SAINT-GOBAIN lance un nouveau plan d'économies

26/07/2012 - 18:29 - Option Finance

(AOF) - Le résultat net part du groupe de Saint-Gobain s'élève à 506 millions d'euros au titre du premier semestre 2012, en recul de 34,1% par rapport à l'année précédente. Le résultat opérationnel a baissé de 20,8%, et s'établit à 1,153 milliard d'euros sur la période en raison de pertes et profits hors exploitation ainsi que des plus et moins-values de cessions et des dépréciations d'actifs. Les pertes et profits hors exploitation ont augmenté de près de 50% en raison de la hausse des charges de restructuration, et ressortent à 224 millions d'euros. Ce montant comprend par ailleurs une dotation de 45 millions d'euros au titre de la provision sur les litiges liés à l'amiante chez CertainTeed aux Etats-Unis (soit 50% de la dotation de 2011). Les plus et moins-values de cessions, les dépréciations d'actifs et les frais d'acquisitions de sociétés s'élèvent, en net, à -135 millions d'euros, dont +66 millions d'euros de résultat sur cessions d'actifs et -193 millions d'euros de dépréciations d'actifs. L'essentiel de ces dépréciations est inhérent aux plans de restructuration et fermetures de sites en cours sur la période. Le chiffre d'affaires a progressé, quant à lui, de 3,4%, à 21,59 milliards d'euros, contre 20,875 milliards d'euros. A données comparables (taux de change et périmètre comparables), le chiffre d'affaires a reculé de 0,8%, la hausse des prix de vente (+2,2%) n'ayant pas permis de compenser totalement la baisse des volumes (-3,0%). Dans ce contexte, le groupe a annoncé la mise en oeuvre d'un nouveau plan d'actions pour faire face à la dégradation de la conjoncture. Il prévoit notamment de donner la priorité aux prix de vente, un nouveau programme de réductions de coûts (notamment dans le Vitrage), avec, sur le semestre, des économies de 170 millions d'euros réalisées en Europe occidentale et en Asie et pays émergents (notamment dans le Vitrage et la Canalisation). Sur l'ensemble de l'année, ce programme représentera 500 millions d'euros d'économies de coûts par rapport à 2011, et son impact en année pleine (en 2013) sera de 750 millions d'euros (par rapport à la base de coûts de 2011). Le groupe a également décidé de suspendre ses nouveaux projets d'acquisitions. En conséquence, le groupe vise désormais une hausse mesurée de ses prix de vente, une baisse contenue de ses volumes et un résultat d'exploitation du second semestre en baisse modérée.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- La thématique de l'efficacité énergétique des bâtiments est porteuse en France (27% du CA du groupe) et devrait rester un sujet important du prochain quinquennat quel que soit le gagnant de l'élection présidentielle ; - Le groupe fait également du solaire un axe de développement majeur ; - La branche Distribution Bâtiment (45% du CA) bénéficie de l'enracinement local de ses implantations, ce qui lui procure une connaissance des besoins de ses clients sans équivalent et un fort pouvoir de négociation avec ses fournisseurs ; - Dans un contexte d'inflation des coûts, Saint-Gobain dispose d'une forte capacité à répercuter la hausse des coûts dans ses prix de vente.

Les points faibles de la valeur

- Les inquiétudes sur la croissance économique dans les pays matures pèsent directement sur une valeur cyclique comme Saint-Gobain qui réalise près de 80% de son activité dans le secteur de la Construction ; - Qui plus est, l'Europe représente encore plus de 70% du chiffre d'affaires du groupe, ce qui est interprété actuellement comme un point faible. Mais le groupe ne réalise que 5% de son chiffre d'affaires en Europe du Sud et est bien positionné sur les pays européens en croissance (20% du CA en Allemagne et Scandinavie) ; - La part de l'activité dans les pays émergents n'est pas encore suffisante ; - La valeur affiche toujours une décote par rapport à ses pairs ;

Comment suivre la valeur

- Le cours de l'action est corrélé aux données macroéconomiques car Saint-Gobain exerce une activité cyclique ; - La conjoncture du secteur du BTP, à travers notamment l'évolution des mises en chantier et des permis de construire, est à surveiller de près ; - Les cours des matières premières influent sur les performances du groupe ; - Le groupe souhaite réaliser de petites opérations dans les pays émergents, l'efficacité énergétique ou le solaire ; - Le plan stratégique 2011-2015 et les objectifs de croissance qui y sont attachés pourraient réduire la décote du titre et entraîner une revalorisation boursière. Le groupe souhaite conquérir un statut de valeur de croissance ; - Saint Gobain projette toujours la scission de Verallia, activité conditionnement, afin de poursuivre son recentrage et son désendettement. Mais l'introduction en Bourse a été reportée en juin 2011 en raison des conditions de marché ; - Le marché s'interroge régulièrement sur les intentions de Wendel, l'actionnaire de référence. Mais les analystes estiment que Wendel attendra probablement de connaître les effets du nouveau plan stratégique avant un éventuel mouvement.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

La plupart des analystes financiers sont prudents sur le secteur et estiment que 2012 devrait être une année difficile. Si les volumes du marché mondial (hors Chine) devraient croître de 3,5%, les augmentations de prix sont jugées insuffisantes pour compenser la hausse des coûts de production. En revanche, malgré les difficultés anticipées de la construction en Europe du fait d'un climat économique morose, Fitch considère que les perspectives de crédit sont stables pour le secteur des matériaux de construction. Les entreprises bénéficient de bilans assainis, avec des niveaux de trésorerie élevés et un risque de refinancement limité. L'agence anticipe que cette année, les difficultés devraient être semblables à celles de 2011, avec une faible croissance de la demande et des marges en retrait. Les volumes ne devraient que faiblement croître sur les marchés matures. Ils pourraient même régresser dans certaines régions. La demande sera plus dynamique sur les marchés émergents, mais certains marchés (comme l'Inde) pâtiront de surcapacités et d'une hausse des coûts. FTB/ACT/