SOCIETE GENERALE : résultat net en repli de 42% au deuxième trimestre

01/08/2012 - 08:48 - Option Finance

(AOF) - Société Générale a annoncé un résultat net part du groupe de 433 millions d'euros, en baisse de 42% au deuxième trimestre en raison de la dépréciation dans ses activités en Russie et dans la gestion d'actifs. Ce résultat intègre le résultat du portefeuille d'actifs gérés en extinction pour -114 millions d'euros et des éléments non-économiques (réévaluation de la dette liée au risque de crédit propre et résultat comptable des opérations de couverture de portefeuille de crédit du Groupe) à hauteur de +145 millions d'euros, ainsi que des éléments non-récurrents pour -391 millions d'euros. Le consensus Reuters tablait sur un bénéfice net de 678 millions d'euros. Sur la période, le produit net bancaire a reculé de 3,6% à 6,272 milliards d'euros. Le coût net du risque a diminué de 30,6% à -822 millions d'euros contre -1,185 milliard d'euros au deuxième trimestre 2011, qui avait été marqué par les premières dotations destinées à couvrir le risque souverain grec. Concernant sa solidité financière, Société Générale affichait un ratio core tier 1 Bâle 2,5 de 9,5% à la fin juin. " Fort de ces résultats, et en dépit d'un environnement qui restera incertain et difficile dans les prochains trimestres, le groupe est confiant dans sa capacité à générer du capital afin d'atteindre son objectif de ratio Core Tier 1 Bâle 3 compris entre 9 et 9,5% à fin 2013 ", a souligné Frédéric Oudéa, Président-Directeur général. A propos de ses perspectives, le groupe se dit confiant dans sa capacité à générer du capital " de façon régulière et soutenue ". Il s'est donné les moyens d'atteindre ses ambitions au travers d'un programme de réduction de ses coûts, notamment dans la Banque de Financement et d'Investissement, qui fera sentir son plein effet à partir du troisième trimestre de l'année 2012.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points faibles de la valeur

- La valeur reste des plus volatiles en Bourse à l'image de l'ensemble du secteur financier. Les craintes sur la dette souveraine en zone euro ne sont pas encore levées ; - La banque pâtit également d'une image ternie par l'affaire Kerviel, les stock-options qui devaient être initialement attribuées à ses dirigeants en pleine crise et les pertes divulguées en gestion d'actifs ; - Regagner la confiance des investisseurs prend du temps. La banque doit aussi réussir à convaincre du réalisme du plan stratégique " Ambition SG 2015 " dans un contexte économique toujours difficile ; - L'environnement de taux bas pèse sur les activités de banque de détail, plus précisément sur les marges sur dépôts ; - L'effort d'adaptation, en termes de réduction de la taille des bilans et de moindre dépendance aux marchés de capitaux (deleveraging), est très brutal pour les banques. La SG n'a pas versé de dividende en 2011 ; - Le débat sur le rôle du modèle de la banque universelle dans la crise actuelle pèse sur l'ensemble du secteur.

Comment suivre la valeur

- Les valeurs bancaires sont considérées comme des titres " value " depuis les effets de la crise financière ; - Les deux opérations de LTRO à 3 ans initiées par la BCE (fin décembre 2011 et fin février 2012) ont diminué fortement le niveau de crainte sur le secteur bancaire ; - La Société Générale s'efforce de convaincre le marché de sa capacité à tourner la page de la crise financière et celle de l'affaire Kerviel ; - Le retour sur fonds propres (ROE), qui mesure la rentabilité des banques, est l'un des ratios clé du secteur ; - En tant que valeur financière le titre est influencé par une série d'éléments : (i) les taux d'intérêt dont l'évolution dépend des politiques monétaires (notamment des banques centrales européenne et américaine), (ii) l'état des Bourses mondiales qui influencera ses activités de banque de financement et d'investissement et de gestion d'actifs, (iii) les niveaux de consommation et d'épargne des ménages qui influeront sur les performances de la banque de détail ; - Le coût du risque reste à surveiller ; - Surveiller également la mise en place du dispositif de " Bâle III " qui oblige les banques à augmenter leurs fonds propres pour résister aux crises. Le Comité exige que les établissements financiers affichent d'ici au 1er janvier 2019 un ratio de solvabilité Tier 1 (le noyau dur des capitaux propres des institutions financières) d'au moins 4,5%, contre 2% jusque-là. Un matelas supplémentaire de 2,5% est également exigé. Ce qui porte le pourcentage total à 7%.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

La crise de la dette fait peser une vraie menace sur le secteur bancaire. 2012 est une année marquée par le renforcement de la réglementation et les incertitudes conjoncturelles. L'agence de notation Moody's a annoncé qu'elle pourrait abaisser les notes de dix-sept grandes banques internationales et de cent-quatorze institutions financières européennes, pour tenir compte de l'impact de la crise de la dette souveraine sur le système financier. Ce sont les établissements actifs sur les activités de marché qui sont les premiers concernés par ces dégradations, du fait notamment de conditions de financement plus difficiles. Neuf banques visées par ces dégradations sont européennes, car elles ont été particulièrement touchées par la crise de la zone euro. Si les notes de BNP Paribas, Crédit Agricole, Deutsche Bank, HSBC et Barclays pourraient être révisées de deux crans, celles de Credit Suisse, UBS et Morgan Stanley pourraient même être abaissées de trois degrés. FTB/ACT/