IPSEN maintient le site industriel de Dreux

11/07/2012 - 17:52 - Option Finance

(AOF) - Ipsen a annoncé mercredi soir sa décision de maintenir le site industriel de Dreux dans le périmètre de son activité. En effet, les perspectives d'évolution de la médecine générale à l'international, renforcées par des volumes de production plus importants que prévus sur ce site depuis le début d'année, ont convaincu Ipsen de conserver le site industriel de Dreux. Ces nouvelles prévisions permettent de maintenir les activités industrielles et l'emploi, s'est félicité le groupe pharmaceutique. Marc de Garidel, PDG d'Ipsen, a indiqué : "Je suis heureux d'annoncer cette décision dans un contexte d'évolution positive de la médecine générale à l'international. Je suis également extrêmement confiant dans la volonté et la capacité de nos équipes de dessiner ensemble un nouvel avenir pour le site industriel de Dreux ". Dans le cadre de la nouvelle stratégie du groupe rendue publique en juin 2011 en médecine générale, la recherche d'un repreneur pour le site industriel de Dreux avait été annoncée pour faire face à la décroissance envisagée des volumes, particulièrement sur le marché français. Cette hypothèse est donc désormais écartée en raison du nouveau contexte.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Ipsen bénéficie d'une avance technologique dans les peptines et les toxines, deux domaines où très peu d'acteurs sont présents avec dans le cas des toxines des barrières à l'entrée très fortes en termes de production notamment ; - La stratégie repose sur l'internationalisation massive des activités, la concentration des efforts dans ses domaines des thérapeutiques ciblées et sur une politique de licences et de partenariats toujours plus active ; - Une stratégie offensive de croissance externe a permis au laboratoire de se diversifier géographiquement et notamment de se positionner sur le marché américain. Le groupe recèle également un potentiel de développement dans les pays émergents, Chine en tête. Ces pays représentent plus de 35% du chiffre d'affaires du groupe.

Les points faibles de la valeur

- Le laboratoire est très dépendant du Dysport[-87]© (le challenger du Botox) ; - Le groupe reste confronté à la poursuite de la baisse des ventes en médecine de ville (Smecta, Forlax, Tanakan...) ainsi qu'aux pressions gouvernementales sur le prix des médicaments dans un grand nombre de pays européens. L'Europe représente encore 47% du CA du groupe ; - Le pipeline s'est appauvri ces deux dernières années ; - Les incertitudes persistent sur l'approbation de Taspoglutide, futur blockbuster potentiel développé conjointement avec Roche, dans le traitement du diabète de type 2 ; - Après les déboires de Taspoglutide, Ipsen a subi fin 2010 un nouveau revers de taille avec l'arrêt des études cliniques de phase II dans l'acromégalie et les tumeurs neuroendocriennes ; - A quoi s'était déjà ajouté le départ surprise, en octobre 2010, de Jean-Luc Belingard, en raison de divergences stratégiques. Très réputé dans l'industrie pharmaceutique, il était l'artisan du repositionnement d'Ipsen ; - La nouvelle stratégie que va mettre en place la nouvelle direction induit des restructurations ainsi que des investissements qui risquent de peser sur les résultats 2011-2015 ; - La valeur est boudée par les investisseurs depuis l'été 2010. Restaurer la confiance va prendre du temps. L'annonce début 2012 d'importantes dépréciations sur l'exercice 2011 a été mal perçue et a jeté un nouveau froid.

Comment suivre la valeur

- Ipsen était jusque-là considéré comme une valeur de croissance et défensive. Mais avec les déceptions récentes sur le pipeline et du fait du manque de catalyseurs à court terme, le titre oscille autour de son cours d'introduction de 22 euros ; - La capitalisation boursière d'Ipsen range la valeur au sein des petites et moyennes valeurs du secteur tandis que son activité la rapproche davantage des laboratoires pharmaceutiques globalement plus regroupés au sein des " large caps " ; - Le management a réitéré son souhait d'adosser l'activité de médecine générale d'ici la fin du 1er semestre 2012 à un partenaire pouvant assurer le développement de ce portefeuille de produits.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

Selon l'institut IMS Health, l'année 2012 sera caractérisée par un montant record de pertes de brevets de 46 MdUSD de chiffre d'affaires pour les grands groupes pharmaceutiques. Selon certains experts, dans les cinq prochaines années, la perte de chiffre d'affaires totalisera environ 150 MdUSD. Le cabinet de conseil Roland Berger considère que l'Américain Eli Lilly sera l'un des plus touchés. Sanofi, Merck-Schering, AstraZeneca et le leader mondial Pfizer seront également très impactés. En revanche, moins de 30% du chiffre d'affaires de Johnson & Johnson et GSK sera affecté. GSK devrait compenser la perte du brevet de son antiasthmatique Sérétide par ses avancées dans les vaccins. Pour affronter ces pertes de revenus, les laboratoires ont mis en place des stratégies variées : lancements de produits innovants, diversification dans les pays émergents, ou valorisation de médicaments connus, en modifiant leur statut. Ainsi, Pfizer cherche à modifier son Lipitor aux Etats-Unis, afin de le transformer en médicament vendu sans ordonnance. FTB/ACT/