DANONE confirme ses nouveaux objectifs

27/07/2012 - 09:43 - Option Finance

(AOF) - Danone a réalisé au premier semestre un résultat net, part du groupe, en hausse de 2,12% à 911 millions d'euros. La marge opérationnelle a reculé, passant de 14,47% à 13,85%, en baisse de 61 points de base. Le résultat opérationnel courant a progressé de 1,4% à 1,451 milliard. Le free cash flow a reculé de 3,8% à 890 millions. Le chiffre d'affaires a progressé de 5,9% en données comparables (+7,7% en données historiques) à 10,475 milliards. Le géant de l'agroalimentaire a indiqué que le deuxième trimestre était ressorti en ligne avec les attentes, marqué par une base de comparaison 2011 élevée dans la division Eaux, avec une croissance du chiffre d'affaires de +7,8% en données historiques, et de +5% en données comparables. Les ventes ont progressé de toutes les divisions. Mais la performance géographique est contrastée, entre une baisse des ventes en Europe et une croissance supérieure à 10% dans le reste du monde. Danone a confirmé ses nouveaux objectifs 2012 : croissance des ventes de 5% à 7%, marge opérationnelle en baisse de 50 points de base, 2 milliards d'euros de free cash flow.

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- Le groupe dispose désormais de 4 marques qui dépassent le seuil des 500 millions d'euros de chiffres d'affaires, contre une seule il y a 5 ans ; - L'un des atouts de Danone réside dans sa capacité d'adaptation très rapide grâce notamment à une structure très décentralisée et la forte culture entrepreneuriale des équipes locales.

Les points faibles de la valeur

- La concurrence des MDD (marques de distributeurs) est forte ; - Danone subit également un ralentissement de la croissance de ses produits laitiers sur ses deux marchés clés que sont les Etats-Unis et la Russie ; - Le groupe doit faire face depuis plusieurs exercices aux prix élevés des matières premières (lait et emballage) ; - 2012 sera un exercice économique difficile pour Danone qui investit aujourd'hui lourdement dans ces process industriels, packagings et développement de la force de vente dans les pays émergents. La tendance devrait rester difficile en 2013 ; - A quoi s'ajoutent l'effondrement de la consommation en Espagne (La France et l'Espagne représentent 20% du CA) et les tensions persistantes sur le prix des matières premières. Du coup, Danone a révisé, mi-juin, à la baisse ses prévisions de marge opérationnelle. Cela a été sensiblement sanctionné, les investisseurs étant habitués jusque-là au statut défensif de la valeur ; - Les difficultés structurelles du pôle Eaux (16% du chiffre d'affaires) se poursuivent ; - Le groupe a essuyé plusieurs échecs ces derniers temps sur les produits laitiers orientés " santé " ; - La concurrence s'intensifie dans les pays émergents : les partenaires de Danone dans ces zones développent progressivement leur propre activité et des marques locales sur leur marché domestique mais également à l'étranger.

Comment suivre la valeur

- Danone est considérée normalement comme une valeur défensive du fait de son activité. Mais le " profit warning " de juin 2012 a jeté un froid ; - Le comportement du consommateur européen au cours des mois d'été sera déterminant et influencera les scénarii des résultats de Danone. - La prime que le marché donnait à Danone face à Nestlé (liée à une croissance organique de Danone supérieure) n'existe plus aujourd'hui ; - Le groupe n'exclut pas des acquisitions de taille modeste dans les divisions médicale, nutrition infantile, ou produits laitiers pour dynamiser sa croissance, notamment dans les pays émergents ; - Avec un flottant de plus de 70% et en l'absence d'un actionnaire de référence, le groupe est potentiellement opéable. Mais depuis l'offensive hostile de Pepsi en 2005, le groupe s'est protégé par un vaste ensemble de mesures dissuasives (droits de vote doubles, vote limité aux AG, autorisation financière en période d'OPA). - Les rumeurs de cession de son pôle Eaux, dont font partie Evian et Badoit, sont récurrentes ; - Les ambitions des américains Pepsi et GMills dans les produits laitiers sont à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

Le marché des "alicaments", ces aliments qui soignent, est un enjeu crucial. Il constitue encore un marché de niche, avec des ventes mondiales limitées à 6,8 MdEUR. Toutefois, ces ventes devraient être supérieures à 8 MdEUR dès 2013. D'après le cabinet de conseil en stratégie Roland Berger, le secteur est dominé par un géant de la pharmacie, l'Américain Abbott, avec 21% de parts de marché. Il se situe juste devant Nestlé (20%) et Nutricia (20%). Nestlé vient de se doter d'un institut de recherche dédié aux seuls alicaments, avec un budget de 415 MEUR. Son concurrent, PepsiCo, a inauguré en 2010 un institut de recherche sur la nutrition. Quant à Danone, il a racheté le spécialiste néerlandais de l'alimentation clinique Nutricia, le Britannique Complan et l'Américain Medical Nutrition. Les géants de l'agroalimentaire ne sont pas les seuls à être actifs sur ce créneau. Le laboratoire Pfizer a repris le fabricant danois de vitamines Ferrosan. Sanofi a acquis il y a trois ans le leader français des compléments alimentaires, Oenobiol. L'Institut Mérieux a, lui, ouvert une filiale baptisée "Mérieux NutriSciences". FTB/ACT/