Chine : la croissance ralentit comme jamais depuis la crise de 2009

13/07/2012 - 18:02 - Sicavonline (mis à jour le : 10/04/2015 - 17:02)
Chine : la croissance ralentit comme jamais depuis la crise de 2009

La croissance chinoise reste positive, mais elle a bel et bien quitté ses niveaux stratosphériques. L'économie de l'Empire du Milieu n'a progressé que de 7,6 % en rythme annualisé au deuxième trimestre 2012, sa plus faible expansion depuis la crise de 2009. Le ralentissement des exportations et des investissements est en cause.

L'essoufflement de l'économie chinoise était manifeste depuis un an et demi. L'annonce vendredi 13 juillet par le Bureau National des Statistiques (BNS) du taux de croissance du deuxième trimestre révèle une nouvelle aggravation. Après une expansion de 10,4 % en 2010 et de 9,3 % en 2011, le Produit Intérieur Brut (PIB) n'a progressé en rythme annualisé que de 7,6 %, son plus bas depuis le deuxième trimestre 2009 (6,6 %). A l'époque, la crise mondiale était en cause.

La croissance des exportations et des investissements en berne

La forte exposition des entreprises chinoises à une Union européenne bien mal en point et à des Etats-Unis encore fragiles explique cette fois en grande partie les difficultés de l'Empire du Milieu. La décélération est en effet « principalement due à la détérioration de l'environnement international, qui a réduit la demande étrangère pour les produits chinois », aux dires du porte-parole du BNS, Sheng Laiyun. Les exportations, en hausse de 11,3 % sur un an en juin (9,2 % au premier semestre), perdent significativement de leur allant : elles avaient crû de 31,1 % sur l'année 2010 et de 20,3 % en 2011.


« Le modèle chinois, basé sur les exportations, notamment vers les Etats-Unis et l'Europe, et un investissement très robuste pour les alimenter, ne fonctionne plus », constate jeudi 12 juillet sur le plateau de Sicavonline Philippe Waechter, directeur des études économiques de Natixis. D'ailleurs, les investissements en capital fixe, moteurs traditionnels de la croissance chinoise, ralentissent aussi. Quant à la demande intérieure, notoirement faible en Chine, elle a décéléré en juin, et n'a donc pu tirer la croissance.

Une seule solution : le levier monétaire

Dans ce contexte troublé, que doivent (et que peuvent) faire les autorités de Pékin ? Pour Philippe Waechter, les marges de manœuvre sont minces. « La relance de 2009 avait été centrée sur l'investissement, qui avait alors brutalement accéléré. Aujourd'hui, la Chine doit digérer cette accélération. [...] Il serait [donc] probablement contre-productif de relancer l'investissement. La situation donne à la Banque centrale chinoise, un rôle important dans la gestion des affaires courantes. [...] C'est la seule institution qui a les moyens d'améliorer les conditions de la croissance à court terme. » A ce titre, l'établissement a diminué au cours des deux derniers mois ses taux directeurs d'emprunt (à 6 %) et de dépôt (à 3%) et abaissé à trois reprises depuis décembre les taux de réserves obligatoires des banques. Des mesures suffisantes pour retrouver les niveaux de croissance stratosphériques connus par la Chine dans les années 2000 ?

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