NATIXIS limite le repli du résultat net au deuxième trimestre

03/08/2012 - 08:58 - Option Finance

(AOF) - Natixis, filiale du groupe BPCE (Banque populaire - Caisse d'épargne), a enregistré un résultat net part du groupe en recul de 22% à 394 millions d'euros au deuxième trimestre. La banque a précisé avoir passé dans ses comptes trimestriels pour 132 millions d'éléments non opérationnels après impôts, incluant un gain de 143 millions sur la réévaluation de sa dette. Le résultat net part du groupe hors éléments non opérationnels a atteint 263 millions d'euros, en baisse de 49%. Le PNB global a progressé de 1% à 1,776 milliard d'euros avec l'intégration de 143 millions d'euros de réévaluation de la dette senior propre. Le PNB hors éléments non opérationnels s'est établi à 1,633 milliard d'euros, en recul de 4% hors intérêts P3CI. Concernant sa solidité financière, Natixis revendique un ratio de fonds propres Core Tier 1 de 10% à fin juin sous le référentiel prudentiel de Bâle 2.5, au-dessus du minimum de 9% requis par l'Autorité bancaire européenne. " BPCE confirme son objectif de dépasser un ratio de common equity tier 1 (sous) Bâle 3 sans mesures transitoires de 9% en 2013 ", indique la banque.

AOF - EN SAVOIR PLUS

- Natixis est très peu exposé à la dette souveraine des pays périphériques européens, ce qui en fait une valeur défensive dans le secteur. C'est aussi l'une des moins chères du secteur. - Malgré un effet de base défavorable et un contexte très difficile, Natixis démontre depuis plusieurs trimestres à la fois son redressement et une certaine régularité de ses performances dans son nouveau périmètre d'activité ; - Pour son refinancement, Natixis passe essentiellement par sa maison-mère BPCE qui fut une des rares banques à décliner la seconde tranche du LTRO et la première en France à revenir sur le marché des financements non sécurisés début 2012.

Les points faibles de la valeur

- La débâcle boursière du titre depuis son introduction en 2007, inhérente aux problèmes du groupe dans un premier temps, a jeté un froid auprès des investisseurs, notamment particuliers. La valeur se traite avec une décote sensible par rapport aux autres valeurs du secteur et très loin de son cours d'introduction. La confiance peine à revenir alors que c'est l'une des banques qui recueille le plus d'opinions favorables de la part des analystes du fait de son profil défensif ; - La valeur reste très volatile à l'image de l'ensemble du secteur financier ; - Le débat sur le rôle du modèle de la banque universelle dans la crise actuelle pèse aussi sur l'ensemble du secteur.

Comment suivre la valeur

- Les valeurs bancaires sont considérées comme des titres " value " depuis les effets de la crise financière ; - Les deux opérations de LTRO à 3 ans initiées par la BCE (fin décembre 2011 et fin février 2012) ont diminué fortement le niveau de crainte sur le secteur bancaire ; - Le retour sur fonds propres (ROE), qui mesure la rentabilité des banques, est l'un des ratios clé du secteur ; - En tant que valeur financière le titre est influencé par une série d'éléments : (i) les taux d'intérêt dont l'évolution dépend des politiques monétaires (notamment des banques centrales européenne et américaine), (ii) l'état des Bourses mondiales qui influencera ses activités de banque de financement et d'investissement et de gestion d'actifs, (iii) les niveaux de consommation et d'épargne des ménages qui influeront sur les performances de la banque de détail ; - Surveiller également la mise en place du dispositif de " Bâle III" qui oblige les banques à augmenter leurs fonds propres pour résister aux crises ; - Un dividende sera versé aux actionnaires dès le retour à la profitabilité en année pleine ; - La valeur pourrait même alors devenir une valeur de rendement tant le nominal de son action est faible ; - Les analystes n'excluent pas à terme un rapprochement plus ample entre Natixis et sa maison-mère, ce qui conduirait sans doute à proposer aux minoritaires un échange de son titre Natixis contre une contre-valeur en titres (avec ou sans cash) du nouvel ensemble BPCE-Natixis.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

La crise de la dette fait peser une vraie menace sur le secteur bancaire. 2012 est une année marquée par le renforcement de la réglementation et les incertitudes conjoncturelles. L'agence de notation Moody's a annoncé qu'elle pourrait abaisser les notes de dix-sept grandes banques internationales et de cent-quatorze institutions financières européennes, pour tenir compte de l'impact de la crise de la dette souveraine sur le système financier. Ce sont les établissements actifs sur les activités de marché qui sont les premiers concernés par ces dégradations, du fait notamment de conditions de financement plus difficiles. Neuf banques visées par ces dégradations sont européennes, car elles ont été particulièrement touchées par la crise de la zone euro. Si les notes de BNP Paribas, Crédit Agricole, Deutsche Bank, HSBC et Barclays pourraient être révisées de deux crans, celles de Credit Suisse, UBS et Morgan Stanley pourraient même être abaissées de trois degrés. FTB/ACT/