Bourse : les actions européennes sur un plancher ? (A compléter avec transcript Schroders)

23/07/2012 - 16:09 - Sicavonline

Les investisseurs ne veulent plus toucher aux actions européennes. Ils ont sans doute tort, selon Alain Pitous, Directeur Adjoint des Gestions chez Amundi, qui préconise aussi de mettre en portefeuille des obligations d'entreprise.

A la mi-mars, le CAC 40 cumulait près de 14 % de gains depuis le 1er janvier avant de rétropédaler pour annuler quasiment l'ensemble de cette avancée. La trajectoire des marchés boursiers européens reste clairement sinusoïdale, chaque accès de fièvre sur les dettes européennes vouant leurs tentatives de rebond à l'échec. De quoi décourager les investisseurs les plus endurcis. Mais on le sait, c'est bien souvent quand plus personne n'ose se risquer sur un marché que les meilleures affaires se réalisent. Surtout si la valorisation est attrayante et que l'on admet que le gain ne sera pas forcément immédiat.

Du potentiel sur les actions européennes

Alain Pitous, Directeur Adjoint des Gestions chez Amundi, milite pour un retour raisonnable et progressif sur les actions européennes, d'autant qu'il postule que la zone euro ne se désagrégera pas. « Nous anticipons que la zone euro survivra à la période actuelle, » souligne-t-il. « A horizon moyen terme, il est intéressant de revenir sur les actions européennes. (...) On pense que l'on est à un endroit où il y a du potentiel sur les actions européennes par rapport aux actions d'autres pays et d'autres zones. » D'autant que le ciel s'est un peu dégagé. De l'avis du Directeur Adjoint des Gestions d'Amundi, le dernier sommet européen, à l'issue duquel il ressort que « les autorités européennes feront en sorte que la situation s'améliore », a contribué à l'éclaircie ou, en tout cas, à ré-instiller une dose de confiance dans l'avenir, même si le chemin de sortie de crise pour les banques et les Etats restera long. « On pense que la situation est sous contrôle, »insiste Alain Pitous qui à l'appui de cette conviction note que «toutes les banques centrales (la FED, la BCE, la Bank of China, la Bank of England) donnent de la liquidité au marché pour faire en sorte que le système ne soit pas en danger en raison d'un problème de liquidité. » Mais si, en effet, les banques centrales sont bel et bien au soutien, l'environnement économique se détériore sensiblement. Et les bénéfices des entreprises, clef de leur valorisation boursière, n'en sortiront pas indemnes. Cependant, chez Amundi, on estime que la dégradation des résultats est d'ores et déjà intégrée en Europe, alors que d'autres marchés actions tels que le marché américain paraissent un peu chers en relatif. « Nous serions plutôt [enclins] à alléger les actions américaines, quasiment neutres sur les actions des pays émergents et à nous repositionner sur les pays européens du fait de leur très basse valorisation. »

Chercher du rendement sur les obligations d'entreprise

Sur le marché obligataire, la priorité est donnée chez Amundi au credit, autrement dit les obligations d'entreprise. Et pour cause. Alors que les Etats croulent sous les dettes, les bilans des entreprises se sont très nettement améliorés et ces mêmes sociétés proposent des rendements obligataires plus intéressants que les Etats ayant encore la confiance des investisseurs. « Nous préférons investir dans des obligations d'entreprise, qui offrent un rendement supérieur aux emprunts d'Etat, sur des périodes très courtes (trois, quatre, cinq ans), » détaille Alain Pitous. « Les taux de rendement sont beaucoup plus intéressants, avec un risque qui ne nous paraît pas plus important que pour un emprunt souverain. »

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