BULL : les investisseurs saluent la hausse de la rentabilité

26/07/2012 - 09:19 - Option Finance

(AOF) - Bull (+1,82% à 2,24 euros) figure parmi les plus fortes progressions de l'indice SBF 120 après avoir publié des résultats semestriels marqués par une nette hausse de son résultat opérationnel. Sur les six premiers mois de l'année, le groupe informatique a vu son résultat opérationnel augmenter de 29% à 18,1 millions d'euros. Sur la base d'un chiffre d'affaires en croissance organique de 0,7% à 670,3 millions d'euros, son taux de rentabilité opérationnelle s'est élevé à 2,9%, en hausse de 0,6 point. Ses prises de commandes ont augmenté de 3,2% à 670,3 millions d'euros. Son ratio prises de commandes sur chiffre d'affaires a atteint 1,09. Bull a confirmé les objectifs à moyen terme publiés le 9 décembre 2010 lors de la présentation de son plan stratégique de développement, BullWay 2011-2013. " La mise en place du plan, lancé dès le premier semestre 2011, se déroule comme prévu ", a précisé le groupe informatique. Bull ambitionne de réaliser en 2013 un résultat opérationnel courant (Ebit) situé entre 50 et 60 millions d'euros. Le chiffre d'affaires annuel est, lui, attendu entre 1,35 et 1,45 milliard d'euros, soit une croissance environ 50% plus rapide que le marché.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Dans l'intégration de systèmes, le groupe bénéficie de son savoir-faire reconnu dans les logiciels libres. C'est également le cas dans le stockage de données avec la dernière innovation du groupe, Globull, un disque dur externe sécurisé destiné aux administrations et aux entreprises ; - Le groupe met désormais l'accent sur la rentabilité ; c'est l'objectif du plan stratégique 2010-2013 du management arrivé en mai 2010 ; - Bull a surmonté l'essentiel de son handicap de coûts par rapport aux standards de son industrie.

Les points faibles de la valeur

- Bull a souvent réservé par le passé de nombreuses mauvaises surprises à ses actionnaires ces dernières années. Il est toujours long de regagner la confiance des marchés ; - L'un des risques du plan stratégique réside dans la démobilisation et l'inertie des équipes qui pourraient naître de la volonté du nouveau management de modifier l'organisation et la culture du groupe ; - Bull doit faire face à la concurrence très forte d'IBM et de HP dans les gros serveurs ainsi que de Capgemini et d'Atos Origin sur la partie Services ; - Le groupe dispose d'une marge de manoeuvre financière limitée faute de lignes de crédit, d'un BFR fortement saisonnier, de besoins d'investissement sur certains contrats pluri-annuels ; - Le groupe ne distribue pas pour le moment de dividende ; - Le projet d'acquisition d'Amesys a surpris le marché. Cette acquisition, jugée chère, est un pari audacieux. Le groupe va se lancer dans deux nouveaux métiers : les produits électroniques et le conseil en R&D.

Comment suivre la valeur ?

- Bull reste l'une des rares valeurs de recovery au sein d'un secteur à cycle décalé ; - La capacité d'exécution du plan 2010-2013 sera décisive pour le parcours boursier ; - Il est important de surveiller de près l'évolution de la politique d'investissement des grands clients du groupe afin d'appréhender la tendance du marché. Il convient notamment de s'assurer de la bonne résistance de l'activité de services ; - En outre, dans une SSII, l'essentiel des charges d'exploitation provient des salaires. A ce titre, l'effectif et le temps de mission des consultants sont des indicateurs importants. Ainsi, particulièrement en période difficile, le taux d'intercontrat est à surveiller ; - Les dirigeants de Bull continuent d'étudier des acquisitions. Des cessions sont aussi possibles.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Informatique - SSII

Les grands acteurs sont plutôt optimistes pour 2012, et profitent de leur internationalisation. Ainsi, Capgemini poursuit son développement aux Etats-Unis (son activité y avait progressé de 17% au dernier trimestre 2011). Il vient de signer un contrat de gestion informatique avec l'Etat du Texas. Néanmoins, la plupart des SSII sont conscientes d'une dégradation de la conjoncture en France et à l'étranger. L'Américain Accenture s'est montré prudent pour ses performances cette année. L'Anglo-néerlandais Logica a annoncé un plan de restructuration et les grandes banques françaises ont annoncé des suppressions d'emplois. Or, les banques constituent les premiers clients des SSII. Si les grandes sociétés bénéficient le plus souvent de projets de transformation informatique, qui leur assurent une certaine visibilité, les entreprises plus modestes se trouvent dans une situation moins confortable. Les donneurs d'ordre pourraient privilégier les grandes SSII, dans le cadre d'une limitation de leur nombre de prestataires. De plus, les petits intervenants risquent également de subir une pression accrue sur leurs tarifs. FTB/ACT/