EDF : hausse des résultats au premier semestre

31/07/2012 - 08:51 - Option Finance

(AOF) - EDF a réalisé au premier semestre un résultat net courant part du groupe de 2,77 milliards d'euros, en augmentation de 4,6% et un Ebitda de 9,075 milliards d'euros, en hausse également de 4,6%. Ce dernier a augmenté de 3,3% sur une base organique. En France, la croissance organique de l'Ebitda est de 6,3%, tirée par les activités régulées en hausse organique de 34,1%, alors que les activités non régulées sont en recul de 4,2% en organique. Il a atteint 6,072 milliards d'euros. " Cette progression sensible de l'Ebitda France dans un contexte difficile reflète notamment une bonne maîtrise des coûts, qui baissent en termes réels ", a précisé EDF. Le chiffre d'affaires du groupe est ressorti à 36,22 milliards d'euros, en hausse de 8,2%, dont 7,1% en organique. Commentant ces résultats, Henri Proglio, PDG d'EDF, a déclaré : " Ce premier semestre 2012 est marqué par une augmentation significative du résultat net courant de +10%, ce qui traduit de bons résultats opérationnels. La hausse de la production hydraulique et des énergies nouvelles permet de pallier en partie une baisse de la production nucléaire liée aux arrêts programmés et aux prolongations d'arrêts plus importantes ce semestre, en France ". Le ratio d'endettement financier net sur Ebitda est de 2,5 au 30 juin 2012, qui est la limite maximale que s'est fixée le groupe. L'électricien a confirmé ses objectifs financiers sur 2011-2015. Il vise premièrement une croissance annuelle moyenne comprise entre 4% et 6% pour son Ebitda et de 5% à 10% pour son résultat net. EDF table également sur un ratio d'endettement financier net sur Ebitda inférieur à 2,5 et un taux de distribution situé entre 55 et 65% EDF a souligné que les objectifs 2012 étaient conformes à ces perspectives, avant de préciser que le dividende au titre de 2012 sera au moins stable par rapport à celui versé au titre de 2011.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- L'acquisition du solde du capital d'EDF EN, sa filiale spécialisée dans les énergies renouvelables, renforce la stratégie du " mix génération " désormais mise en avant, au lieu du " mix géographique " comme précédemment ; - Le groupe a nettement réduit son endettement, ce qui lui confère des marges de manoeuvre pour des opérations de croissance externe ; - La politique de distribution des dividendes est très généreuse.

Les points faibles de la valeur

- La visibilité est faible en raison de la dimension " politique " de la valeur. L'intervention de l'Etat (85% du capital), notamment sur la hausse des tarifs de l'électricité, tout comme le débat sur la sûreté nucléaire (depuis l'accident de Fukushima en mars 2011) pénalisent régulièrement le titre ; - Une autre incertitude majeure concerne la future formule de l'ARENH (accès régulé à l'électricité nucléaire historique). EDF demande un prix plancher de revente du quart de sa production nucléaire à ses concurrents, comme l'exige la loi NOME (Nouvelle Organisation du Marché de l'Electricité), de 42 euros/MWh. Ses concurrents évoquent un prix autour de 35 euros/MWh. Aucune nouvelle n'est attendue avant l'élection présidentielle. Certains craignent que la nouvelle majorité n'opte pour une formule ARENH défavorable à EDF ; - La visibilité reste faible sur les conséquences des " stress tests " réalisés sur le parc nucléaire du groupe et plus généralement le niveau des investissements nécessaires (hausse des dépenses de maintenance, durée de vie des centrales, fermeture de certains sites...) ; - La valeur est loin de son cours d'introduction de 32 euros en 2005.

Comment suivre la valeur

- EDF appartient au secteur des " utilities " (producteurs d'eau, de gaz et d'électricité), qui regroupe des valeurs considérées comme défensives ; - Les prix de l'électricité sont administrés en France et fixés par l'Etat. La hausse des tarifs est un des catalyseurs du titre. Elle permet notamment de financer les lourds investissements en cours en France ; - La loi NOME vise à établir une libre concurrence entre tous les acteurs du marché et exige la revente du quart de la production d'électricité nucléaire d'EDF à ses concurrents. Le prix de revente doit être fixé par décret ministériel ; - L'évolution réglementaire en Europe est également à surveiller ; - L'un des grands chantiers pour EDF réside dans l'amélioration du taux de disponibilité des centrales nucléaires ; - Areva et EDF sont historiquement imbriqués. Areva est le premier fournisseur d'EDF et EDF son premier client. Mais leur relation n'est plus exclusive et les deux groupes sont en désaccord sur deux contrats. L'une des brouilles, dans le traitement du combustible usé, a été résolue. L'autre, l'enrichissement d'uranium, est encore en discussion.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Trois consortiums, menés par EDF, GDF Suez et l'Espagnol Iberdrola, se lancent dans l'aventure française de l'éolien en mer. Ils ont déposé leurs propositions auprès de la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Cinq champs sont concernés : Saint-Nazaire, Fécamp, Le Tréport, Courseulles-sur-Mer et Saint-Brieuc. Associé au Danois Dong et à Alstom, EDF est candidat à quatre de ces champs. Autour de GDF Suez, Vinci et l'Allemand E.ON se sont portés candidats avec Areva sur les trois parcs normands (Fécamp, Le Tréport et Courseulles-sur-Mer), et avec Siemens sur celui de Saint-Brieuc. Quant à Iberdrola, associé à Eole-RES, Neoen Marine, Technip et Areva, il s'est porté candidat sur les zones de Saint-Nazaire et Saint-Brieuc. Le gouvernement français doit révéler les résultats de son premier appel d'offres début avril. Les exploitants devront acquitter une taxe (fonction de leur chiffre d'affaires), dont la moitié sera versée au profit de la préservation du littoral, 35% sera consacré au développement d'une pêche durable et 15% aux autres activités maritimes. FTB/ACT/