent encore l'attractivité des produits. Selon la FFSA, en 2011, le taux de rendement moyen est tombé à 3%, contre 3,4% en 2010. De plus, des dépréciations d'actifs pourraient également sensiblement impacter les résultats de la profession. En revanche, l'agence est plus optimiste pour l'assurance dommages. Elle a revu de "négative" à "stable" sa perspective, en tenant compte de la gestion efficace du cycle tarifaire par les assureurs. Après deux années difficiles, le secteur devrait bénéficier d'un environnement plus favorable. FTB/ACT/