GDF SUEZ : objectifs 2012 confirmés

02/08/2012 - 08:49 - Option Finance

(AOF) - GDF Suez a publié un résultat net récurrent part du groupe de 2,5 milliards d'euros, en hausse de 6%, et un Ebitda de 9,2 milliards d'euros, en progression de 4,2% au premier semestre. La progression de l'Ebitda a été soutenue par une plus grande contribution de l'exploration-production et un effet climat plus favorable qu'au premier semestre 2011, a précisé le champion français de l'énergie. Le chiffre d'affaires a atteint 50,5 milliards d'euros, en augmentation de 10,6%. La croissance s'est élevée à 8,8% en organique. Le groupe a jugé que ses résultats étaient solides. GDF Suez a expliqué que la croissance de ses ventes provenait de la poursuite du développement du Groupe à l'international, notamment en Amérique latine et en Asie, de la forte progression de l'exploration-production et des ventes de GNL, et des bonnes performances des ventes de gaz naturel et des volumes distribués en France, bénéficiant d'un climat plus froid qu'en 2011. Au 30 juin, la dette nette s'établit à 45,1 milliards d'euros après prise en compte de l'impact du rachat des participations minoritaires d'International Power. Le ratio dette nette/Ebitda atteint donc 2,7. Suite à l'annulation par le Conseil d'Etat du gel tarifaire pour la période du 1er octobre 2011 au 1er janvier 2012, le groupe va facturer 290 millions d'euros à ses clients sur une durée permettant de réduire l'impact sur leur pouvoir d'achat. Le champion français de l'énergie a confirmé ses objectifs 2012. Il continue d'anticiper un résultat net récurrent part du groupe compris entre 3,7 et 4,2 milliards d'euros, un dividende ordinaire stable ou en croissance par rapport à 2011 et un ratio dette nette sur Ebitda d'environ 2,5. Le Groupe estime l'impact de la limitation de la hausse des tarifs du gaz en France à environ 30 millions d'euros sur l'Ebitda du troisième trimestre.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Le groupe bénéficie d'un bilan solide, qui le met à l'abri de cessions d'actifs dans l'urgence ou d'opérations de recapitalisation, le point faible de beaucoup de ses concurrents ;

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est très dépendant de son marché domestique ; - Un risque réglementaire et politique est attaché au titre. Le secteur des " utilities " est l'un des plus susceptibles d'être touchés par d'éventuelles hausses de taxes dans un contexte de réduction des déficits budgétaires en Europe ; - Les tarifs de gaz pratiqués par le groupe dépendent des décisions de l'Etat français, souvent peu lisibles en la matière. Les investisseurs ont surtout l'impression que quand des règles sont fixées, elles ne peuvent finalement pas être considérées comme définitivement établies ; - Le titre est également sensible aux décisions politiques en Belgique (10% de l'EBITDA). Le groupe va notamment être pénalisé par la décision du gouvernement belge d'annuler la prolongation de dix ans de la durée de vie des centrales nucléaires ainsi que par les mesures visant à favoriser la concurrence sur le marché électrique belge ; - GDF Suez pâtit d'un retard dans le nucléaire par rapport à EDF, qui a quatre à cinq ans d'avance sur ses concurrents ;

Comment suivre la valeur

- GDF Suez fait partie du secteur des " utilities ", traditionnellement sensible à l'évolution des taux d'intérêt ; - C'est une valeur traditionnellement considérée comme défensive, grâce à la régularité de ses résultats et à son modèle économique. Néanmoins, la consommation énergétique, notamment dans les pays matures, dépend de l'état de la conjoncture économique ; - Les performances de GDF Suez sont liées à l'évolution des prix du gaz, eux-mêmes dépendants du fioul domestique, du fioul lourd, du Brent et de la parité de change euro/dollar ; - Le Conseil d'Etat a levé fin novembre, à la surprise générale, le gel des tarifs du gaz en vigueur depuis juillet 2011. Le Conseil d'Etat demande que les tarifs couvrent les coûts d'approvisionnement de GDF Suez. Cela pourrait donc constituer un moindre manque à gagner pour l'opérateur ; - Plus généralement, la formule d'indexation des coûts d'approvisionnement de GDF Suez est à suivre. Elle fait l'objet d'un audit régulier.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Trois consortiums, menés par EDF, GDF Suez et l'Espagnol Iberdrola, se lancent dans l'aventure française de l'éolien en mer. Ils ont déposé leurs propositions auprès de la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Cinq champs sont concernés : Saint-Nazaire, Fécamp, Le Tréport, Courseulles-sur-Mer et Saint-Brieuc. Associé au Danois Dong et à Alstom, EDF est candidat à quatre de ces champs. Autour de GDF Suez, Vinci et l'Allemand E.ON se sont portés candidats avec Areva sur les trois parcs normands (Fécamp, Le Tréport et Courseulles-sur-Mer), et avec Siemens sur celui de Saint-Brieuc. Quant à Iberdrola, associé à Eole-RES, Neoen Marine, Technip et Areva, il s'est porté candidat sur les zones de Saint-Nazaire et Saint-Brieuc. Le gouvernement français doit révéler les résultats de son premier appel d'offres début avril. Les exploitants devront acquitter une taxe (fonction de leur chiffre d'affaires), dont la moitié sera versée au profit de la préservation du littoral, 35% sera consacré au développement d'une pêche durable et 15% aux autres activités maritimes. FTB/ACT/