AIR FRANCE-KLM réduit sa perte opérationnelle au 2ème trimestre

30/07/2012 - 08:57 - Option Finance

(AOF) - Air France-KLM a enregistré au deuxième trimestre une perte nette de 895 millions d'euros, à comparer avec une perte de 197 millions d'euros, un an plus tôt. Les comptes de la compagnie aérienne comprennent cette année une variation négative de la juste valeur des instruments de couverture carburant de 372 millions d'euros. En revanche, Air France-KLM a réduit sa perte d'exploitation à 66 millions d'euros, à comparer avec une perte de 145 millions d'euros au deuxième trimestre 2011. Les analystes interrogés par Reuters anticipaient une perte opérationnelle de 216 millions d'euros. Le chiffre d'affaires total du groupe s'est élevé à 6,50 milliards d'euros, en hausse de 4,5% dont un effet de change favorable de 2,6%. La recette unitaire au siège kilomètre offert (RSKO) en hausse de 6,1% est soutenue par les volumes et par un effet change favorable de 2,5%. Le consensus était de 6,446 milliards d'euros. Concernant ses perspectives, la compagnie aérienne indique que les réservations pour la saison d'été sont bien orientées, dans la continuité de la période précédente. Malgré les incertitudes sur l'évolution de l'économie mondiale et la volatilité du prix du pétrole et de l'euro qui rendent les prévisions sur la fin de l'année difficiles, Air France-KLM s'attend à enregistrer au deuxième semestre les premiers impacts significatifs du plan Transform 2015. Le groupe a pour objectif de dégager un résultat d'exploitation au second semestre supérieur aux 195 millions d'euros réalisés au second semestre 2011.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- AF-KLM bénéficie d'une des plus fortes expositions du secteur aux pays émergents avec près de 40% de son chiffre d'affaires passager. Le groupe tisse sa toile en développant des partenariats régionaux.

Les points faibles de la valeur

- La conjoncture morose pèsent sur les résultats du groupe alors que parallèlement le coût du carburant reste élevé ; - L'écart de compétitivité entre AF-KLM et ses principaux concurrents continue de se creuser au détriment du premier. La mise en place rapide du plan de transformation structurelle " Transform 2015 ", annoncé début 2012, demeure donc la priorité du groupe ; - AF-KLM doit affronter la concurrence du TGV, des compagnies à faible coût comme EasyJet ou Ryanair mais également des Compagnies aériennes des Etats du Golfe dont la stratégie repose sur un modèle " de croissance à tout va " et qui bénéficient d'aides étatiques massives ; - Les accords d'entreprise ne sont plus adaptés à l'environnement actuel du transport aérien et pèsent sur la productivité du groupe. La négociation d'un nouvel accord collectif est un sujet délicat ; - Le groupe est confronté à un endettement important qui met le groupe sous pression ; - Les troubles géopolitiques dans le Monde Arabe pénalisent une partie du trafic d'AF-KLM. - Le groupe reste sensible aux décisions " politiques " comme en atteste le débarquement express de Pierre-Henri Gourgeon à l'automne 2011 ;

Comment suivre la valeur

- AF-KLM est considérée comme une valeur de retournement (c'est-à-dire en voie de redressement) ; - Le groupe est sensible au niveau du trafic aérien, et donc à la conjoncture, aux flux touristiques, à la confiance des voyageurs, aux intempéries, et au climat général (troubles géopolitiques, guerres, craintes d'attentats, épidémies) ; - Gros consommateur de carburant, AF-KLM est aussi sensible à l'évolution des cours du pétrole, bien que sa politique de couverture en atténue l'impact ; - Les mesures de protection des marges (adaptabilité de la flotte, réduction des coûts) et parallèlement, le coefficient de remplissage des avions, indicateur clé, sont à suivre ; - Le groupe est dans l'obligation d'accélérer les réformes structurelles. L'arrivée à l'automne 2011 d'Alexandre de Juniac à la tête du groupe et, surtout, le retour de Jean-Cyril Spinetta aux commandes opérationnelles constituent, selon les analystes, un catalyseur pour des changements rapides. Le réseau court-moyen courrier est au coeur de la restructuration. Le groupe doit également redresser et repositionner son activité long-courrier, optimiser le fonctionnement des services en aéroports et des escales, accélérer la transformation du cargo et développer la maintenance et de l'entretien d'avions ; - Le groupe se doit de réussir cette transformation sous peine, selon les analystes, de se voir marginaliser lors de la prochaine vague de consolidation du secteur.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

Suite à la hausse du prix du pétrole, l'Association internationale des transports aériens (Iata) a revu à la baisse ses prévisions de bénéfices pour les compagnies aériennes sur l'année 2012. Ils seraient plutôt de 3 MdUSD (2,3 MdEUR), contre 3,5 MdUSD estimés en décembre dernier. L'an passé, les profits des compagnies ont atteint 7,9 MdUSD (6 MdEUR). Les nouvelles prévisions de l'Iata sont basées sur un prix moyen du baril de 115 USD, alors que les prévisions précédentes se basaient sur un prix moyen de 99 USD. Les compagnies européennes devraient afficher des pertes de 600 MUSD (450 MEUR) et les compagnies africaines perdront 100 MUSD (75 MEUR). En revanche, les compagnies nord-américaines devraient enregistrer des bénéfices de 900 MUSD (675 MEUR), et celles d'Asie-Pacifique des profits de 2,3 MdUSD (1,7 MdEUR). En 2012, le nombre de passagers devrait continuer de croître (+4,2%) et le fret aérien devrait stagner au niveau atteint au dernier trimestre de 2011. FTB/ACT/