Analyse clôture AOF France / Europe - Le CAC 40 plombé par la BCE

02/08/2012 - 17:52 - Option Finance

(AOF) - Après les déclarations de Mario Draghi en fin de semaine dernière, les investisseurs s'attendaient à ce que le président de la BCE passe à l'action et réactive au moins le programme de rachat d'actifs (SMP) en sommeil depuis plusieurs mois. Las, il n'en a rien été et ils devront encore patienter avant que la BCE ne rachète sous condition de la dette italienne et espagnole. Résultat, le taux de l'emprunt d'Etat espagnol à 10 ans est remonté au-dessus des 7%, un niveau jugé intenable. Le CAC 40 a lui replongé de 2,68% à 3232,46 points et le FTSE Eurotop 100 de 0,97% à 2192,16 points. Mario Draghi a indiqué que le conseil des gouverneurs de la BCE définirait dans " les semaines à venir " les modalités de nouvelles mesures de politique monétaire non conventionnelles. Il a ajouté que ce programme serait différent du SMP et que son activation s'accompagnerait de conditions très strictes. En outre, il ne serait activé que si les pays concernés demandent une aide des fonds de secours européens. Les valeurs bancaires au centre de la crise de la dette souveraine ont figuré une nouvelle fois parmi les principales baisses, même BNP Paribas, dont les résultats trimestriels supérieurs aux attentes avaient permis une hausse de l'action ce matin. GDF Suez (-0,44% à 18,21 euro) sa fait de la résistance à la Bourse de Paris jusqu'au dernières minutes de cotation avant de tomber dans le rouge. L'énergéticien français a surperformé le CAC 40 grâce à des résultats semestriels qu'il juge " solides " et la confirmation de ses objectifs annuels. Le groupe a publié un résultat net récurrent part du groupe de 2,5 milliards d'euros, en hausse de 6%, et un Ebitda de 9,2 milliards d'euros, en progression de 4,2% au premier semestre. En Allemagne, Adidas vise désormais le haut de sa fourchette d'objectifs pour 2012, mais ce n'est pas suffisant pour permettre au titre de progresser. Le numéro deux mondial des équipements sportifs derrière Nike a reculé de 2,89% à 59,17 euros à Francfort. Il cible désormais un bénéfice par action compris entre 3,68 euros et 3,75 euros, contre de 3,58 euros à 3,75 euros précédemment. Sa marge opérationnelle est attendue à près de 8%, contre 7,6 en 2011. Le chiffre d'affaires est, lui, toujours attendu en progression de 10% à taux de change constants. Il avait déjà relevé ses prévisions en avril dernier.

Les chiffres macroéconomiques

En juin 2012, par rapport à mai 2012, l'indice des prix à la production industrielle a enregistré une baisse de 0,5% dans la zone euro et de 0,8% dans l'Union européenne. En mai, les prix avaient diminué respectivement de 0,5% et 0,7%. La Banque centrale européenne a indiqué, dans le cadre de sa décision de politique monétaire, qu'elle laissait inchangés ses taux directeurs. Dans le détail, le taux de refinancement reste à 0,75%, le taux de facilité à 0,0% et le taux de prêt marginal à 1,5%. Les commandes à l'industrie ont diminué de 0,5% en juin aux Etats-Unis après une hausse de 0,5% en mai (chiffre révisé de +0,7%). Le consensus Reuters était de +0,5%. Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage se sont établies à 365 000 lors de la semaine du 28 juillet. Les économistes interrogés par Reuters tablaient sur 370 000 après 357 000 la semaine précédente (chiffre révisé de 353 000). A la clôture, l'euro recule à 1,2143 face au dollar.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Directeurs d'achat (indice des)  : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important. L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents. L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi. Consommation des ménages  : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE "core", c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed. Prix à la production  : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production "core", c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes. Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente. FTB/MAF/5