CNP ASSURANCES stabilité du résultat net semestriel

27/07/2012 - 10:17 - Option Finance

(AOF) - CNP Assurances a réalisé au deuxième semestre un résultat net de 540 millions d'euros, en repli de 0,5%. Le résultat net courant a, lui, atteint 516 millions d'euros, en repli de 6,6%. Le chiffre d'affaires du premier assureur de personnes en France a reculé de 13,1 % à 13,3 milliards d'euros, à comparer avec un consensus de 13,5 milliards. Cette baisse résulte principalement du segment épargne qui souffre notamment de la concurrence des produits bancaires sur l'ensemble des zones d'implantation. Le produit net d'assurance a reculé de 0,4% à 1,542 milliard d'euros alors que le marché attendait 1,487 milliard d'euros. Le taux de couverture de la marge de solvabilité (Solvency I) de CNP Assurances s'établit à 113 % sur fonds propres durs au 30 juin. En incluant les plus-values latentes, il s'établit à 183 % grâce à une forte augmentation des plus-values latentes notamment obligataires sur le premier trimestre. La politique d'investissement du CNP Assurance reste prudente. La stratégie, initiée il y a plusieurs mois, visant à réduire l'exposition aux actifs risqués, a été poursuivie activement sur le premier semestre. Ainsi, l'exposition des portefeuilles français aux dettes souveraines espagnole, italienne, irlandaise, et portugaise a été réduite de 17 % et s'établit à 15,5 milliards d'euros au 30 juin. CNP Assurances s'est désengagé de la dette souveraine grecque. Enfin, la poche actions a été réduite et représente maintenant 7,7 % des actifs totaux hors unités de compte (contre 9,3 % au 31 décembre 2011).

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Le titre offre un bon rendement pour ses actionnaires ; - Le groupe détient 52% du capital du brésilien Caixa Seguros. CNP a signé un accord de distribution jusqu'en 2021 avec ce puissant réseau bancaire sur un marché des plus dynamiques ; - La division par quatre du nominal de l'action en juillet 2010 rend la valeur plus accessible aux actionnaires individuels ; - Le groupe bénéficie du soutien implicite de l'Etat français qui détient 1.1% du capital en direct et 40% indirectement via la CDC.

Les points faibles de la valeur

- La croissance du groupe en France (70% du CA) est actuellement capée par la crise financière. La visibilité est faible ; - Le marché de l'assurance-vie est de plus en plus difficile en France avec une réapparition de la décollecte, et ce pour la 1ère fois depuis fin 2008 après la chute de Lehman Brothers. Les encours sont également en baisse. - Le contexte de taux bas rend en effet les fonds en euros peu attrayants pour les investisseurs et pèse sur les marges de ces produits ; - Plus généralement, la concurrence est très forte en provenance des produits d'épargne bancaires (Livrets A...) ; - Même si la fiscalité de l'assurance-vie n'a finalement pas été modifiée dans le cadre de la réforme de la fiscalité du Patrimoine, la question pourrait réapparaître avec la nouvelle majorité présidentielle. Chaque débat sur le sujet pèse sur le marché ; - Plus généralement, la crise de la dette en zone euro pèse sur tous les acteurs du secteur financier. Les portefeuilles obligataires de CNP sont exposés aux dettes italienne et espagnole ; - Autre sujet de préoccupation : le véritable impact des nouvelles règles Solvabilité II, qui n'ont pas encore été totalement fixées mais qui vont décourager les investissements en actions, reste difficile à prévoir. Les assureurs français ont une exposition aux actions supérieure à la plupart de leurs concurrents étrangers.

Comment suivre la valeur

- L'évolution du titre dépend désormais, selon les analystes, de la capacité du groupe à renouer avec la croissance en France, notamment avec les nouvelles offres ; - Les revenus des assureurs sont fortement conditionnés par l'évolution des marchés financiers et des taux d'intérêt, dans la mesure où les primes versées par les assurés, réserves déduites, sont réinvesties ; - En tant que premier assureur de personnes en France, CNP dépend des tendances sur le marché de la retraite, de la santé et de l'épargne ; - La fusion de l'un de ses actionnaires, la Caisse d'Epargne, avec le réseau Banques Populaires pour former la BPCE, pourrait à terme permettre au groupe d'équiper encore davantage de clients bancaires ; - Les contraintes prudentielles imposées aux banques par Bâle III pourraient les inciter à céder leurs activités de bancassurance et relancer la spéculation sur CNP.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Assurance

Moody's a maintenu à "négative" sa perspective pour le secteur français de l'assurance vie. L'agence de notation considère que la rentabilité des assureurs est sous pression et que trouver un équilibre entre la préservation de leur solvabilité et le maintien de l'attractivité de leurs produits représente pour eux un vrai défi. Après la chute de la collecte nette l'an passé, Moody's prévoit que 2012 devrait être encore une année difficile. Les acteurs sont engagés dans une rude concurrence et les faibles taux de rendement des contrats et supports en euros limitent encore l'attractivité des produits. Selon la FFSA, en 2011, le taux de rendement moyen est tombé à 3%, contre 3,4% en 2010. De plus, des dépréciations d'actifs pourraient également sensiblement impacter les résultats de la profession. En revanche, l'agence est plus optimiste pour l'assurance dommages. Elle a revu de "négative" à "stable" sa perspective, en tenant compte de la gestion efficace du cycle tarifaire par les assureurs. Après deux années difficiles, le secteur devrait bénéficier d'un environnement plus favorable. FTB/ACT/