FAURECIA : résultat net semestriel en repli de 35%

24/07/2012 - 08:29 - Option Finance

(AOF) - Faurecia a publié des résultats semestriels pénalisés par la baisse de la production automobile en Europe. Entre janvier et juin, le bénéfice net de l'équipementier automobile a reculé de 35% à 120 millions d'euros pour une marge opérationnelle en repli de 11% à 302,5 millions. Elle représente 3,5 % du chiffre d'affaires total contre 4,2% au premier semestre 2011. Le chiffre d'affaires a progressé de 7,5% à 8,76 milliards soutenu par son exposition à des marchés porteurs. Le groupe a en effet réalisé 41% de ses ventes en Europe, contre près de la moitié en 2011. Les investissements industriels sont en hausse de 50% à 265,9 millions, soit 3% du chiffre d'affaires. La moitié des investissements est dédiée à la croissance hors Europe. Compte tenu de la croissance des investissements et de la hausse du besoin en fonds de roulement lié aux études et outillages à facturer au démarrage de nouveaux programmes, le cash flow net est négatif de 119 millions. L'endettement financier net au 30 juin 2012 s'élève à 1,525 milliard contre 1,255 milliard au 30 juin 2011 et 1,224 milliard au 31 décembre 2011. Faurecia estime que sa marge opérationnelle devrait continuer à être impactée par la baisse de la production automobile en Europe, en partie compensée par l'exposition favorable aux constructeurs allemands. La croissance dans les autres régions devrait permettre une nouvelle progression de leur contribution à la marge opérationnelle du groupe. Dans ce contexte, Faurecia a ajusté ses objectifs. Le groupe prévoit un chiffre d'affaires consolidé entre 17 et 17,4 milliards (versus entre 16,3 et 16,7 milliards visés en février 2012). En revanche, la marge opérationnelle est attendue entre 560 et 610 millions (versus entre 610 et 670 millions projetés en février 2012). Enfin, Faurecia table sur un cash-flow net équilibré au second semestre.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Faurecia bénéficie d'une présence auprès des constructeurs Premium et des constructeurs allemands (25% du CA avec Volkswagen), ainsi que d'une exposition accrue aux zones émergentes dont l'Asie (actuellement 9% du CA) ; - L'équipementier automobile s'est profondément transformé et a rationalisé sa structure industrielle, avec notamment une base de coûts beaucoup plus flexible. Le groupe a renoué avec les bénéfices depuis 2010 et a relevé plusieurs fois ses objectifs annuels ; - Le retour aux acquisitions, après des années d'immobilisme, atteste des ambitions retrouvées de Faurecia ; - Le groupe a accru son internationalisation. Il est bien implanté en Allemagne, premier marché automobile européen ; - Le groupe est également implanté en Chine avec 17 usines et 4 centres de recherche et développement (R&D) ; - PSA Peugeot Citroën est le principal actionnaire du groupe ; c'est un atout.

Les points faibles de la valeur

- Les incertitudes sur les perspectives économiques des pays matures pourraient venir peser sur le marché automobile qui se relève à peine de la crise de 2008/2009 ; - Le groupe réalise encore deux tiers de son activité en Europe. Cette proportion devrait reculer à 54% d'ici à 2015 ; - Faurecia est pénalisé en cas de hausse des matières premières ; - Bien que réduite, la dette du groupe reste son talon d'Achille ;

Comment suivre la valeur

- Le titre change de statut boursier : d'une valeur de restructuration, Faurecia est désormais considérée comme une valeur ayant une vraie dynamique de croissance ; - Le cours de Bourse reste néanmoins fortement corrélé à celui de PSA, même si les problématiques ne sont pas les mêmes ; - Le marché spécule régulièrement sur un retrait de la cote ou une revente de la participation de PSA. L'acquisition d'Emcon a dilué la participation du constructeur de 71% à 54%, ce que certains interprètent comme le début de son désengagement. Mais avec 63% de droits de vote, le groupe PSA exerce encore une influence notable sur la stratégie de l'équipementier ; - L'équipementier automobile dépend, à l'image de ses concurrents, entièrement des commandes des constructeurs, qui sont de surcroît de plus en plus exigeants ; - Le nombre d'immatriculations de véhicules neufs est un bon indicateur de la tendance du marché ; - Le redéploiement géographique reste à suivre suite notamment à la création de deux coentreprises en Chine.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobile - Equipementiers

Moody's prévoit une année difficile pour les équipementiers automobiles en Europe, avec des volumes de production automobile qui pourraient reculer de 6%. L'agence de notation estime que la plupart des équipementiers devraient subir un recul d'environ 5% de leur chiffre d'affaires en 2012. Elle a donc abaissé de "stable" à "négative" sa perspective du secteur pour les douze à dix-huit prochains mois. Toutefois, Moody's considère que la plupart de ces équipementiers sont mieux armés pour affronter ce ralentissement qu'avant la crise financière. La solidité financière des entreprises les plus diversifiées géographiquement (telles que Michelin ou Continental), qui réalisent 40% ou moins de leurs revenus en Europe, devrait être peu affectée par l'environnement défavorable. En revanche, des groupes comme Faurecia ou Valeo souffriraient davantage. Ces entreprises ont la plus forte exposition aux fabricants en France. C'est dans ce pays que, selon Moody's, la demande diminuera le plus. FTB/ACT/